Après Projet X, un film pour ados prépubères, on n’attendait pas grand chose du réalisateur britannique Nima Nourizadeh. Et pourtant, American Ultra est une vraie bonne surprise. Ce film, porté par un couple d’enfer : Mike joué par Jesse Eisenberg (magique dans Insaisissables et que l’on retrouvera l’année prochaine dans Suicide squad) et Phoebe, incarnée par Kristen Stewart (très juste dans Still Alice), oscille entre action débridée, franche rigolade et scènes totalement WTF.
L’intrigue se situe dans une petite ville merdique de la côte est des États-Unis, où Mike (Jesse Eisenberg), vendeur dans une supérette, constamment sous acide, champis, herbe, etc. vie une petite vie pas vraiment tranquille avec sa petite amie Phoebe (Kristen Stewart). Mike pourrait paraître pour un vrai loser. Atteint par une phobie toute particulière, il ne peut pas avancer, son couple stagne et il ne comprend pas très bien pourquoi Phoebe est toujours amoureuse de lui alors qu’il ne peut pas aller de l’avant. Il sent n’être qu’un boulet pour elle et ne trouve d’échappatoire à sa vie que dans la défonce et la création d’une BD, le Singe de l’espace. Pourtant tout va basculer. Malgré ses séjours réguliers au poste pour possession de stupéfiants, rien ne va pouvoir le préparer à ce qu’il va devoir affronter.
Mike (Jesse Eisenbberg) extrêmement dubitatifPris dans l’engrenage d’une agence gouvernementale totalement hors de contrôle de tout pouvoir politique (la CIA pour ne pas la nommer), il va devoir se battre pour survivre, utilisant ce qu’il a sous la mains, pour le meilleur est pour le rire. Pour des raisons obscures, les bureaucrates de cette organisation veulent sa peau. Il ne sait vraiment pas pourquoi. Eux non plus d’ailleurs. Mais sont-ils toujours guidés par la raison ? En effet, Nourizadeh, nous présente la CIA comme une organisation se servant des pires crapules et les pires timbrés pour faire le sale boulot. Malheureusement ça, ce n’est pas vraiment de la fiction…
Rieur (Walton Goggins) l’un des tueurs psychopathes de la CIA.
Nourizadeh dénonce, à travers ses personnages stéréotypés, les méthodes peu orthodoxes de l’agence d’espionnage étasunienne et il a le bon goût de la faire dans une ambiance délicieusement délirante. Cela fait un peu penser à Kick Ass, même si le scénario est bien différent et ne sert pas la même cause. En effet, le héros n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un héros, les autres personnages sont pour la plupart fous et les scènes de combats sont alambiquées, le tout bien sûr dans un décor oscillant entre rues désertes, délabrées et couleurs criardes.
Je pense que vous passerez un très bon moment en allant voir ce film, ne serait-ce que d’un point de vu pédagogique. Vous n’avez pas idée de ce que l’on peut faire avec tout ce que l’on peut trouver dans les rayons de nos supérettes de quartier. Je ne vous en dit pas plus? Je vous laisse, je vais m’entraîner au maniement de la poêle Téfal, au cas où un tueur de la CIA viendrait me rendre une petite visite.
Thomas Waret
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