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[Critique] AMERICAN ULTRA

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] AMERICAN ULTRA

Titre original : American Ultra

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Nima Nourizadeh
Distribution : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Topher Grace, Connie Britton, John Leguizamo, Bill Pullman, Tony Hale, Walton Goggins…
Genre : Action/Thriller/Comédie
Date de sortie : 19 août 2015

Le Pitch :
Mike mène une vie sans histoire entre son boulot dans une supérette et la maison qu’il partage avec Phoebe, sa petite-amie. Sans ambition, il glande souvent et se débat avec des crises d’angoisse particulièrement handicapantes. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il fait partie d’un programme de super-agents mis en place puis abandonné par la CIA quelques années plus tôt. La CIA qui cherche justement à l’éliminer pour effacer toutes traces de cette opération top secrète. C’est alors que l’homme d’action sur-entraîné qui sommeillait en Mike, est réactivé par une ancienne connaissance. Sans même s’en rendre compte, ce dernier devient en un clin d’œil une machine de guerre capable de mettre à terre des soldats en deux temps trois mouvements. Et c’est précisément à ce moment-là que les choses partent violemment en vrille…

La Critique :
Il y a 6 ans sortait en catimini Adventureland, un petit bijou de comédie dramatico-romantique indépendante mettant en avant la formidable alchimie du duo composé de Kristen Stewart et Jesse Eisenberg. Aujourd’hui, les deux se retrouvent et à nouveau le résultat est à saluer. Ne serait-ce que pour le courant qui passe entre ces deux acteurs au diapason, grandement responsables du parfum assez particulier qui se dégage de cet American Ultra. Touchant, leur couple est tout simplement crédible, en cela qu’il parvient à matérialiser à l’écran un amour sonnant avec une belle évidence. Quand on sait que Kristen Stewart a accepté de jouer dans le film juste parce qu’Eisenberg avait signé et qu’elle aurait également déclaré vouloir jouer avec l’acteur au moins une fois tous les 5 ans, on ne peut que reconnaître le bien fondé d’une union qui produit un maximum d’étincelles et une émotion palpable en somme toute assez rare.
Pour autant, rien à voir avec Adventureland. Dans American Ultra, Jesse Eisenberg et Kristen Stewart sont déjà ensemble quand l’histoire commence et on distingue d’emblée que leur romance, si elle est omniprésente, ne sera pas le seul élément d’un scénario généreux, dans lequel s’imbriquent avec un certain brio plusieurs thématiques. Cela dit, il faut saluer la façon celle-ci est retranscrite à l’écran, tant le jeu des acteurs et la façon dont elle est exposée, puis mise à l’épreuve, remportent la mise haut la main.

American-Ultra-Jesse-Eisenberg-Kristen-Stewart

Car dans American Ultra, contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’est pas uniquement question de weed, d’amour et de glandage aigu. Dans American Ultra, on flingue, on tranche et on rentre dans le tas, façon Kingsman. En détournant certains codes du film d’agent secret pour au final livrer un truc relativement bourrin, où l’action décomplexée tient une place prépondérante, tout comme les gerbes d’hémoglobine évoquant également le diptyque Kick-Ass (le film est d’ailleurs interdit aux mineurs aux États-Unis). CIA, agent dormant, expérience secrète, maniement d’armes blanches, gun fights à la John Woo, ce pur trip bien souvent jubilatoire ne s’interdit rien quand il est question de servir son récit en forme de joyeux kaléidoscope. Alors qu’il était légitime de penser que le film se placerait dans la lignée de gentilles comédies policières comme 30 Minutes Maximum (dans lequel figure aussi Eisenberg), il est surprenant de voir qu’il va beaucoup plus loin, en se montrant plus ambitieux et aussi plus frondeur, comme en témoigne à lui seul le joli plan-séquence final dans le supermarché. Une scène qui ne rivalise pas avec la folie virtuose de la tuerie de Kingsman, mais qui s’avère néanmoins très enthousiasmante.
American Ultra prend donc un peu à revers. Dès le départ, le nom du réalisateur n’annonçait pas grand-chose de bon. Après tout, on cause du type qui a livré l’ignoble purge Projet X ! Pas de quoi être à l’affût du moindre de ses projets. Pourtant, American Ultra s’impose tout naturellement, grâce notamment à la mise en scène inspirée de son réalisateur. Qui aurait cru que le mec derrière Projet X savait tenir une caméra ? Et bien si ! Il le fait et en plus, il le fait rudement bien. En bougeant tout en restant lisible et en sachant se poser pour illustrer les sentiments entre ses deux héros, durant une joli scène de rêverie, sur bien des points exemplaire.
Dommage que la première partie soit clairement plus réussie que la seconde. Dès que la trame a dévoilé l’essentiel de ses secrets, l’action prend le pas, au détriment d’une certaine homogénéité et d’une efficacité un peu entachée par une écriture moins puissante et moins pertinente. Rien de très grave, mais assez pour souligner que si American Ultra est très bon, il aurait pu être vraiment excellent. C’est ainsi qu’il reste en dessous de Kingsman, dont la perfection rock and roll a, cette année, décidément posé les jalons d’un style de divertissement badass et jouissif.

Porté par deux acteurs parfaits, car nuancés, heureux d’être ensemble et tout aussi crédibles dans l’action que dans l’émotion (sans parler des très bons seconds rôles), American Ultra est suffisamment atypique et rythmé pour rafler la mise et provoquer une douce euphorie très agréable. Un poil inégale, cette comédie d’action ose l’outrance et comme il est de bon ton d’agir dans un tel registre, ne fait pas les choses à moitié. Au final, le film apparaît comme réellement sympathique et attachant et surtout, fin du fin, assez original. Sinon, on vous a dit à quel point Kristen Stewart et Jesse Eisenberg sont géniaux ?

@ Gilles Rolland

American-Ultra-Kristen-Stewart-Walton-Goggins-Topher-Grace
Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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