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La maladroite, Alexandra Seurat

Par Laurielit @bloglaurielit

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Encore la rentrée littéraire, Encore le projet "68 premières fois" de Charlotte l'insatiable...ou comment lire un premier roman dans les tout premiers et en ressortir un poids dans le ventre.

La maladroite, c'est Diana. Quelle drôle d'idée, un nom de princesse pour une petite fille qui va être maltraitée par ses parents...Je fais déjà une petite digression sur le titre car j'aime ce titre, qui ne dit pas de prime abord ce que le livre contient et qui est à la fois tellement juste en mettant en avant l'excuse que les parents et Diana elle-même donnent à ses interlocuteurs quand ils lui demandent la raison de ses divers bleus et coups. 

La maladroite est inspirée du terrible fait divers qui s'est passé dans le Maine en 2009, l'affaire Marina. Le lecteur sait donc déjà comment l'histoire se termine, puisque la petite Martina a été retrouvée morte suite à une nuit de sévices terribles. Le coup de maître de ce roman n'est donc pas dans son histoire en tant que telle mais dans la manière dont l'auteur la traite et ce qu'il en fait ressortir chez le lecteur. Alexandre Seurat fait parler plusieurs personnes impliquées dans cette histoire, l'institutrice, la directrice de l'école, le médecin scolaire, puis la deuxième institutrice, puis la deuxième directrice, la justice, la gendarmerie et la famille de Diana : sa grand-mère, sa tante, son frère. Les parents n'ont pas de voix. Ils sont décrits à travers les autres. Diana non plus n'a pas de voix...et ce roman est terriblement bien fait. Personnellement il ne m'a pas tiré de larmes (ce qui est un exploit chez moi) car Alexandra Seurat se place au-dessus. Il relate, il montre que de nombreuses personnes ont vu, ont voulu agir (je n'ai pu m'empêcher en tant que lectrice de juger certaines actions...je sais c'est mal et facile mais c'est humain). Si seulement la petite avait pu dire...si seulement son frère avait pu dire (non maltraité lui, mais terrible témoin et victime collatérale de cet acharnement)...si seulement les institutions de la justice, des droits pour l'enfance avaient pu prendre plus vite les mesures...bien-sûr avec des "si" on refait une histoire dont on n'est même pas sûr que la fin serait différente. Mais moi je ne peux m'empêcher d'y penser et d'y croire.

J'ai fini ce livre la boule au ventre...une boule de colère contre les parents évidemment mais aussi contre le système. Oui des gens voulaient agir mais n'ont pu le faire. Je n'ai pas pu m'empêcher de juger le "on a fait ce qu'on a pu". J'ai admiré l'acharnement des institutrices. J'ai eu envie de secouer le système...bien naïve je suis, je sais mais envie de croire en la capacité des hommes à pouvoir faire arrêter cela. Ce roman m'a fait dire qu'il faut persister et faire à son niveau, toujours ce que l'on peut.

Bref un roman fort, fou qui en une centaine de pages remue les émotions. Je ne peux que le recommander pour ne pas fermer les yeux...

Les chroniques (belles et fortes) de NouketteLeiloona,  StéphieEimelleLyvann Vaté Cathulu.

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