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Le Testament de Marie de Colm Tóibín

Par Karine Simon @karine59630

Le 25 août 2015

Synopsis :

Dans cette sorte d’évangile selon Marie, pendant un long monologue Marie, au soir de sa vie, donne son point de vue sur certains éléments de la vie de son fils (oui, on parle bien de Jésus, si vous aviez un doute). Elle ne croit pas que son fils soit le fils de Dieu et elle refuse de coopérer avec les Évangélistes qui lui rendent visite pour obtenir son aide dans la rédaction de leurs textes.

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 – 120 pages –

Les premières lignes :

Ils viennent plus souvent ces temps-ci, mes deux visiteurs, et ils se montrent chaque fois plus impatients avec moi et avec le monde. Il y a en eux quelque chose d’affamé et de dur, une brutalité qui leur bout dans le sang, que je reconnais et que je flaire comme un animal aux abois. Mais je ne suis plus un animal. Maintenant c’est autre chose.

Mon avis :

J’ai eu la chance de recevoir ce livre en avant-première. Ce qui m’a fait choisir ce titre parmi d’autres, c’est avant tout la couverture qui est splendide. Oui je sais ça n’est pas le plus important, mais elle attire incontestablement le regard.

J’avoue que ce titre est à mille lieues, de ce que je lis habituellement. Et pourtant, c’est une lecture que j’ai vraiment appréciée.

Dès le départ, nous comprenons que Marie va nous raconter une histoire, et quelle histoire, puisqu’il s’agit de celle de son fils, Jésus. Marie est cloîtrée chez elle, elle ne peut et ne veut plus sortir. Deux personnes viennent régulièrement la voir, (des apôtres, très certainement, même s’ils ne sont jamais nommés)  pour essayer de lui faire raconter son histoire, ou plutôt celle de Jésus. Mais Marie ne souhaite pas leur raconter ce qu’ils veulent entendre. Elle n’a que faire des miracles, des croyances, et de la grandeur de son fils. Ce qu’elle sait, elle, c’est qu’elle a tremblé pour lui, c’est qu’elle souffre dans son cœur de mère, et j’ai aimé cela, ça la rend plus abordable, plus humaine tout simplement.

Marie, la narratrice, nous livre ainsi un long récit beaucoup plus cartésien. Elle doute, énormément, allant même jusqu’à remettre en cause certains événements marquant des évangiles, tel que Les Noces de Cana, par exemple.

Ce monologue, ou quasi-monologue, très court, a été tout d’abord destiné au théâtre, avant d’être transformé en roman. L’écriture de l’auteur est dynamique, tout en étant presque poétique, nous y sentons toute la colère de la narratrice, toute sa souffrance aussi. Nous connaissons bien évidement tous l’histoire dont il est question, mais malgré cela, nous tremblons pour Marie, nous souffrons avec elle. Elle rejette en bloc toutes les croyances envers ce nouveau monde en train de naître, nouveau monde, dont son fils, en serait la légende ou le mythe.

Ce roman fera certainement grincer des dents, pour ma part, j’ai aimé la prise de risque de l’auteur, et surtout la réflexion qu’il apporte. Je vous le recommande !

Je remercie les Editions Robert Laffont pour leur confiance.

Ce roman est disponible depuis le 23 août 2015 en librairie.



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