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Jackson pollock

Publié le 02 septembre 2015 par Aelezig

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Jackson Pollock, né le 28 janvier 1912 à Cody dans le Wyoming et mort le 11 août 1956, à Springs dans l'État de New York, est un peintre américain de l'expressionnisme abstrait, mondialement connu de son vivant.

Il a réalisé plus de 700 œuvres, peintures achevées, essais peints ou sculptés et dessins ainsi que quelques gravures. Pollock a eu une influence déterminante sur le cours de l'art contemporain. La pratique du all-over ainsi que le dripping, qu'il a beaucoup employé de 1947 à 1950, l'ont rendu célèbre. Pollock fut le premier de la troisième vague d'artistes abstraits américains à être enfin reconnu, en ouvrant un passage dans le milieu des collectionneurs aux autres artistes de l'école de New York.

Jackson Pollock naît dans l'Ouest américain. Il s'identifie à ces territoires peuplés d'Indiens, avec leurs espaces et leur caractère indompté, sauvage, qui seront à la base de ses premiers travaux. Il est le plus jeune de cinq garçons. La famille change huit fois de domicile entre 1912 et 1928, en Californie et en Arizona notamment. Sa mère, Stella, dominatrice, surprotège son petit dernier… Son époux, après des années de galère dans ses diverses entreprises agricoles, se voit contraint de trouver du travail sur des chantiers éloignés du toit familial. Il deviendra alcoolique, et ses cinq garçons aussi. Jackson restera timide, parlant très peu en public ; il est mal à l'aise, voire brutal, avec les femmes.

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En 1923, Jackson, alors âgé de onze ans, fait quelques rencontres occasionnelles avec des Amérindiens et a l'occasion d'assister, de loin, à un rituel. Deux de ses frères, Charles et Sand, font bientôt preuve d'aisance en dessin d'observation et, au cours des années suivantes, lui communiquent des informations, des revues sur l'art moderne parisien. Jackson entreprend de les suivre, mais ses résultats le désolent.

Durant l'été 1927, Jackson montre les premiers signes d'alcoolisme. Il suit les cours de la High School de Riverside (Californie) avec difficulté ; il le quitte d'ailleurs en 1928 sans avoir achevé ses études secondaires. En septembre, il s'inscrit à l'école des Arts manuels, mais il en est renvoyé pour avoir critiqué, dans un journal étudiant, l'enseignement qui y est dispensé. Il partage des convictions d'extrême-gauche.

En juin 1930, il est emmené par un de ses aînés, Charles, au Pomona College en Californie pour y voir des fresques peintes par Orozco. En septembre, il s'installe avec ses frères Franck et Charles à New York. Il s'inscrit à l'Art Students League of New York pour suivre des cours donnés par le peintre réaliste Thomas Hart Benton. Il rencontre José Clemente Orozco, dont il a découvert l'œuvre murale peu avant, et qui travaille avec Benton à la réalisation de fresques. Durant les deux années qui suivent, il se réinscrit aux cours de Benton en classe de peinture murale, puis en modèle vivant et composition murale.

Son père meurt en 1933 d'une crise cardiaque. Durant le printemps et l’été, Jackson continue à se former à la sculpture et travaille avec le tailleur de pierre Ahron Ben Shmuel.

Dans les années de crise économique, avec la politique du New Deal de Roosevelt, le Federal Art Project de la Works Project Adminstration soutient les artistes tant dans la création que dans l'enseignement. La composition murale est une des façons d'intégrer l'artiste à la société et de nombreuses commandes de décoration d'édifices publics leur sont passées par la WPA. À partir de 1935, Pollock bénéficiera de ce soutien. D'abord admis dans la section « peinture murale », Pollock en est exclu pour absentéisme en 1938. Il est réintégré dans la section « peinture de chevalet » et il en bénéficie jusqu'en 1942. La réflexion sur le format sera ainsi au cœur de ses recherches.

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En 1940, Pollock passe par l'atelier de David Alfaro Siqueiros, où sont réalisées collectivement des bannières et des sculptures de char pour la manifestation du 1er mai. C'est dans ce contexte qu'il découvre l'aérographe, le pochoir et le goût pour la recherche de matières (en particulier avec les peintures industrielles) et des techniques nouvelles.

Les années 1938-1946 donnent à Pollock l'occasion de connaître et d'admirer le travail de Pablo Picasso. Il accumule les figures dessinées avec une ligne expressive. Elles évoquent des entités protéiformes, des Minotaures de Picasso, des figures hybrides surréalistes (la mode est à L'Interprétation des rêves de Sigmund Freud), et où se mêlent des références aux sculptures des Indiens de la côte Ouest. Tout ce bestiaire se retrouve, souvent filiforme, dans les dessins et les peintures datés approximativement des années 1938-1943.

En décembre 1937, Pollock suit une cure de désintoxication et commence une thérapie, la première d'une longue série, avec Joseph Henderson, un psychanalyste formé directement auprès de Carl Gustav Jung.

En 1937, Pollock se passionne toujours pour l'art primitif qui, selon Graham, repose sur des « émotions spirituelles ». Ce point est très important pour l'artiste dans sa pratique plus que jamais expressionniste. La contemplation de l'art des Indiens d'Amérique du Nord, en particulier lors de l'exposition Indian Art of the United States au MoMA en 1941, est décisive pour son évolution. Il fera plus tard allusion aux sculptures Kwakwaka'wakw, dont l'un des « totems » gigantesques ornait l'entrée du musée à cette occasion. Le travail d'interprétation de ses propres dessins, entrepris avec son analyste junguien, Henderson, trouve aussi un écho dans leurs discussions où ils évoquent les sculptures indiennes qui passionnent Henderson tout autant que Pollock.

Durant l'exposition, des démonstrations de peintures de sable (et aussi avec des pollens, des pétales ou de la farine) sont réalisées par des artistes Navajos. Les peintures exécutées au sol sont cernées par un cadre ou « gardien ». Dans la pratique chamanique, le membre de la communauté qui est soigné est ensuite placé au centre de cette peinture. Puis celle-ci est détruite : elle sert à frotter le malade puis est jetée loin du village. Selon cette conception, c'est l'action de réaliser la peinture et non l'objet peinture qui est essentiel. L'expression action painting tient compte de cette référence.

Birth, 1942 : des fragments de figures déformées et stylisées réassemblés verticalement comme un totem composent la première peinture de Pollock visible dans une exposition collective, American and French Painting, en janvier 1942. L'intrication des figures fragmentées est alors le premier pas vers ce qui deviendra ensuite l'accumulation de figures par superposition, sous forme de « voiles » superposés, et leur disparition totale dans les drippings. Cette thèse est reprise par Donald Wigal dans Jackson Pollock : l'image dissimulée. Un exemple évident de dissimulation a été relevé par Karmel : le « tableau » inscrit au centre de Guardians of the Secret (1943). Retourné, il présente de nombreuses figures filiformes comme certains dessins de Picasso de la fin des années 1930. En position normale, les gardiens, monumentaux, sont assez bien identifiables mais le tableau au centre est devenu « abstrait ».

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À cette exposition, la peintre Lee Krasner découvre Pollock, l'homme et l'artiste, et tombe amoureuse des deux. Quelques mois après, ils vivent ensemble, chez Lee, en gardant chacun leur atelier.

Au printemps 1943, Pollock participe, avec une œuvre importante, Stenographic Figure, à une exposition qui va compter pour son avenir. Il est retenu avec 35 jeunes artistes, presque tous américains, dans l'espace de The Art of This Century gallery , la « galerie-musée » ouverte par Peggy Guggenheim en octobre 1942. Parmi les membres du jury, on trouve James Johnson Sweeney (qui deviendra bientôt directeur de la section peinture et sculpture au MoMA), Piet Mondrian et Marcel Duchamp. Pollock, aidé par Lee, décroche ensuite, auprès de Peggy Guggenheim, un contrat de 150 dollars versés mensuellement et sa première exposition particulière, qui a lieu du 9 au 27 novembre.

L'année 1943, des peintures qui deviendront des œuvres-clés manifestent le bouillonnement créatif de Pollock : toute une figuration d'images intimes qu'il tient le plus à refouler en en brouillant la lisibilité, quitte à retourner à 180° le tableau en cours d'exécution. Il ne se sent plus contrôlé ni par les mythes ni par les archétypes. D'ailleurs, le titre de l'œuvre n'arrive qu'ensuite, avec des amis ou des visiteurs.

En novembre 1943, le succès se profile à l'horizon mais il est encore loin. Il n'y a que quelques ventes (on est en pleine guerre), les critiques sont plutôt négatives, mais on y apprécie le caractère américain, fait nouveau, alors que l'art européen domine encore le marché. Peggy lui commande aussi Mural (« Tous les animaux de l'Ouest américain », dixit Pollock, pour sa maison (janvier 1944). En mai 1944, un premier tableau de Pollock est acheté par le MoMA : She Wolf.

Lee Krasner et Jackson Pollock se marient en octobre 1945. Elle l'entraîne alors à Long Island pour le protéger de son alcoolisme. Ils y emménagent début novembre dans une ancienne ferme de Springs, sans eau chaude ni chauffage et avec très peu d'argent. C'est dans la très petite « grange », sommairement aménagée en « atelier », que Jackson Pollock a réalisé ses œuvres « classiques », la toile étant d'abord au sol puis après un temps de séchage, redressée. Le critique Clement Greenberg a souligné le fait que Pollock ne part pas du rectangle de la toile : celle-ci est déroulée et la peinture n'allant pas jusqu'aux bords, il lui faut décider ensuite des limites ; cadrer est un choix crucial pour Pollock. Cette pratique est totalement nouvelle et en rupture avec la peinture française, celle héritée de Cézanne où l'on part du cadre pour construire le tableau. Pour qualifier cette nouvelle pratique Greenberg invente le terme all over.

Sur certains de ses tableaux, dès 1947, Pollock déverse la peinture directement du pot, et en contrôle la fluidité et l’épaisseur des lignes (pouring : déversement) ou l’égouttement (dripping) de la peinture sur des toiles posées à plat (ou sur papier). Cette opération qui consiste à travailler à l'horizontal opère une rupture singulière dans les pratiques culturelles de l'image.

En 1948, Jackson Pollock décide de ne plus donner de titre et de désigner ses réalisations par des numéros. Interrogée sur cette décision Lee Krasner déclara que Pollock désire avant tout intéresser le public à la « pure peinture » plutôt que le distraire par des titres. Les numéros sont attribués un peu au hasard, sans souci de chronologie. Dans certains cas, Pollock les désigne aussi par des couleurs ou leur caractéristique essentielle (The Wooden Horse, White Cockatoo).

Pollock est alors le premier peintre américain de l'expressionnisme abstrait à être connu du grand public en raison de l'écho qu'il rencontre dans la presse. Il est à l'apogée de son succès en 1950. Il est sélectionné avec un groupe d'artistes américains pour représenter les États-Unis à la Biennale de Venise.

Il boit moins depuis son déménagement à Springs, et presque plus après l'automne 1948 grâce aux tranquillisants, l'hypnose, les promenades, de très nombreux invités cultivés et, avec le boom économique, les premières ventes sérieuses. L'intensité du travail et les contraintes du succès s'accumulent en 1949 et 1950.

À la fin de l'été et durant l'automne 1950, le photographe Hans Namuth réalise des séries de photographies de l'artiste en action, puis un film en couleurs. Pollock joue son propre rôle en train de réaliser deux peintures, l'une, sur toile, prise à distance, et l'autre, sur verre, le verre étant nécessaire pour que le spectateur puisse voir le peintre en action et la peinture dans le même plan fixe.

Il se tue dans un accident de voiture le 11 août 1956 dans la petite ville de Springs. Il était ivre et roulait très vite. On a beaucoup écrit sur son alcoolisme, responsable de cet accident ; c'était d'abord un fait de société. Presque tous les artistes de sa génération ont été alcooliques, beaucoup se sont suicidés, beaucoup conduisaient dangereusement ; étant considérés comme des mauviettes par l'Américain moyen, ils en rajoutaient, au risque d'en perdre la vie. En ce qui concerne Pollock, les origines familiales de son mal-être en avaient fait un alcoolique dès quinze ans.

D'après Wikipédia


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