L'histoire: Vingt ans après les meurtres perpétrés par Brandon James, la ville de Lakewood est de nouveau victime d'assassinats froidement orchestrés par un tueur masqué qui cible le groupe d'amis qui entoure Emma, une lycéenne. Or, il se trouve que la mère d'Emma, Daisy, était elle-même la cible de Brandon James...
Je ne surprendrai personne en disant que la série s'inspire des films qui portent le même titre, célèbres slasher movies mettant en scène un tueur masqué. La série modernise un peu le look du bourreau et lui invente un passé qui l'humanise mais conserve les éléments constituant un bon slasher : la bande d'adolescents décérébrés.
Le premier épisode laisse le doute quant à l'intelligence de nos têtes blondes. Les créateurs de Scream ont même repris l'idée d'inclure un personnage, Noah en l'occurrence, chargé d'expliquer pour tourner en dérision les clichés du genre (comme dans le premier film, il me semble). Intriguée par le potentiel de la série, je l'ai suivie jusqu'au bout. Malheureusement, l'état de grâce ne dure que jusqu'au deuxième épisode et les personnages se mettent vite à agir en dépit du bon sens. Ils ne cessent de se séparer quand il faut rester groupé, portent des jugements hâtifs (et bien souvent débiles), singent les adultes alors qu'ils n'ont que 16 ou 17 ans. Emma pousse le vice plus loin en se permettant de faire la morale à sa mère parce qu'elle ne lui a pas dit qu'elle avait survécu à Brandon James vingt ans plus tôt. C'est vrai qu'on a souvent envie de raconter ses expériences traumatisantes à ses enfants...
J'ai très vite eu l'impression de regarder un Pretty Little Liars sanglant, puisque les différents protagonistes ont les mêmes profils. L'histoire est centré sur une bande d'adolescents américains issus de familles relativement aisées. Chaque sortie est donc l'occasion d'un défilé de mode pour les filles, même quand le groupe se réduit à mesure que les morts s'accumulent, et tous ont un portable dernier cri greffé à la main. Le smartphone est même maintenant un élément clef de l'intrigue et cet étalage de technologie m'a un peu barbée. Malgré la volonté de jouer avec les clichés, le spectateur est obligé de les considérer au premier degré et le manque de personnalité ou d'originalité des protagonistes finit par devenir consternant. Tout d'abord Emma est insupportable. Le tueur la cible précisément, et la jeune fille, se croyant plus intelligente que les autres, essaie de résoudre l'énigme par elle-même en accumulant les bourdes. C'est notamment grâce à elle que l'assassin a pu garnir si rapidement son tableau de chasse. J'ai commencé à apprécier Brooke, son amie un brin chaudasse qui a une aventure avec le professeur d'anglais, au dernier épisode. Du côté masculin, Will et Jake n'ont rien de notable, à part des physiques avantageux. On ne peut faire plus stéréotypé que Kieran, le beau gosse un peu mystérieux qui débarque pile au moment où les meurtres commencent. Les seuls qui trouvent grâce à mes yeux sont Audrey et Noah, les "outcast" parce que leur statut de parias les rendent plus consistants que tous les autres réunis et on leur doit la majorité des scènes plutôt drôles ou intelligentes/sensées.
En ce qui concerne l'enquête, comme elle est menée par des andouilles, elle n'est pas très passionnante. Chaque fois qu'ils se mettent à soupçonner quelqu'un, l'implication de cette personne est fortement improbable mais comme nos enquêteurs amateurs analysent les faits rapidement ou de travers, ils ne s'en rendent pas compte. Je ne peux pas me justifier sans dévoiler des éléments de l'intrigue mais par exemple, leur principal suspect des épisodes 8 et 9 est trop vieux pour être coupable, mais personne ne pense à regarder son âge. Puis Emma accuse une autre personne, a priori trop jeune.
En terminant la première saison, j'étais mi-amusée mi-énervée par cette série. Amusée par la connerie (assumée?) des personnages mais énervée par le côté irréaliste des protagonistes et de l'environnement. Malgré l'aspect gore des meurtres (c'est très réussi), le cadre est trop riche, trop lisse, trop propret... Le jeu des acteurs est assez moyen, surtout celui de Willa Fitzgerald. Déjà qu'Ella est irritante, les postures de son interprête (personne ne leur apprend à fermer la bouche, à ces actrices?!) accentuent encore plus ses défauts. Malgré tout, le grand final, à défaut d'être surprenant, donne envie de voir ce qui se prépare dans la saison 2. Alors je continuerai à regarder, tout en me disant que c'est quand même un peu nul...
Il me reste un petit coup de gueule à pousser : j'espère un jour que la taille 34 ne sera plus un critère de beauté parce que voir des nanas tellement minces que leur tête paraît disproportionnée par rapport à leur corps me perturbe. Je vous laisse admirer, on pourrait presque croire à un photomontage (Ella/Willa Fitzgerald se trouve à droite)