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L’économie du partage veut produire l’Uber du déménagement

Publié le 07 septembre 2015 par Pnordey @latelier

De nombreuses start-up proposent des solutions innovantes et partagées pour le transport d’objets encombrants.

Si l’essor des sites comme Craigslist et Le Bon Coin permettent désormais de s’équiper facilement en meubles d’occasion, et de réaliser ainsi de sérieuses économies, le transport de ces derniers peut vite tourner au calvaire pour les particuliers n’ayant ni camionnette ni voiture dotée d’un grand coffre en leur possession. Il est toujours possible d’avoir recours à des déménageurs, mais pour qui souhaite seulement transporter un lit ou un canapé, le coût de ces services peut s’avérer prohibitif et rendre l’achat d’occasion bien moins intéressant. Conscientes de ce problème, plusieurs start-up ont développé une solution adéquate, ancrée dans l’économie du partage, sur le modèle de Lyft et Uber. L’usager peut ainsi facilement commander un véhicule adapté à ses besoins depuis son application smartphone, et déplacer ainsi une faible quantité d’objets encombrants à des tarifs alléchants. Lancée fin 2014 à San Francisco, Lugg emploie aujourd’hui une vingtaine de chauffeurs, répartis en dix équipes de deux.

Lugg, le « Uber du déménagement »

A travers l’application, l’utilisateur renseigne le lieu de prise en charge, la destination, et ajoute une photo des objets qu’il souhaite déplacer. L’une des équipes disponibles se rend alors sur place et s’occupe d’amener les meubles à bon port. L’usager peut également prendre place à bord du camion (dans des conditions par ailleurs pas toujours optimales). Lugg facture 35 dollars de frais initiaux, auxquels s’ajoutent 2,5 dollars par mile (1,6 km) et 0,5 dollars par minute de trajet. Le paiement (pourboire compris) est entièrement effectué via l’application. Les chauffeurs gardent 80 % de la somme, le reste revenant à l’entreprise. Quiconque ayant accès à un véhicule de taille suffisante peut demander à travailler pour Lugg, à condition d’être doté d’une constitution physique suffisante pour porter de lourds objets. Des tests préalables sont effectués pour s’assurer de l’aptitude des chauffeurs potentiels. Tout comme chez Lyft ou Uber, les employés choisissent d’activer ou non l’application pour indiquer leur disponibilité. Idéale pour déplacer un ou deux meubles, Lugg n’est en revanche pas adapté pour un déménagement. Présente uniquement à Sa Francisco, la start-up vise une implantation à New-York. Mais les jeunes pousses basées sur ce modèle, qualifiées de “Uber/Lyft du déménagement”, sont légion. On en compte quatre rien qu’à Seattle : Ghostruck, Wagon, Fleetzen et Dolly proposent toutes un modèle similaire.

Roadie, le « Blablacar de la livraison »

Cette dernière apporte quelques innovations intéressantes, comme la possibilité pour l’usager de moduler à la hausse ou à la baisse le prix qu’il souhaite payer pour son déplacement (libre ensuite aux chauffeurs d’accepter la mission ou non) et un tchat permettant de discuter des détails techniques, comme la présence d’un digicode. Sur un modèle totalement différent, la start-up Roadie propose une solution plus adaptée aux livraisons sur de longues distances. Singeant cette fois-ci les sites de covoiturage, elle remplace tout simplement les personnes par des objets. Ainsi, à qui souhaite expédier un colis de Détroit à Milwaukee, l’application indique un particulier ayant prévu de faire ce trajet en voiture et disposant de suffisamment de place pour emporter l’objet avec lui. Les millions de déplacements individuels effectués chaque jour à travers le pays deviennent ainsi des voies de livraison possibles ; musiciens en tournée, amateurs de sports et baroudeurs infatigables autant de livreurs potentiels. Les chauffeurs gardent 80 % de la somme payée et s’acquittent d’un dollar de frais d’assurance par livraison. Roadside procure assistance routière au chauffeur et suivi du colis en temps réel au client. Outre l’intérêt pratique, Roadie possède également une empreinte écologique. En confiant le transport de colis à des particuliers ayant déjà prévu de faire le trajet, on réduit les émissions de gaz à effet de serre. En outre, le fait que les objets soient pris en charge de manière individuelle rend superflues les huit couches d’emballage nécessaire à la préservation des marchandises livrées en gros.


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