« L’averse avait redoublée de violence à l’arrivée de la jeune femme sur le parking. Les gouttes s’abattaient depuis cinq bonnes minutes sur le toit de la voiture en un staccato continu. Par-delà le rideau de pluie, le macadam semblait se dissoudre dans l’air en un vaste lavis, gris sur gris. Mathilde avait un temps espéré que le type c’était peut-être dégonflé. Qu’après mûre réflexion, il avait finalement opté pour le lapin, le bon vieux lapin posé dans les règles de l’art. Cette éventualité avait volé en éclats à la vue du break jaune garé près de l’entrée du restaurant. »
Fort de l’insolent succès de son premier roman, « Le liseur du 6h27 » 60 000 exemplaires, traduction dans 26 pays et adaptation pour le cinéma, cette rentrée Jean-Paul Didierlaurent remet son titre en jeu et revient avec un recueil de Nouvelles. Exercice difficile la Nouvelle, quelques pages, tenir en haleine, surprendre le lecteur, quelques lignes pour croquer un personnage, lui créer un passé et avenir, quelques pages pour un concentré d’humanité.
Dix années d’écriture pour les onze histoires de « Macadam ». « Mosquito » et « le sanctuaire » ont reçu à quelques années d’intervalles le prix Hemingway, que des toréadors en soient les héros malheureux y est certainement pour beaucoup, encorné à cause d’un Fa dièse ou mari défunt de la dame pipi des Arènes. L’émission de téléréalité « Mon partenaire particulier » doit beaucoup à la Nouvelle qui donne son titre au recueil.De la graphologie vécue comme une malédiction, les derniers instants d’un condamné, l’enfance brisée par un croquemitaine, un orphelin rêveur et même la mort à l’œuvre composent ce recueil.Emouvantes, sombres mais aussi drôles, poétiques ou décalées les onze nouvelles de Didierlaurent sont assurément un vrai bonheur de lecture!!