




Nous voici donc dans le secteur de Shirakawa à Uji. C'est une zone renommée pour le gyokuro, moins connue, car moins importante en taille, que Kyô-Tanabe, mais réputée pour le parfum de ses gyokuro, alors qu'on recherche ceux de Kyô-Tanabe plutôt pour leur goût, leur umami très fort.
La famille Kojima cultive le thé à Uji-Shirakawa depuis plus de 250 ans. Travaille avec des engrais bio et pesticides réduits. Il travaille chose très rare aujourd'hui sur des petites lignes de 30 K. Voici deux des cultivars exploité par M. Kojima, Gokô, la voie royale, et Kyôken #283, cultivar très rare, n'ayant reçu d'autre nom que son numéro au centre de recherche de Kyôto.


Pour l'un comme pour l'autre, j'utilise 5g de thé pour 30-40ml d'eau à 50°C environ pour une première infusion de 90-100s environ. La liqueur obtenue est bien sûr extrêmement dense, pourtant elle n'est en rien agressive, très velouté, elle enrobe le palais d'une incroyable douceur umami, sans artifice, forte mais pas trop. L'after est également phénoménal, très doux, fruité, avec, surtout pour Gokô, des arômes de rose qui régalent la gorge et le nez par rétro-olfaction. Au fil des infusion, on augmente la température, 30 s, 1 min, 1 min 30, et plus encore. Alors que nombre de gyokuro ont tendance a développer peu à peu un caractère plus incisif, avec une astringence de plus en plus nette, c'est deux thés de Shirakawa en développent absolument aucune agressivité, aucune astringence ni amertume. Ils conservent leur force tout en restant très doux et soyeux. On déguste cinq infusions comme dans un petit nuage. Un tel moelleux sur toutes les infusions, ce n'est pas si fréquent, et c'est peut être bien cela qui justifie le prix. En même, alors que tant de douceur peut parfois être écœurante, il n'en est rien avec ces deux gyokuro. J'ai enchainé avec délice deux sessions.

Il me semble ressentir un Gokô plus fruité, avec des arômes très riches de fruits murs et de fruits secs. En quelque sorte, on pourrait y voir plus de subtilités. Kyôken #283 me semble plus simple, mettant en avant de manière de plus forte encore les caractéristiques en bouche des très grands gyokuro. Même producteur, même terroir, deux cultivars à thé ombré, ces deux gyokuro sont bien sûr très proches, avec un accent sur le nez pour Gokô, et plutôt sur la bouche pour #238.