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L'alsace goûte le vin bio

Par Blanchemanche
#agriculturebiologique #biodynamie #Alsace
Vignoble alsacien. (Miles Ertman/AFP)
Vignoble alsacien. (Miles Ertman/AFP)

Sur les coteaux alsaciens, la culture "sans chimie" est presque une tradition. La région fait figure de pionnière verte depuis la fin des années 1970. Et se convertit à la biodynamie.

En 2008, lors du dîner d'investiture pour son premier mandat, Barack Obama avait choisi un pinot gris 2006 du domaine Zind-Humbrecht en biodynamie. Cette anecdote révèle, à ceux qui en douteraient encore, l'excellence et la réputation des vins alsaciens à travers le monde, à rebours de l'idée encore trop répandue, en France en tout cas, qu'ils seraient responsables de la fameuse "barre à la tête du lendemain", en raison d'un excès de sucre et de soufre.Ces critiques ne sont toutefois pas tout à fait infondées. Dans le courant des années 1960, l'arrivée des produits chimiques dans les vignes françaises (désherbants, insecticides, fongicides...) n'épargne pas le vignoble alsacien, très difficile à travailler en raison de sa constitution en coteaux (fortes pentes). L'utilisation de ces produits va donc permettre aux vignerons locaux de se faciliter la tâche. A l'époque, personne ou presque ne soupçonne leur toxicité.En 1969, le viticulteur Eugène Meyer est intoxiqué sévèrement par un insecticide et décide de se convertir à l'agriculture biologique et à la biodynamie. Il sera suivi par bon nombre de ses confrères vignerons, dont le célèbre domaine Pierre Frick qui s'engage dans la culture bio dès 1970, puis dans la biodynamie. La proximité avec la Suisse et l'Allemagne, pays ayant développé une sensibilité environnementale de manière plus précoce que la France, va aussi influencer le déploiement de ces pratiques écologiques dans le travail de la vigne : des modes de culture plus naturels qui, à travers la certification biologique européenne, n'autorisent que des produits d'origine naturelle dans la vigne et restreignent l'utilisation des produits chimiques dans l'élaboration du vin.

Une charte très stricte

L'Organisation professionnelle de l'Agriculture biologique en Alsace (Obapa), créée en 1980, a élaboré une charte pour la culture des raisins et la vinification, Vinabio, beaucoup plus stricte que le label européen : vendanges manuelles, levures indigènes, limitation des sulfites... S'agissant de la biodynamie, certifiée par les organismes Demeter et Biodyvin, l'objectif est de recréer l'environnement le plus favorable au développement de la vigne par différents traitements naturels effectués en fonction des saisons, de la position de la lune...Aujourd'hui en Alsace, près de 300 viticulteurs se sont convertis à la viticulture bio, dont plus d'une quarantaine en biodynamie. Avec 14,2% du vignoble certifiés ou en conversion biologique, l'Alsace n'est certes pas en tête du palmarès des régions viticoles bio – elle est devancée par la Provence et le Languedoc-Roussillon –, mais elle a triplé sa surface au cours des dix dernières années et reste largement au-dessus de la moyenne nationale qui s'établissait à 8,2% fin 2013.Olga Delon http://obsession.nouvelobs.com/food/20150904.OBS5304/l-alsace-goute-le-vin-bio.html?fb_action_ids=10206025182242071&fb_action_types=og.recommends

» Le vin bio alsacien en chiffres

  • 3e vignoble bio en termes de surface (14,2% en 2015), derrière la Provence (51% en 2013) et le Languedoc-Roussillon (32% en 2013).
  • 2.230 hectares en bio en 2015 contre seulement 797 en 2005 pour une surface totale du vignoble de 15.400 hectares.
  • 281 viticulteurs en bio, dont 45 en conversion en 2015 (6,2%), contre seulement 85 en 2005.
# Comment choisir les meilleurs millésimes


Parmi les plus représentés dans ces foires aux vins 2015, les millésimes 2009 à 2014 ne possèdent pas tous le même niveau de qualité. Quelques repères pour éviter les mauvaises surprises. 
2009On l'achète les yeux fermés, ce millésime ayant été exceptionnel dans toutes les régions en raison d'un climat idéal pour la vigne. 
2010Excellent millésime pour le Bordelais, la Bourgogne, le Rhône et l'Alsace. 
2011Moins clément pour le Bordelais et la Bourgogne, ce millésime se révèle très intéressant dans le Languedoc. 
2012Très compliqué au niveau climatique, ce millésime est extrêmement hétérogène en termes de résultats. En fonction du travail effectué par le vigneron, on peut dénicher de belles pépites, à boire dans leur jeunesse.
2013Une année plutôt fraîche dans l'ensemble des vignobles. Le millésime est plus favorable aux vins du Sud (Rhône, Languedoc-Roussillon). A éviter sur le Bordelais.
2014Millésime en demi-teinte en fonction des maturités atteintes pendant l'arrière-saison, plus ensoleillée que l'été. Une année remarquable pour les vins de Loire, rouges comme blancs.Sur le web : Vin bio, vin biodynamique, vin nature : quelles différences ?

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