Les innocents de Robert Pobi 4/5 (09-09-2015)
Les innocents (446 pages) sort le 17 septembre 2015 aux Editions Sonatine (traduction : Arnaud Baignot).
L’histoire (éditeur) :
D'un tempérament impétueux, souvent borderline, Alexandra Hemingway, inspectrice à la section des homicides violents à New York, a l'habitude des enquêtes difficiles. Totalement impliquée dans son métier, elle n'hésite pas à prendre tous les risques. Son visage, refait, marqué par de multiples cicatrices, est là pour le prouver. Le jour où l'on retrouve dans l'East river le corps d'un enfant dont les pieds ont été sectionnés, l'affaire s'annonce particulièrement délicate. D'autant plus que la presse n'hésite pas à consacrer ses gros titres à ce genre de meurtre et à venir perturber les investigations. Lorsqu'un autre enfant est enlevé, la panique gagne Manhattan. Panique d'autant plus justifiée que le prédateur à l'œuvre est l'une des figures du mal les pires qui soient. Habituée aux noirceurs les plus effroyables de l'âme humaine, Alexandra pensait avoir tout vu. Elle n'avait pas connu le pire.
Mon avis :
Après les très bon L’invisible (mon avis ici), beaucoup attendaient le prochain Pobi au tournant. Presque tout cee qui m’avait tant plu dans son premier roman est au rendez-vous. Le rythme, le visuel, le gore (quoi qu’ici moins détaillé et moins répugnant) et le suspens ne manquent pas et donnent à cette histoire les atouts indispensables pour en faire un bon thriller.
Le corps de Tyler Rochester, un gamin de 10 ans disparu à la sortie de l’école, est retrouvé mort sans pied au bord de l’East River. Les premières conclusions démontrent qu’il a été anesthésié mais pas endormi pendant l’amputation. Quelques jours après, un autre enfant de 10 ans portant un uniforme scolaire (portrait craché de Tyler) disparaît à son tour. Le tapage médiatique autour de cette affaire réveille les souvenir d’une juge qui voit dedans quelques similitudes avec l’arrestation, vieille de 30 ans, de Trevor Deacon.
Et voilà, à peine 100 pages et on connait déjà le meurtrier…quel dommage ! Oui, mais si vous pensez avoir affaire au début de la fin, c’est une grosse erreur puisque une fois la police arrivée sur les lieux le suspect devient l’arroseur arrosé. Et ce qu’on croyait être une affaire vite résolue n’est en fait que le début d’une longue liste de victimes.
Les innocents est un page-turner diablement efficace. Le changement de points de vue entre Hemingway le personnage principale, les victimes avant qu’elles ne trépassent et le meurtrier n’est pas particulièrement danse mais, ajouté aux Cliffhanger qui bouclent certains chapitres, apporte une dynamique, qui fait bien monter la tension.
Robert Pobi plonge le lecteur dans un bon thriller cinématographique et l’entraîne dans de fausses pistes pour lui donner quelques suées.
Ce n’est pas la présence féminine d’Alexandra Hemingway qui apporte une touche de douceur dans cette affaire, car même si elle apprend au tout début de livre qu’elle est enceinte, elle n’a rien à envier aux hommes en termes de courage et d’audace, et n’est pas bien différente de ses collègues masculins dans son comportement (si ce n’est parfois pire).
« Tu sais, pour une nana, tu as la plus grosse paire de couilles que j’aie jamais vue.
-C’est ce qu’on me dit souvent. »
Néanmoins entre vulnérabilité et doute, sa situation, lui donne un peu de complexité (va-t-elle ou pas garder l’enfant ?) et permet aussi un attachement qui donne envie de la retrouver dans un prochain roman.
Les innocents serait-il le début d’une série mettant en scène Hemingway ? Je ne sais pas mais ça ne me déplairait pas, car ce premier contact (loin du stéréotype) m’a plu. Et puis dans le cas contraire, je continuerai à dévorer le travail de l’auteur car je n’ai ici pas grand-chose à lui reprocher.
Le manque de crédibilité peut être ? C’est sûr que ça va vite (un peu trop, surtout en ce qui concerne le dénouement) et que l’intrigue est bien farfelue, mais bon sang que ça m’a plu et c’est justement tout ça qui m’a tenue en haleine. Les rebondissements inattendus, un tueur en série froid, impitoyable et déterminé et une capacité à vous tenir solidement fixé au livre alors que vous frôlez l’horreur, voilà pourquoi ce nouveau titre reste très bon. Et même si j’ai finalement vu venir le coupable, le plaisir n’en a pas pour autant été gâché.
À quand une suite ?....