Comment l’emprise s’introduit dans une relation et la déséquilibre, telle est l’histoire principale de ce livre. La narratrice, le personnage sous emprise, se fait vampiriser, non seulement sa vie, mais aussi son œuvre, sa capacité à créer, car c’est un écrivain.
Ce livre est construit comme un thriller psychologique. Il passe du vrai, au plausible, à la fiction… on s’y perd et c’est crédible. Un vrai talent d’écrivain qui n’est pas en panne d’inspiration contrairement à un des personnages.
Le deuxième sujet de fond c’est la littérature. Qu’est ce qui fait un bon roman ? Une fiction ou un récit qui donne le plus intime de soi avec sincérité ? Est-ce incompatible ? La façon dont un auteur construit une réalité, est-ce LA réalité ?
Nous sommes tous des voyeurs, je vous l’accorde, mais au fond, ce qui nous intéresse, nous fascine, ce n’est peut-être pas tant la réalité que la manière dont elle est transformée par ceux qui essayent de nous la montrer ou nous la raconter. C’est le filtre posé sur l’objectif. En tout cas, que le roman soit certifié par le réel ne le rend pas meilleur. Voilà ce que je crois.
(p. 447)
Editions JC Lattès – Août 2015