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Rock en Seine 2015 | Live Report

Publié le 15 septembre 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

La saison des festivals est pleine d’événements, d’émotions, de claques, de déceptions et de rebondissements. La dernière page estivale s’est tournée en ce chaud et dernier weekend d’août avec le festival Rock en Seine. Pour l’édition 2015, l’incontournable rendez-vous francilien s’était paré de ses plus beaux atours tropicaux en adoptant le thème de la jungle (qui allait, soit dit en passant, très bien avec la météo).

Tels des aventuriers dans le dense et sauvage paysage musical, dont la programmation était un bien bel échantillon, nos trois reporters sans peur et sans reproche sont partis à l’aventure et à la découverte des artistes qui ont fait de ce festival un événement.

Ce qui va suive est donc un récit schizophrène à trois mains (enfin six depuis l’ère du numérique) que vous vous apprêtez à lire. Vous êtes bien assis ? Parce que ça commence maintenant et que c’est méga long :)

JOUR 1 : UNE ENTRÉE EN MATIÈRE DÉPAYSANTE

Nous retrouvions en ce vendredi 28 août le Parc de Saint-Cloud — aux allures de forêt tropicale — pour trois jours que nous savions porteurs de promesses d’éclectisme. N’ayant pas froid aux yeux et déjà un peu chaud, nous avons passé notre chemin devant l’impressionnante messe noire de Ghost sur la Grande Scène et nous nous sommes dirigés vers la scène de l’Industrie pour nous mettre en jambe avec VKNG. Nous nous attendions naïvement (comme le laissent peut-être entendre leur nom et leur allure) à du rock austère venant du Nord. Et quelle fut notre surprise lorsque de la cale de leur drakkar le groupe de la nouvelle scène française nous a sorti des paquets de pop, des tonneaux d’électro et des sacs de disco et de new wave en vrac, le tout accompagné de pas de danse peu ordinaires. Une jolie découverte et une entrée en matière fort satisfaisante.

Restés un peu sur notre faim de groupes insulaires à la peau pâle, nous avons pris la direction de la scène Pression Live, confidentielle, en retrait et un peu à l’écart de la foule. Nous y avons retrouvé Kate Tempest, la poétesse britannique, qui mêle avec un flow virtuose rap, slam, hip-hop et spoken-word. Si la hâche de guerre est enterrée avec la perfide Albion, ce n’est pas un exercice facile de raconter une histoire et de captiver un public français dans la langue de Shakespeare. Mais c’est un défi que la tumultueuse rousse a su relever avec brio, embarquant dans un tempo tantôt effréné et technique, tantôt posé et envoûtant, les spectateurs venus nombreux — qui se sont retrouvés suspendus à ses lèvres. La hargne, la détermination et le sens poétique de la jeune femme a convaincu unanimement la foule qui applaudissait à tout rompre.

C’est donc avec un esprit de rébellion anglo-punk que nous avons pris la route de la scène de l’Industrie où se produisait un des nouveaux visages du rock à la française : Jeanne Added. On l’a vu un peu partout dans les médias, on en a entendu beaucoup de bien. C’était l’heure de passer le test du live. La jeune femme aux cheveux gris acier est donc entrée en scène pleine d’énergie et prête à en découdre. Si son set comportait les titres phares « Look at Them » et « A War Is Coming », on ne peut toutefois que regretter la longueur des arrangements qui empêchait les morceaux d’être vraiment percutants. Le rock frondeur agrémenté d’électro de Jeanne Added nous a donc laissé une impression en demi-teinte malgré une énergie évidente.

Tout à nos réflexions métaphysiques sur les talents émergents de la nouvelle scène française, nous nous sommes retrouvés à l’espace Ile-de-France où une petite scène avait été aménagée. C’est Lewis Evans qui y est monté et comme son patronyme le laisse entendre, il est anglais. Cependant, c’est à Paris qu’il a décidé de s’installer et de se faire une place dans la musique. Moitié crooner, moitié dandy, le singer-songwriter angoissait de jouer devant seulement une poignée de personnes, nous a-t-il confié. Le public était plutôt nombreux pour son concert de brit rock aux accents folk et légers. Un bon moment passeé en la compagnie d’un groupe assez hétéroclite dans le look vestimentaire, et plus divertissant que passionnant.

De retour sur la scène de l’Industrie (oui, on l’aime bien celle-là), nous étions impatients de voir à l’œuvre le très doué Jacco Gardner qui a récemment commis Hypnophobia, son deuxième album où se mêlent mélodies pop brillantes et arrangements acrobatiques. Le jeune Néerlandais s’est montré à la hauteur de nos attentes, navigant entre balades folk et instrumentaux électro, la voix aérienne du chanteur, caché derrière ses longs cheveux lorsqu’il est penché sur sa machine à blip-blop. « Ça sonne un peu comme les Beach Boys » a-t-on entendu dans la foule. Oui, c’est un peu vrai, ce qui ne nous a pas empêché d’admirer la précision avec laquelle les morceaux sont composés et comment les arrangements live s’appuient tour à tour sur tous les membres du groupe, d’une constance qui force le respect. Chapeau bas, Jacco !

Déjà, la foule se massait devant la scène de la Cascade pour le concert événement du super-group FFS (Franz Ferdinand + Sparks). Très vite tout le monde s’est mis à danser et sauter partout. Les deux frontman lançait des Oh! des Ah! et des Lalala! à tout va. Un vrai régal plein de bonne humeur. Entre reprises de Sparks et de Franz Ferdinand, chansons originales de FFS et remerciement en français, on a eu le droit au célèbre «  Do You Want To » et au tonitruant « Take Me Out ». Que l’on soit venu pour un groupe, pour l’autre, par curiosité de la collaboration, on est tous repartis ravis. Aussi bien les artistes que les spectateurs, on s’est amusé comme des fous.

Juste le temps de se remettre de nos émotions et de reprendre des forces, et nous voilà déjà repartis vers la scène Pression Live pour découvrir Wand. Parmi les quatre californiens présents sur scène, c’est sur le chanteur-guitariste que nos yeux sont restés fixés. En effet, ce grand échalas un peu rouquin a mené à la baguette le set survolté et tapageur du groupe de rock. Sa virtuosité à la guitare faisait passer les morceaux par tous les genres dans une sorte de joyeux bordel fracassant. Nous avons ainsi été trimballés d’un motif de blues à un break garage-punk bien saturé en passant par des patterns folk, des riffs incisifs et des lignes de jazz. Le vacarme nous a étourdis et nous étions hypnotisés par les danses chaloupées du chanteur et de sa guitare. Une expérience quasi-mystique qui a notamment charmé grâce à une reprise fascinante de « The End » des Doors.

Encore sonnés et les oreilles sifflantes, nous nous sommes dirigés vers la Grande Scène pour renouer avec notre moi adolescent. Et nous n’étions pas seuls à aller pogoter avec Kasabian ce soir-là. Le groupe a fait son entrée au milieu des lumières et des hurlements de la foule et sans plus attendre a balancé un set maitrisé fait de tubes comme « Shoot the Runner », de nouveautés, de reprises avec « People Are Strange » des Doors et d’un petit clin d’œil au Parrain. Nous avions peur d’être déçus mais ça n’a pas été le cas. Well done, lads !

Pour clôturer cette première journée riche en émotions, nous avions rendez-vous avec le post-rock électronique et torturé de Son Lux. Le trio nous a servi des morceaux rêveurs et nostalgiques entre motifs de guitare millimétrés, claviers ad hoc bidouillés et percussions solidement assurées. L’accueil du public a semblé émouvoir le trio qui s’en est donné à cœur joie dans les claps tous ensemble et les jeux de lumières mystérieux. Un beau spectacle qui nous a laissé « You Don’t Know Me » dans la tête jusqu’au lendemain.

JOUR 2 : JOURNÉE TORRIDE ET NUIT BRILLANTE

C’est sous le soleil brûlant et la chaleur accablante que nous avons entamé notre deuxième jour dans la jungle de Rock en Seine. Les Maccabees ouvraient sur la Grande Scène et, malgré le cagnard assommant, ils ont livré un live d’une grande qualité et d’un grand savoir-faire. Orlando Weeks et Felix White ont fait crisser les guitares et grésiller les amplis ; et la voix du premier, si particulière a enveloppé le concert d’une profonde délicatesse qui tranche avec la frénésie que produisent si bien les rockers d’outre-Manche. Nous avons démarré sur les chapeaux de roue.

Supportant mal la moiteur du début d’après-midi, nous avons préféré nous rafraichir avec une glace (gratuite !) avant de retourner à la Grande Scène pour voir à l’œuvre le guitariste virtuose — et surfeur à ses heures — Ben Howard. Le gaucher et son backing band ont offert un set bien décevant, le chanteur semblait ne chanter que pour lui et les musiciens fronçaient les sourcils en se concentrant pour suivre ses solos un peu improvisés et impressionnants de technicité. Se sont succédés des titres un peu trop introspectifs du nouvel album, qui ont éclipsé les titres beaucoup plus généreux du premier opus. Notre indulgence était certes bien entamée par la chaleur mais on est reparti légèrement penaud de cette prestation déconcertante.

À la scène de la Cascade, Marina and the Diamonds était là pour nous remettre de bonne humeur avec sa pop acidulée et bad-ass qui a fait danser la foule avec un succès auquel on ne s’attendait pas. Nous avions donc rechargé nos batteries avant d’aller voir Young Thug. Le jeune rappeur ne nous a pas convaincu, il n’avait pas particulièrement envie d’être là, semblait-il. Si il y avait beaucoup de monde devant la scène de l’Industrie, peu avait l’air ravi et la majorité était assise à regarder distraitement la scène en mangeant un morceau. Le flop. Nous avons alors pris la direction de la scène de la Cascade où la foule se pressait pour écouter Etienne Daho. Les papas et les mamans présents ont chanté les mythiques « Weekend à Rome » et « Tombé pour la France » avec un plaisir partagé, on a aussi eu le droit à une reprise de « Comme un Boomerang ». La pop 80s-90s des singles implacables de Daho ont fait danser toutes les générations pour notre plus grande satisfaction.

Il était déjà l’heure de se presser vers la Grande Scène pour assister au set d’Interpol qui accompagna la tombée de la nuit. Le groupe de Paul Banks, toujours avec classe et maitrise, offrit un bel échantillon de leur répertoire rock post-punk et indé, un peu emo sur les bords. On a adoré chanter à plein poumons « Evil », « Rest My Chemistry » ou encore « Slow Hands ». Après la série de découvertes et de déceptions de l’après-midi, rien de tel qu’une prestation solide et magistrale pour bien entamer la soirée.

Nous sommes ensuite passé voir Olly Alexander et la pop bondissante de Years & Years sur la scène Pression Live. Avec sa voix haut perchée aux accents r’n’b, les lumières colorées et des instrus dansantes à souhaits, le chanteur londonnien a embrasé le dancefloor et nous a même gratifié d’une reprise de Sean Paul avant de clore son set sur le méga tube « King » qui a mis tout le monde d’accord. On a fait un crochet par la Grande Scène pour voir les Libertines qui ont déroulé un set bien sage et bien fait qui a su contenter les fans avec « Can’t Stand Me Now », « Up the Bracket » et « Don’t Look Back Into the Sun ». Nous avons fini la soirée avec Shamir qui en plus d’écourter son set d’un quart d’heure, n’a pas joué « On the Regular ». On a quand même bien ri en se trémoussant sur son disco-pop enjoué.

JOUR 3 : SPRINT FINAL SOUS CANICULE

Le dimanche n’a pas été de tout repos ! Écrasés par la chaleur, on a loupé le set psyché de Pond et celui garage-folk de Juan Wauters, torse nu sous la canicule. On a attrapé un petit bout du concert de My Morning Jacket mais de loin, à l’ombre franchie des arbres sur la colline, là-bas, près du bar. Ce qui ne nous a pas empêché d’apprécier leur alt-rock aux influences aussi nombreuses que diablement intéressantes.

C’est parti, pas de temps à perdre, direction, la scène de l’Industrie avec Last Train, le dernier phénomène de baby rockeurs français. Du haut de leurs 20 ans, cette bande de potes originaire de Mulhouse ont pourtant déjà joué sur pas mal de scènes européennes, et sorti en juillet dernier un 1er EP Cold Fever. C’est donc avec empressement qu’on a retrouvé le quatuor et au menu : puissance vocale hallucinante alliant une grande maturité des textes. L’énergie était là, on sentait qu’ils étaient heureux d’être là et avaient envie de transmettre tout ce qu’ils pouvaient au public. Un vrai show. C’était bon. C’était intense. Mais l’heure des adieux arriva déjà. Merci les mecs!

On s’en est allé pour un autre voyage plus calme et apaisant sur la scène Pression Live en la personne de cette jeune américaine, Nathalie Prass. Ici, pour continuer cette 3e journée de festival, l’artiste à l’allure et à la mélodie rétro proposa donc un voyage dans le temps où se mariaient parfaitement pop et soul. Petit à petit, la foule s’affairait, tout en trouvant un coin d’ombre, on a profité de sa douce voix pour se faire bercer. On entendit ces titres phares « Bird of Prey », « My Baby Don’t Understand Me », « It Is You » ou encore « Why Don’t You Believe in Me » autant de jolies balades que la jolie et jeune brune à l’allure d’Audrey Hepburn nous offre. Le temps d’attraper une bière, un casse-croûte et de se rendre devant la scène de la Cascade et notre journée continuait sur sa lancée.

Nous nous sommes en effet retrouvés, au front row, pas très loin des pogos, devant Fuzz. Ce side-project de Ty Segall le voit non plus à la guitare mais derrière la batterie pour délivrer un rock psyché déglingué et complètement fou. On a secoué fort nos tignasses devant un des meilleurs concerts du festival offert par un bassiste maquillé de blanc dans une robe tie and dye de très bon goût, un guitariste aux lèvres violettes et un chanteur-batteur qui scande « You are us and we are you » et encourage le public à faire slamer un jeune homme d’un bout à l’autre de la foule. Un joyeux bordel qui a tenu ses promesses du début à la fin.

C’est donc remonté à bloc que nous sommes allés à la rencontre de l’électro-pop synthétique d’Hot Chip, les « Depeche Mode des années 2010 » comme on a pu l’entendre dans la foule. La machine de guerre de la danse a retourné le festival pour l’anniversaire de leur batteuse, la classe. Impossible de rester en place pendant « Over and Over » ou « Ready For the Floor ». Nous avons même eu le droit à une reprise de « Dancing in the Dark » de Bruce Springsteen. Un départ fracassant pour la dernière soirée de Rock en Seine.

C’était alors au tour de Jungle de mettre le feu au dancefloor sur la scène de la Cascade avec leur modern soul empreinte de pop et de funk à la hauteur des légendes du genre et parfaitement dans le thème de cette édition 2015. Il faut tout de même dire que leur set est un peu répétitif mais sauvé par les tubes « The Heat » et « Busy Earnin’ » qui font l’unanimité dans un public déjà déchainé et qui s’étale au delà des pelouses devant les écrans géants.

Pas le temps de faiblir, il fallait partir de nouveau vers la Grande Scène pour la tête d’affiche très attendue de cette journée marathon : Tame Impala, qui selon certains spectateurs mériterait leur propre adjectif pour définir ce qui fait d’eux un groupe tout à fait à part. On s’était léché les babines avec la sortie de leur dernier album Current fin juillet, on est heureux de retrouver le jeune australien Kevin Parker entouré ses musiciens. Avec le soleil se couchant sur Rock en Seine, c’était encore plus somptueux d’accueillir les morceaux cosmiques de Tame Impala. Ce fut donc un set « tame impalesque » auquel nous avons eu droit, jalonné des incontournables « Let It Happen », « Eventually » et « Feels Like We Only Go Backwards ». Une belle claque musicale qu’on a pris en pleine tronche grâce à leur son si singulier malgré un certain manque d’énergie et d’occupation de l’espace. La « psychedelic hypno-groove melodic rock music » des Australiens fit voyager les festivaliers dans des contrées lointaines et oniriques. On les aime encore plus quand face à la foule, le frontman a livré avec une grande sincérité : « Chaque fois que je reviens à Paris, c’est juste un endroit spécial pour moi ». Rendez vous au Zénith le 31 janvier 2016.

À peine sortis de notre torpeur, nous nous dirigions déjà vers la scène Pression Live pour voir à l’œuvre les fougueux et tapageurs Parquet Courts. Le quatuor new-yorkais est tout à fait exceptionnel sur scène, plein d’une énergie frondeuse et à vif. Leur set était constellé de riffs grinçants et de batterie tonitruante, de basse grondante et de voix éraillées. Un esprit punk qui transpire dans leurs morceaux de rock indé et puissant. Ils ont terminé leur set sur une chanson militante contre la violence engendrée par les armes à feu aux Etats-Unis, et ça, c’est le signe que la musique est encore une tribune d’expression, de révolte et d’idées. You go guys !

On a ensuite attrapé la dernière chanson d’Alt-J au vol avant d’achever notre festival avec les Chemical Brothers et leur set retentissant qui s’est ouvert sur « Hey Boy Hey Girl » et qui a aligné les tubes monstrueux du duo : « Go », « Sometimes I Feel So Deserted », « Galvanize » ou encore « Block Rockin’ Beat » qui ont fait trembler la Grande Scène. On a même vu passer une immense chenille de festivaliers emportés par le big beat fou et acide des savants fous de Manchester. Une fin de festival explosive et cathartique tout en son et en lumière.

Nous quittions donc la jungle de Rock en Seine 2015 en ayant découvert des espèces colorées et réjouissantes, des bêtes sauvages et rugissantes, des phénomènes trompeurs et inquiétants et des plantes venimeuses et psychotropes. De quoi remplir tout un carnet de voyage corné par l’humidité et usé par la chaleur tropicale de ce weekend où ont triomphé une nouvelle fois l’éclectisme et la qualité de la programmation. Vivement l’an prochain !

VKNG © Nicolas Joubard
Kate Tempest
Jeanne Added
Lewis Evans
Jacco Gardner
Wand

Kasabian © Olivier Hoffschif
Son Lux
The Maccabees
Ben Howard © Victor Picon
Ben Howard
Marina and the Diamonds © Victor Picon

Young Thug © Olivier Hoffschif
Interpol © Victor Picon
Interpol
Years & Years © Olivier Hoffschif
Years & Years
The Libertines © Victor Picon

Shamir © Olivier Hoffschif
My Morning Jacket © Nicolas Joubard
Juan Wauters © Nicolas Joubard
Natalie Prass © Victor Picon
Fuzz
Hot Chip © Nicolas Joubard

Jungle © Nicolas Joubard
Jungle
Tame Impala © Nicolas Joubard
Parquet Courts © Victor Picon
Parquet Courts
Jamie XX © Olivier Hoffschif

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