Marionnettiste
Comme promis, un exemple de ces "nouvelles chroniques" sur lesquelles je suis en train de
travailler...
Il fait beau, chaud, la fenêtre est ouverte, et Abdel Gnafron se sent d’humeur déliée. Il effectue quelques unes de ses contorsions de torse dont
il a le secret, se déplace vers la poubelle pour assouplir les chevilles enflées, avance à quatre pattes sous la chaise d’un camarade, se dégage l’épine dorsale… Mais tout cela passe
inaperçu ! La vedette du jour est donnée au Subjonctif ! Alors, il râle, décrète : « ça n’existe plus ! De toute façon, vous parlez une langue du Moyen-âge »…
Glissons !
Définitivement, il est à bout de ressources ! Mais soudain, dans la cour, il voit passer un dénommé « Raoul ». Alors, il se lève sournoisement, rejoint l’enviable périmètre avec vue sur cour, se tapit derrière la chaise d’un élève, enfin se dresse dans le cadre de la fenêtre pour lancer la voix, montrer la marionnette et aboyer le nom.
La bonde est ouverte…
Au fil du cours, il lâche des pleines bouches de mots crus dont il régale l’assistance. Certains camarades en sont éclaboussés et récoltent une punition. Lui, il sait bien qu’il parle du haut d’une forteresse inexpugnable. Son but est d’aller plus loin et d’épater toujours plus la galerie.
Alors, je le menace d’un rapport d’incident. Petit rire sarcastique, suite à quoi il jette au parterre, avec les airs d’un
sultan de Pierre loti: « Fais le ton petit rapport d’incident ! De toute façon, c’est la fin de l’année ! »
par Eric Bertrand publié dans : Ecriture et réécriture communauté : Pédagogie
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