À Berlin, rien ne se perd. Et quand la capitale allemande accueille la première édition du festival Lollapalooza, c’est dans un aéroport désaffecté qu’on l’installe. Tempelhof, fermé en 2008, est devenu l’espace d’un week end the place to be pour les amoureux de musique et autres fashionistas berlinoises. Si on dit qu’à Rock en Seine on ne vient que pour se montrer hyper lookés, dit-on que les festivaliers parisiens sont des petits joueurs à côté, car c’est à un véritable défilé digne d’une fashion week à laquelle on a assisté. Ça c’est pour l’anecdote, car Lollapalooza c’est quand même de la musique et niveau concert il y a du bien, du très bien et du moins bien.
On a aimé :
Libertines : plus en forme qu’à Rock en seine. On avait trouvé le set aseptisé, cette fois c’est plus le bordel certes mais plus rock’n’roll et plus vivant. Pete Doherty est le patron de la scène, étrangement Carl Barat est ailleurs, mais toujours aussi magnétique et nonchalant.
Muse : on sait que les journalistes des Inrocks vont hurler mais c’est vrai. On a kiffé. Certes nous aussi a lâché le groupe après l’album Absolultion mais si on ne peut pas retirer une chose aux Anglais c’est leurs présence scénique. Les gars déploient une énergie incroyable, triturent et torturent leurs instruments et font rugir les vieux tubes. Oui, on a chanté « Plug Me Baby », comme si on avait de nouveau 16 ans. Et c’était bon.
Belle & Sebastian : beaucoup ont délaissé le groupe et c’est devant un public parsemé qu’ils ont joué. Mais cela n’a pas entamé la bonne humeur et la joie de Stuart Murdoch, heureux de jouer à Berlin.
FFS : même si c’était service minimum du côté de Franz Ferdinand, sur scène ce sont les frères Mael qui font le gros du travail mais ce sont bien les tubes des Écossais qui font bouger les Berlinois.
Sam Smith : c’est sans doutes ce gars là qui nous a le plus touché. Ses yeux brillants, sa voix superbe, ses choristes, sa reprise de « Tears Dry On Their Own ». Et ce « Stay With Me » chanté d’une seule voix par le public.
On a moins aimé :
La scène Perry : parce que l’électro, on y est allergique. Et parce qu’on a entendu le pire remix de l’histoire : « Take Me Io Church » enlaidi au max par Robin Schultz.
Crystal Fighters : parce qu’on est pas très fan des gouroux en général, et que le concert ressemblait à une kermesse de village.
Les scènes trop près les unes des autres : si bien que les pauvres Tame Impala ont eu du mal à rivaliser avec le son beaucoup trop fort de Muse. Leur sono à eux a complément été étouffée. Difficile de jouer dans ces conditions.
SEEED : no comment. On cherche encore à définir ce qu’est cet objet musical non-identifié.
On a adoré :
Le site en lui-même rentabilisé au maximum. La moindre parcelle du vieil aéroport est utilisée. Les guichets, les rampes en bagages, les salles d’attente et d’embarquement. Tout. On veut la même chose à Paris.