Après l’EP « Eleven » au visuel tout aussi travaillé mais dont le deathcore bien qu’impeccablement produit manquait peut-être de ce grain d’originalité que promettait l’univers décrit, Le combo Chabtan revient en force avec ce premier album dont la pochette n’a rien à envier en sexy à celle de Benighted pour leur Carnivore Sublime. Parce que, oui, Chabtan met les petits plats dans les grands histoire de montrer qu’ils en veulent. Colin Marks au graphisme, oeuvrant entre autre pour Bloodtruth (tiens, tiens…) ou les papys d’Exodus. Merci bien.
Mais bon, on est là pour la musique hein ! Donc « The Nahual’s Omen » démarre par une intro acoustique hispanisante – ben quoi, la flûte de pan c’était trop folk ? pour entrer rapidement dans le vif du sujet : métaaaal ! On remarque tout de suite qu’au niveau du chant, y a du mieux. J’ai regretté dans leur EP un accent français un peu trop présent – là ça passe mieux même si on identifie vite la nationalité du groupe ;P (sauf peut-être pour la prononciation des termes mayas, à revoir…). Et surtout le chant est varié. Les mélodies aussi. Hétérogène sans être foutoir, mais parfois me laissant perplexe comme l’intro de « Born From Vucub Caquix » qui fait plutôt asiatique. « Astral Monsters » sent bon son trash à l’ancienne et enchaîne avec un « Anthropomorphic Beast » rageux et groovy qui fait penser à Devildriver.
Le titre éponyme renoue avec l’intro flamenco avant de nous présenter la demoiselle à la jupe de serpent. Et l’on comprend que ce qui intéresse Chabtan chez les mayas, c’est le côté sacrifice, pas le khipu ou l’élevage de lama.
Les titres s’enchaînent donc, on apprécie le mixage clair où chaque musicien a sa place, on profite et on se dessable agréablement les esgourdes. Ca envoie du bois comme disait ma grand-mère.
On regretta aussi, peut-être, que la seule audace de l’album en terme d’atmosphère soit ces intros acoustiques (encore une sur « Ah Puch Reign »). Alors, d’accord, sur « Reptile » on a des crécelles de serpent, et sur « Obsidian Butterfly », du synthé. Je sais pas moi, j’y aurais bien vu des chants traditionnels mixés, des percus folkloriques… Sans tomber dans le pastiche de Nile (je sais, je parle beaucoup d’eux…)
Bref, Chabtan avec « The Kiss Of Coatlicue » ouvre la voie d’un métal concept, plus proche pour le moment d’un 36 Crazyfists ou Chimaira que Melechesh, Rotting Christ ou Nile, mais gageons qu’à gagner en maturité et en audace, le groupe tracera sa route vers un son qui lui est propre !