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[Critique série] ORPHAN BLACK – SAISON 1

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique série] ORPHAN BLACK – SAISON 1

Titre original : Orphan Black

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : Canada
Créateurs : Graeme Manson, John Fawcett
Réalisateurs : John Fawcett, David Frazee, Grant Harvey, T.J. Scott, Brett Sullivan, Ken Girotti
Distribution : Tatiana Maslany, Jordan Gavaris, Dylan Bruce, Michael Mando, Maria Doyle Kennedy, Évelyne Brochu…
Genre : Science-Fiction/Thriller
Diffusion en France : Numéro 23
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
Sarah Manning est une jeun femme à la dérive. Orpheline, elle est élevée avec son « frère » Félix par Mme S, avec laquelle elle a pris ses distances après lui avoir confié sa fille Kira. C’est alors qu’elle croise une inconnue lui ressemblant de manière frappante sur le quai d’une gare. Cette dernière se suicide sous ses yeux en se jetant sous un train. Voyant là une opportunité de se sortir de la galère, elle vole son sac, et son identité par la même occasion, sans savoir dans quoi elle est en train de s’engager…

La Critique :
Orphan Black fait partie de ces séries qui n’ont l’air de rien. Sous ses airs de thriller sympathique, on comprend assez vite que l’on est entré dans un engrenage très complexe. Première originalité, c’est une série canadienne, ce qui est assez rare pour être souligné. Un point positif, car dans ce monde dominé par les productions venues des États-Unis, il est toujours intéressant de voir ce qui se fait ailleurs. Et force est de reconnaître que l’effort paye.

Mais commençons par le commencement. Nous l’avons, vu le scénario part d’un simple échange d’identité (un thème d’ailleurs à la mode en ce moment, comme par exemple dans Banshee, Sneaky Pete...), pour très vite aboutir à une sombre affaire de clonage. En effet, en prenant la vie d’une autre Sarah découvre qu’elle a fait l’objet de mystérieuses expériences et qu’elle n’est pas seule. Elle fera la rencontre d’Alison, une mère de famille névrosée, de Cosima, une étudiante en biologie délurée et d’Helena, qui semble vouloir toutes les tuer pour d’obscurs motifs religieux. Elle doit aussi composer avec l’existence de Beth Childs, dont elle a volé l’identité, et qui s’avère être un agent de police sur la sellette à cause d’une bavure. Et ce n’est que le début…

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Bref, autant dire que d’emblée, on nous balance dans une sarabande d’arcs narratifs qui n’a de cesse de s’étendre au fil de la saison, avec les entrecroisements et les rebondissements qui vont avec… Pourtant, tout du long, une grande cohérence se dégage de l’ensemble. Graeme Manson et John Fawcett réussissent à garder le contrôle de leur bébé tout en en fabricant une série profonde et divertissante. Le show va à fond dans la réflexion sur l’identité, avec en tête de gondole les questions : qu’est-ce qui fait de nous des individus uniques ? Notre génome ou notre parcours, nos choix, notre éducation ? Quelles sont les limites éthiques de la science et de la religion ? Le transhumanisme, l’évolution… autant de thématiques qui sont explorées avec une grande intelligence, sans moralisme et avec un certain sens de la nuance bienvenu. On ne crache que sur les dérives, les grands systèmes, mais jamais vraiment sur les individus, qui sont présentés comme étant certains de faire ce qui est juste et bon, ce qui empêche toute caricature. À noter que les titres de chaque épisodes consistent en des citations de la grande œuvre de Charles Darwin, De l’origine des espèces…et ce n’est qu’une des nombreux « petits détails » qui parsèment ce premier chapitre. Les enjeux montent au rythme d’une addiction galopante et on est vite accrocs aux aventures du clones club.

Mais bon, c’est pas tout d’avoir un bon scénario. Qu’en est-il de la forme ? Disons le tout haut, le casting est parfait. La jeune et peu connue Tatiana Maslany doit incarner chacun des clones apparaissant à l’écran et s’en sort avec les honneurs ! Chacun à sa personnalité, sa façon de parler et de se mouvoir, on ne les confond jamais, ce qui est tout simplement la preuve du très haut niveau de la jeune femme. Ses collègues ne sont pas en reste, qu’il s’agisse de Jordan Gavaris en « frère » dandy très drôle et caustique, de Michael Mando (Better Call Saul) en looser pathétique et étrangement attachant, ou d’Evelyne Brochu, qui s’avère touchante et troublante en espionne au grand cœur. Ron Lea est également très crédible en flic intègre et un peu perdu, quant à Matt Fewer, il prête son charisme naturel à un scientifique des plus ambigus. Bref, une belle brochette de gens connus ou vétérans qui donne vie à cet univers ultra moderne, dans l’air du temps. La mise en scène est efficace et se permet même quelques fulgurances, la photo est sympa, son côté « froid » et clean se prêtant à merveille à l’atmosphère singulière de ces dix épisodes. Niveau musique, le groupe Two Fingers assure l’ambiance, que ce soit à travers un très joli générique ou le reste de l’OST qui installe bien la tension de certains passages.

La série reçu un accueil très favorable, tant du public que de la critique, ce qui est clairement mérité. Et d’ailleurs, ça continu…

Orphan Black est une de ces séries qui va, à travers un divertissement de qualité, nous offrir de vraies réflexions sur notre monde actuel et sur notre individualité. Gageons que la qualité du show continuera de crever le plafond et que le succès sera toujours au rendez-vous…

@ Sacha Lopez

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Crédits photos : BBC


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