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Lucy - 4/10

Par Aelezig

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Un film de Luc Besson (2014 - France) avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Choi Min Sik

Clippesque et frustrant.

L'histoire : La jeune Lucy se trouve piégée par des mafiosi chinois qui veulent l'utiliser comme "mule" ; ils lui ouvrent le ventre pour y dissimuler un sac rempli d'une nouvelle drogue dont ils veulent inonder le marché. Une drogue surpuissante qui devrait leur rapporter des milliards. Mais Lucy ne l'entend pas de cette oreille et, après avoir été battue alors qu'elle tentait de se sauver, parvient à s'échapper. Mais dans la lutte, le sac s'est ouvert et la drogue se répand dans son corps. Elle développe peu à peu des capacités extraordinaires... Parallèlement, dans une université, un professeur fait un discours sur l'utilisation minimale que l'homme fait de son cerveau : 10 % seulement lui servent. Développer le formidable potentiel qui se cache en nous pourrait bien changer la face du monde.

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Mon avis : Alors là... moi qui défends Besson envers et contre tout, là, vraiment, j'ai eu l'impression qu'il se fichait de notre poire. Et je n'ai pas aimé cette impression. Sur une idée magnifique, propice à développer un film grandiose, il nous livre un clip genre années 80, très joli mais finalement peu inspiré, et - comme s'il avait autre chose à faire - arrête le film pile poil où ça devient intéressant ! Lorsque j'ai vu le générique défiler, je me suis exclamée "Quoi ???" et j'ai failli avaler mon carré de chocolat de travers. 

Il est vrai que sur la dernière scène, la voix off nous disait : "Maintenant vous savez. Et vous savez donc ce qu'il vous reste à faire." Euh ? Ben non ! Demander où s'achète cette drogue ? C'est quoi ce délire ? Mon farceur de mari a répondu : "Ouais... ce qu'il rest à faire, c'est attendre l'épisode 2" ! Effectivement. Sans moi. Avec les moyens qu'il a, l'imagination qu'on lui connaît, comment peut-il nous raconter une telle histoire sur 1h20 minutes, montre en main ? Parce que sur les sites, on voit 90 mn, mais désolée, ce que j'ai vu a duré 1h20. Or, ça méritait largement 2 heures. Il semble qu'il y ait une polémique sur cette histoire de durée d'ailleurs. Toutes les références officielles affichent 89 mn, mais plusieurs autres spectateurs comme quoi affirment que le film ne dure que 1h20... Bizarre.

Trop dommage. Ca a de la gueule, pourtant. Du punch, de la couleur, un poil d'humour ; on retrouve un peu l'atmosphère du Cinquième élément (2h06), mâtiné de Nikita. Avec une très bonne histoire, vu que ces fameux 90 % de notre cerveau non utilisés demeurent une grande question sur laquelle les scientifiques du monde entier planchent sans apporter de réponse pour l'instant. Si ce n'est - pour l'instant - que le postulat de départ serait faux... Un comble. Ceci dit, le film, c'est de la science-fiction, on accordera donc à Besson le droit d'extrapoler comme il veut.

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Et puis les incohérences, il s'en bat l'oeil, maintenant, Besson ?

Ouvrir le ventre pour cacher un gros sac... OK, mais on le met où ? Dans l'estomac ? Il faut donc aussi ouvrir l'estomac ? Puis le recoudre et recoudre le ventre ? Grosse grosse opération. Et la môme se réveille, nickel, même pas mal, avec un énorme pansement. Lequel pansement bien sanglant, ne laisse pas une trace sur son T.shirt. Même quand elle se fait tabasser et que la plaie se remet à saigner... nickel chrome, le T-shirt...

J'ai trouvé ça dans Wiki, et ça m'a fait bien rire : "Outre la référence à la fresque La création d'Adam de Michel-Ange, le film rend hommage à 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. En effet, la rencontre des deux Lucy est une référence au monolithe de Kubrick. Le personnage joué par Scarlett Johansson représente la connaissance, laquelle va être transmise à l’australopithèque. À la fin du film, le personnage de Lucy se transforme en un ordinateur qui disposerait de toutes les connaissances. Cet ordinateur va offrir au professeur Norman une clé USB noire, représentant le monolithe de 2001, l'Odyssée de l'espace, avant de se consumer. Le SMS « Je suis partout » reçu par Del Rio à la fin du film fait également penser à la scène finale du film Le cobaye, où tous les téléphones de la planète se mettent à sonner simultanément. Le scénario présente d'ailleurs une autre similitude : dans Le cobaye, un homme simple d'esprit subit un traitement à base de drogues et voit ses capacités psychiques décuplées de façon extraordinaire" Moi, je n'ai rien vu de toutes ces références (à part l'australopithèque Lucy, qui n'est même pas citée ici, et Michel-Ange). Les films où il faut un mode d'emploi pour comprendre à quel point ils sont géniaux, CA ME GONFLE. Je dois vraiment être très neuneu.

Quelques critiques ont adoré, saluant le côté spectaculaire et intelligent du film. Les autres se moquent et je retiendrai ce commentaire de Critikat qui correspond bien à mon état d'esprit : "Besson ne filme pas vraiment son histoire, il la survole, il brasse ses scènes comme on fait défiler les pages d’un annuaire avant d’arriver à la bonne lettre. Autrement dit : il s’en tape complètement !"

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Le film a fait plus de 5.000.000 d'entrées en France. Waouh. D'autant plus curieux que les internautes, eux, ne sont pas tendres. Et Lucy a fait un carton international. 

A cause de Scarlett, peut-être. Super craquante, il faut le dire.

En tous cas... j'ai défendu Besson jusqu'à Malavita, que j'ai détesté. Lucy confirme. On a perdu Besson.


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