Les océans l’ont bercé, façonné. Ils ne lui ont pas demandé s’il était du 98 ou du 99. Ils lui ont rappelé ses ancêtres morts noyés, ou livrés enchaînés. Mais ils lui ont aussi donné le secret des vagues, de la houle, des îles et des rochers. C’est à eux, sans doute, qu’il doit sa façon particulière de découper les mots et de les reconstruire, avec l’écume, avec le sel. C’est eux, sans doute, qui lui ont forgé sa voix, celle qui sait dire les poèmes de Césaire, de Senghor, de Damas certes, mais aussi les siens propres, ceux qu’il écrit quand tremble la terre d’Haïti, ceux qu’il écrit quand la Guadeloupe se met en grève, quand gronde l’insurrection malgache, et aussi ceux qu’il écrit en riant, jouant avec les mots dont il jouit, Jean-Yves. S’il rêve de « réécrire la genèse », il « métisse ton esprit », il est bien présent, tourné vers l’avenir, la jeunesse de ce fils dont la musique soutient les mots du poète. Un jour, c’est sûr, il le fera, ce film dont il a déjà écrit le scénario.
Pour l’instant, il poursuit « en faisant poésie / Encore une escale ! »
JYB est champion de France 2015 de Slam-Poésie. Jean-Yves Bertogal vient de publier aux éditions Les Xérographes deux recueils : « L'écho des conques ultramarines » (illustré par Charly Lesquelin - préface d'Étienne Lavital) et « Les Âmes de la réminiscence » (illustré par Fany Edwin - préface de Suzanne Dracius).