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De la symbolique immémoriale des tatouages et autres personnalisations dermiques

Publié le 24 septembre 2015 par Artetmanieres @ArtetManieres

Tatoo

Parmi les modes actuelles qui ne cessent d’envahir nos rues, nos couloirs de bureaux et les derniers épisodes de Plus Belle La Vie, en plus des threesomes, des barbes de hipsters, des perches de selfies et des chansons de Patrick Sébastien, se développe en silence un phénomène bien plus sombre qu’un cage d’escalier de la cité des 4000 : les tatoués ! Qui sont ils ? Que veulent ils ? Sont-ils une menace ? Quels sont leurs réseaux ?

Le syndrome de Peter… et Sloane

A voir les tenues vestimentaires des moins de 25 ans, le niveau de consommation de fraises tagada et le taux de trentenaires vivant chez leurs parents, notre société est manifestement confrontée à un problème de passage à l’age adulte que bien des peuples dans l’histoire ont sanctionné par des pratiques immémoriales mais néanmoins dégueulasses appelées aussi rites de passage. Ainsi allant de de charybde en scylla, les scarifications pour les aborigènes répondent aux circoncisions par lame de couteau émoussée au Maghreb, aux bad trips à grands coups de champignons hallucinogènes chez les amérindiens voire carrément un nouveau kimono pour les japonais ! Question courronnement de la maturité, ça a quand même de la gueule ! Mais ce n’est pas parce que vous n’avez eu droit qu’à une aube et un cierge qu’il faut vous croire tout permis. Passé l’âge de 3 ans, vous dessiner sur le visage, sur les mains ou sous les pieds avec un marqueur indélébile ne fait plus rire personne. Dans l’euphorie de la soirée, ça a tout l’air d’une bonne idée, mais vous aurez immanquablement l’ai vraiment con en arrivant au bureau le lendemain à 8h !

Stratégies de camouflage ?

Dans un souci d’éco-responsabilité, il est désormais de bon ton de s’interroger sur les activités humaines en miroir de la faune et la flore terrestres. Et là bim… sur quoi on tombe ? Sur une bestiole qui porte le même nom que les délires colorisés de vieux motards ayant décidé de se reconvertir en infirmière stagiaire, non pas pour le tenue sexy mais pour le plaisir de vous planter des aiguilles dans la peau. Donc le tatou, c’est le truc qui ressemble à un gros rat qui aurait enfilé l’armure de Jeanne d’Arc, la queue qui dépasse en plus. Sauf que le pauvre, il n’a pas choisi de se retrouver avec des motifs à la con sur tout le corps qui le font ressembler à un vieil accordéon ayant appartenu à Yvette Horner. Mère nature n’étant pas toujours tendre avec ses créatures, elle n’a visiblement pas réparti équitablement l’élégance au sein du règne animal. En cas de réincarnation en créature de Dieu, vous avouerez qu’il vaut quand même mieux tomber dans l’enveloppe d’un bébé panda roux (officiellement élu par la Brigitte Bardot Academy la bête la plus “cute” de l’univers), que sous les traits d’un scotoplane ou d’un rat taupe nu d’Afrique. Mais le tatoué, lui il s’en fout. Bien décidé à se singulariser en transformant durablement son apparence, il se permet toutes les excentricités du moment que c’est végétal : un arbre dans le dos, une pomme sur la jambe… – Steve Job please kill me ! – pourquoi pas une plume dans le cul aussi ?!

Embellir la vie pour toute la vie

Dans la même veine de communion avec la nature, nombreux sont ceux dont le tatouage représente tout naturellement leur animal totem. Et là, le clivage sexuel est immédiat. Les filles sont des papillons, de hippocampes ou des dauphins nains de cheville (oui, peu peuvent se permettre un dauphin entier). Marrant qu’aucune ne se lance dans la repsésentation stylisée d’un ragondin adulte ou d’une mouche bleue… Pour certaines, je suggère le choix de la mante réligieuse, animal totem qui leur conviendrait à merveille. Chez les hommes, on peut passer sur les aigles, les loups, les poignards ou les visages de Johnny. Mais pourquoi les logos Mc Do ou KFC. Si le tatouage a une symbolique autour de l’amour éternel, ça sent quand même fort la misère sexuelle ! C’est pareil pour les phrases ! C’est sûr que Carpe Diem sur l’épaule ou “l’amour triomphe de tout” (Virgile – de Rome, pas de Plus Belle la Vie – au creux du dos, ça claque un peu plus que “Et on fait tourner les serviettes” ou le refrain du petit bonhomme en mousse. Et ne pensez pas que le choix d’une langue étrangère vous mette à l’abri de toute erreur irratrapable. Un faux mouvement de votre tatoueur chinois et vous vous retrouvez avec “chien galeux” au lieu de “fureur du dragon” sur le biceps gauche Je vous mets ici un petit florilège des erreurs de traduction qui font mal.

Bon là je vous laisse, j’ai rendez-vous pour finir la déco de mon pubis avec le portrait de José d’Hélène et les garçons. Bisous.

Gabriel



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