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Guilty Simpson « Detroit’s Son » @@@@

Publié le 11 septembre 2015 par Sagittariushh @SagittariusHH
guilty simpson D - Hip-Hop/Rap

Guilty Simpson « Detroit’s Son » @@@@

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Quand un des patrons du hip-hop underground de Detroit fait son retour en solo, il y a comme de la tension dans l’air. Guilty Simpson revient avec Detroit’s Son chez Stones Throw et c’est franchement pas pour rigoler.

Guilty Simpson n’est pas n’importe qui à Detroit. Ce type est tout aussi respecté que des Proof, Elzhi ou Royce Da 5’9. C’est grâce à J Dilla qui convainc Stones Throw de le signer pour lâcher la bombe Ode the Ghetto en 2008 et depuis c’est devenu un MC très actif dans la scène indie avec à son actif des albums mémorables comme Dice Game avec Apollo Brown ou celui du trio Random Axe qu’il formait avec Black Milk et Sean Price (RIP).

Ce Detroit’s Son est totalement produit par un beatmaker répondant au nom de Katalyst, co-responsable de The Quakers en 2012. C’est d’ailleurs sur ce sismique album éponyme que Guilty et lui se sont connectés. Musicalement, Katalyst possède un style sans filtre avec une panoplies d’instrumentaux, entre sample seventies à mort et sonorités électroniques lo-fi qu’il bombarde sur « RIP » qui débute joyeusement ce disque (notez que c’est de l’ironie). Mieux que ça, il est une lecture kitsch d’un compromis entre des beats à la Dilla et Madlib. Ce n’est pas pour rien que j’ai dit sur Twitter que Detroit’s Son se rangeait à côté de Champion Sound de Jaylib.

Dans cet environnement pas sympa, pas beau, pas propre et pauvre, Guilty Simpson fait son biz avec son flow et ses lyrics de gangster récidiviste. Les sujets sont très classiques (la weed, le ghetto, le rap…) mais c’est ce qui rend cet album 110% Detroit. Cet enfant de la ville qui a vu naître Motown est un condensé de talent et le sang-froid qui transparaît dans son débit fait toujours aussi froid dans le dos dès qu’il s’agit de parler d’une vie sans soleil, rien que des immeubles et autres quartiers mal fâmés. D’autres enfants du D comme Fat Ray, Elzhi (sur « Blue Collar » qui sonne très Blaxploitation) et Phat Kat viennent apporter leur pierre à l’édifice pour représenter à leur tour cette métropole où l’on rêverait de ne pas s’y installer (pas qu’à cause des raisons foncières). Pourtant on aurait envie d’en tomber amoureux sur le morceau-titre avec ce sample soulful du meilleur effet.

En somme, Detroit’s Son est un pur produit rap Stones Throw sortis des bas-fonds de la Ville-Moteur. Avec une petite touche d’originalité, l’artiste électro-soul Spacek qui donne quelques couleurs à « Smoking » et joue sur « Power Outage« .


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