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Jason Hewitt : Le Silence des bombes

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Le Silence des bombes  de Jason Hewitt   3,75/5 (24-09-2015) 

Le Silence des bombes  (376 pages) est sorti le 2 sepetmbre  2015  aux Editions Préludes de Le livre de poche (traduction :  Patrick Imbert).

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L’histoire (éditeur) :

Juillet 1940. La petite Lydia, 11 ans, traverse un village du Suffolk. Elle porte un masque à gaz. Les magasins sont fermés, les maisons vides, les fenêtres condamnées. Lydia coupe à travers champs et arrive bientôt devant une grande demeure. C'est là qu'elle a grandi. La fillette espère y retrouver sa famille, mais la maison est déserte. Plus tard, dans la nuit, un soldat portant un fusil et un uniforme anglais pénètre dans la maison. Avec un étrange accent, il lui explique qu'il ne lui fera pas de mal, mais qu'elle ne doit pas quitter les lieux et qu'elle doit obéir à certaines règles... Dit-il la vérité ? Que cherche-t-il ? Pourquoi lui semble-t-il aussi familier ? Et surtout, comment connaît-il le nom de Lydia ?

Mon avis :

Plutôt mal noté sur Livraddict (9,8/20 au 25 septembre), j’ai trouvé Le silence des bombes plutôt obsédant, dans le bon sens du terme. Son coté mystérieux et calme a réussi à me captiver, et ses personnages ont su me captiver et me toucher.

Rien ne prédisposait Lydia, une jeune anglaise de 11 ans, a partager 5 jours avec un soldat allemand blessé, durant l’été 1940. La cohabitation entre ces deux personnages à Greyfriars, la maison familiale de Lydia abandonnée par le reste de la famille (tout autant que le reste du village) se révèle  encore plus délicate et douloureuse qu’on n’aurait pu imaginer puisque chacun des deux arrive (ou revient)  sur ces lieux avec de lourds bagages de culpabilité, de remord et de méfiance.

Le contexte de guerre et le huis clos offrent un climat tendu  particulièrement suffoquant.

J’ai eu beaucoup de mal à cerner l’allemand Heiden, et l’auteur joue aussi très bien avec les incertitudes. Petit à petit, à mesure que les souvenirs refont surface, on découvre son histoire avec la belle Eva et  la guerre en Norvège. On apprend surtout à le connaître tout en ayant constamment une part de doutes quant à ses intentions, tout autant que Lydia, qui oscille entre peur et espoir. Seule, elle a appris à se méfier mais désire ardemment retrouver sa famille, ou à défaut, tout autre présence adulte rassurante.

C’est vrai qu’il y a peu d’action et que la narration possède peu de dialogue, jouant forcément sur le rythme de lecture. Mais, même si je me suis un peu attardée sur ce livre, je n’ai pour autant  jamais ressenti  de manque d’intérêt.

Jongler entre la troublante situation présente, les souvenirs d’Heiden et ceux de Lydia m’a plu et a donner à l’ensemble un poids particuliers à l’ensemble. Tous deux sont des victimes de la guerre. Leur passé respectif leur permet difficilement la confiance  mais une relation s’établie malgré tout mêlant haine et affection.

Le fait de ne dévoiler que partiellement la vie d’Heiden ne permet pas une empathie totale mais l’auteur réussit subtilement à délivrer l’émotion nécessaire pour s’y attacher. Sans bien connaître son histoire, j’ai ressenti rapidement de la tendresse à son égard, comme si malgré son rôle de soldat, quelque chose en lui le rendait différent.

Le silence des bombes possède des faiblesses (qui gêneront beaucoup de lecteurs) mais de très belles qualités aussi. Jason Hewitt parle aussi bien de l’Histoire (la seconde guerre mondiale est ici abordée sous des aspects différents) que de l’histoire de ces personnages, hantés par ce qu’ils ont vécu. Les deux se mélangent subtilement avec une complexité pas si mal maîtrisée. 

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