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Les talons hauts rapprochent les filles du ciel

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
Les talons hauts valent bien quelques coups bas

Fitz –John Fitzgerald Dumont- est un petit dealer sans envergure qui fourgue de la coke à la jeunesse dorée parisienne. Il ne consomme pas mais deale uniquement pour gagner de quoi évoluer dans ce monde de la nuit si particulier où les cocktails coulent à flot, où on danse jusqu’à s’abrutir sur des musiques binaires, où la recherche de la partenaire sexuelle du soir est le but ultime. Fitz est comme un poisson dans l’eau au milieu de cette faune noctambule. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Jessica, son ex devenue commissaire, ne le contactait pas un matin pour le mettre sur les traces d’un curieux tueur en série qui découpe des clubbeuses au scalpel. Fitz se lance avec ses petits moyens sur les traces de ce mystérieux aristocrate, vu en compagnie des quatre dernières victimes, peu avant leur mort.

Les talons… est un excellent divertissement (prix du premier roman de Beaune soit dit en passant). Son intrigue est mince, ténue, voir inexistante mais ce n’est pas grave. Le charme de ce roman tient dans son personnage principal. Fitz le branleur ne manque pas d’autodérision (cf l’excellente scène de bagarre contre Phil Turney) et manie l’autocritique pour notre plus grand bonheur. Il est drôle et c’est ce qui le rend si attachant. On suit avec amusement cet inspecteur de la trempe de Johnny English (même si, contrairement à l’espion britannique de pacotille, il ne se prend pas au sérieux) dans sa recherche du tueur. On rit de ses bévues, de ses atermoiements, de sa couardise.

J’ai croisé Olivier Gay à Saint Maur en Poche l’année dernière, il est très sympa et possède des yeux bleus translucides… comme son héros (c’est d’ailleurs son arme de séduction massive). Et, quand on lit sur la petite bio au début de l’ouvrage que « sa maladresse et ses excursions dans les soirées parisiennes lui ont inspiré le personnage de Fitz », je me dis qu’il n’est pas impossible que les passages autobiographiques soient nombreux. A vérifier… Maintenant qu’il est parti vivre sous le soleil monégasque, les occasions de le croiser sont rares mais, à la prochaine, je lui demanderai !

Pour l’anecdote, quand j’ai été vendre Le jeu de l’assassin auprès de Sophie, libraire du rayon polar dans une librairie parisienne, celle-ci me confia spontanément que je lui faisais penser à… Olivier Gay. Le côté humoristique m’expliqua-t-elle. Eh bien, moi je dis tant mieux ! L’humour sauvera le monde, j’en suis persuadé ! Les guerres sont le fait des gens qui se prennent trop au sérieux ! D’ailleurs ne dit-on pas faites l’humour, pas la guerre ? (Quoi ? C’est simpliste comme théorie ? Bah… Pas si sûr ! En tous les cas, je l’assume…)

Bref, un bon moment de lecture, frais, dynamique et marrant.


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