Raiponce : Disney
Il était une fois moi-même (non, non, cet article n’est pas du tout égocentrique), aventurière dans l’âme et combattante, je désirais partir à la conquête de Blogoland.
Blogoland est un monde enchanté, plein de licornes, de paillettes et de rouges à lèvres et où règnent une dizaine de princesses vénérées telles des déesses par des millions de demoiselles.
Armée de mon bâton de mascara et de mon plus fidèle destrier : ma licorne volante, j’aspirais également à faire ma place parmi ces futures reines. Mais j’avais sous-estimé la difficulté du chemin qui me conduirait jusqu’à mon objectif.
Il fallait d’abord me préparer à tous mes potentiels détracteurs, ceux, prêts à tout pour détruire la notoriété de ces « e-connes » de la mode, que dis-je, ces déesses. Car oui, tout monde fantastique a ses dragons, ses trolls et ses sorcières. D’ailleurs, ils sont tous enlaidis par leur âme désespérément rongée par la jalousie de toutes ces princesses aussi belles que des poupées Barbie et adulées par leur peuple.
Barbie Princesse
Mais ce n’était pas tout, il me fallait aussi traverser cette forêt de ronces longue sur des kilomètres et des kilomètres. Et pour cela, mon seul bâton de mascara ne suffisait pas. Il me fallait rejoindre une armée.
Par chance, Blogoland est une contrée lointaine mais High-tech où toutes les fleurs sont roses et tous les oiseaux sont bleus. Toutes les princesses ont un smartphone, d’ailleurs, moi aussi ! Grâce à lui, j’ai pu réunir des dizaines d’oiseaux bleus. Et j’ai fini par rejoindre cette armée modeste mais redoutable. Elle m’a fait prendre conscience des failles de toutes ces princesses et de Blogoland plus généralement.
Car ici, on rencontre de tout : des bandits masquées qui n’hésitent pas à voler vos idées, vos articles et vos images, des bébés princesses bien trop jeunes pour cet univers parfois dangereux. Il y a des princesses-éclairs aussi, des flashs-princesses qui vous envoient leur petit oiseau bleu vous donnant l’espoir de gagner un peu plus du terrain et qui, dans la seconde qui suit, se sont volatilisées. Elles sont douées, de vraies magiciennes…
Et puis, il y a la liberté aussi. Tellement libres et tellement cachées que ces sorcières s’estiment en droit de lancer des sorts, d’insulter ces pauvres « e-connes ». Je crois que cela s’appelle la liberté d’expression. Je dis « je crois » car je n’en suis pas vraiment sûre. Je pensais, sans doute naïvement, que la liberté d’expression était synonyme de respect. Il faut croire que je ne parle pas non plus la langue de Blogoland.
Finalement, je n’ai pas réussi à conquérir Blogoland, mais, quelle importance ? Avec notre armée, nous sommes soudées et parlons bien la même langue. Au fond, c’est ce qui compte vraiment, le partage et l’amitié. Et c’est ça le monde enchanté de Blogoland.
Cela fait trois mois que je suis dans la blogosphère, j’ai pu voir des choses assez déroutantes. Le web est loin d’être un monde rose bonbon, au contraire, c’est un champ de batailles. Je suis blasée de voir ces photos qui se ressemblent toutes, ces filles qui se ressemblent toutes. Mais ce qui me désespère le plus, ce ne sont pas elles, mais les insultes qu’elles subissent sous prétexte qu’elles s’exposent publiquement. Le fait de s’exposer sur internet signifie-t-il que nous sommes en droit de ne plus les respecter ? Les propos conduisant à la haine sont condamnables ! Et le web étant un univers « écrit », je trouve ces personnes stupides de s’exposer à des poursuites pour assouvir des pulsions tristement dues à la haine ou la jalousie. Dans un autre registre, protégeons les plus jeunes. L’hyper sexualisation a été maintes fois abordées et source de débat. Quand je vois ces jeunes filles (bien trop jeunes) mignonnes et adorables ouvrir leur chaîne Youtube, j’ai peur. J’ai peur pour elles, de leur méconnaissance d’Internet et de ses dangers. J’espère qu’elles sont bien encadrées et protégées par leurs parents ou d’autres adultes bienveillants. Alors non, il n’y a rien de sexuel là-dedans, mais la pédophilie virtuelle (ou non d’ailleurs) a été quand même longuement abordée et est toujours bien présente. J’aborderai aussi ces filles désireuses de partager du vide. Manquant d’inspiration, elles en viennent à s’approprier les contenus d’autrui. Cela aussi est condamnable, c’est du vol. Enfin, j’en viens à parler de ces filles ouvrant leur blog pour de mauvaises raisons et aux pratiques plus que douteuses. Quel intérêt, dîtes-moi, de liker une personne, pour ensuite la « dé-liker » lorsque celle-ci vous aura suivi en retour ? Je ne comprends pas.
Aujourd’hui, je veux pointer du doigt ces pratiques qui me hérissent le poil et qui sont tellement loin de mes principes. Heureusement, tout n’est pas noir dans cet univers, sinon, j’aurais déjà laissé tomber. Mais beaucoup abordent les bons côtés du blogging, alors voilà la contre-partie. La blogo n’est pas seulement un monde de rêves et de paillettes.