1974, Freiburg en Allemagne, les Fichter Brothers (anciennement Brontosaurus) aidés de deux amis créent le groupe Yatha Sidra et réalisent un album concept unique qui ne verra pas de successeur. Le thème ? On s'en doute grâce à la pochette et au nom du band, un voyage musical cosmique et extatique aux frontières du progressif et du new-age. Quatre tracks sobrement intitulées "Part 1", "Part 2", "Part 3" et (accrochez-vous) "Part 4", instrumentales à 90% du temps, comme une longue suite en deux thèmes, chacun divisés en deux parties. Si la musique de Popol Vuh, Jethro Tull ou Pink Floyd vous dit quelque chose, la suite devrait vous intéresser.
Bien que le nom Yatha Sidra évoque irrévocablement l'Inde et ses parfums enivrants, c'est donc du côté de l'Allemagne qu'il faut aller chercher cette expérience. Et vu l'époque et la provenance, nombreux ont été ceux à qualifier leur musique de kraut, alors qu'elle ne l'est en rien. Principalement constitué d'un moog, d'une flûte et de percussions traditionnelles, le son de A Meditation Massest organique et rêveur. On y sent des influences ethniques, médiévales mais aussi méditatives. Les passages les plus calmes sont en effet propices à l'assoupissement intérieur, mais les envolées épiques font sortir les oreilles du canapé.
Si la première track de 18 minutes est d'avantage planante, la deuxième introduit un mood plus jazzy. La troisième laisse plus de place à la guitare, avant que la quatrième ne reprenne le thème planant de la première. 40 minutes plus tard on en ressort quoi qu'il en soit groggy. Produit par Achim Reichel, le tout laisse une impression de longue jam sous psychotropes pas désagréable. Un trésor caché de plus dont le vinyle original s'arrache à prix d'or par les connoisseurs.
En bref : entre space rock jazzy et musique folklorique pastorale, A Meditation Massest un objet musical à part, pas complètement indispensable mais immensément cool.