13 ans après leur premier album (soit la moitié de la vie de la plupart de leurs fans), les Libertines reviennent avec un nouvel et troisième album Anthems For Doomed Youth.
Et à la première écoute, ce n’est pas si mal. S’il est vrai que les seules nouvelles qu’on ait eues du groupe ces dernières années passaient par Peter Doherty à la une des journaux à scandales, les quatre garçons londoniens savent manifestement encore écrire des morceaux et obtenir une production artistique correcte. Oui, on utilise bien le mot « correcte » parce que 1) les Libertines n’ont jamais eu l’ambition d’être des paroliers et des mélomanes exceptionnels et 2) ne nous emballons pas.
En tout cas, on retrouve bien l’esprit rock « je m’en foutiste » qui les caractérise, entre autre dans des morceaux comme « Barbarian », « Gunga Din » ou « Fame and Fortune ». Les couplets sont simples, Doherty ne sait toujours pas jouer de la guitare mais bon ce n’est pas vraiment pour ça qu’on l’aime bien, et ça chantonne sur des refrains tout mignons et entrainants. On retrouve pas mal d’influences : les Dirty Pretty Things et les Babyshambles évidemment, les Arctic Monkeys (un peu plus étonnamment), et surtout les Libertines version-2002 (Inception-Rock >> les mecs s’influencent eux-mêmes).
Le gros problème de l’album, pour nous, c’est des chansons comme « My Waterloo ». Ça ressemble à l’album solo de Peter Doherty Grace/Wastelands : un piano, une guitare, une voix et surtout des mélodies hyper cucul la praline (oui je milite pour le retour de cette expression). C’est pas horrible, mais autant on pouvait s’y attendre sur l’album solo de Pete, autant ça n’a jamais été dans le style des Libertines de produire ce genre de chanson. Le truc le plus romantique qu’ils aient jamais produit c’est « What Katie Did » et c’était plus de la pop mignonnette de fin d’album qu’une vraie ballade. Et puis, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe : ça manque de cohérence, coincé entre ces deux morceaux qui se veulent dansants et beaucoup plus rock.
La seule vraie surprise de l’album est la chanson « Lust of the Libertines » (titre qu’on trouvait déjà en 2008 dans les HQ sessions second wave) : l’enregistrement au début des voix en studio, là on y est les gars ! Et puis, « Lust of the libertines, really can’t be explain ! », ça rélève du génie de commencer une chanson là-dessus ! C’est crade, ça sent le cuir et l’huile de moteur, allez un bon point pour celle-là.
En fait, cet album n’est ni génial, ni décevant : pour ceux qui ont grandi et (re)découvert le rock avec eux, on s’y retrouve (on a même envie de chanter « is it cool or kind, not to speak my mind… » (les paroles de « Music When The Lights Go Out » ndlr) sur le début du single Anthems for Doomed Youth, c’est pour dire), et pour ceux qui connaissent le Pete Doherty poète maudit (sic) et le Carl Barat compositeur de ballades léchées, l’album sera plaisant également. En clair, t’as bien l’impression d’avoir du Libertines mais avec un sentiment très fort de « c’était mieux avant ». Et au vu du titre de l’album, c’est sûrement ce qu’ils ont voulu nous vendre.
Sur ce bonne écoute, vous savez où aller pour ça !
Cheers 😉
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Anthems For Doomed Youth, Libertines, Rock'n'roll Is Not Dead