Le destin des migrants, dont on a malheureusement tristement parlé cet été, ne cesse d’être mis en valeur par une grande quantité d’œuvres culturelles depuis plusieurs années , et encore plus que d'habitude, par le hasard des sorties de cette rentrée 2015.
Ainsi, coup sur coup, j’ai lu un livre et vu un film qui traite de ce sujet, à travers les désillusions de migrants africains qui ont du quitter leur terre natale pour arriver en Occident
Concernant le film en question, (et je reviendrais sur le livre plus abouti et plus riche prochainement), il s'agit de "Mediterranea", qui malheureusement un mois après sa sortie n’est plus beaucoup joué au cinéma.
Ce film que j’ai pu voir au fameux Cinéma le Fourmi dont je vous ai parlé mardi dernier,( ce qui m’a permis de constater à quel point les salles sont spacieuses et confortables), c'est "Mediterranea", de l’Italo-américain Jonas Carpignano présenté lors du dernier Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique
Jonas Carpignano est un réalisateur qui a passé son enfance entre New York et Rome. Il a toujours été sensible au thème de l’immigration, sa mère étant afro-américaine et son père italien.
Dans son premier long métrage, on suit le parcours de deux jeunes migrants du Burkina Faso, en quête d'une vie meilleure en terre européenne. Et qui vont atterrir, après un long voyage plein d’épreuves en tous genres dans la ville italienne de Rosarno, l’un des cas les plus célèbres de révolte immigrée dans l’Italie du sud, que les scènes finales du film aborderont.
Le film nous dévoile tout du quotidien particulièrement difficile de ces immigrés, qui sont confrontés à des conditions de vie particulièrement précaires et des conditions de travail proche de l'esclavagisme moderne, et qui vont vite constater que l'Occident n'es pas l'Eldorado promis et revé.
C'estt tout à l’honneur de ce cinéma là que d’être un passeur d’un réel que l’on ne connaitrait qu’à travers le prisme déformé des médias. On aime que le cinéaste s’intéresse à ce trajet humain d’autant plus que les personnages sont attachants, et les acteurs amateurs qui les incarnent sont d’une belle vérité.
Malheureusement, le film a du mal à transcender ce à ce parti pris naturaliste, tant et si bien que l’on a souvent l’impression de voir un reportage télévisé, aussi digne et sensible soit il. Il manque sans doute un peu trop d’idées de cinéma et de regard inédit sur ce quotidien des migrants, déjà traité avec plus de force dans d’autres récentes fictions, que ce soient Welcome de Philippe Lioret ou bien plus récemment Hope ou le documentaire l’Escale.
On aurait sans doute aimé plus de poésie, plus d’inventivité dans la mise en scène et plus de densité dans le scénario pour ressentir plus d’émotion face au destin pourtant tragique de ces deux personnages.
En l’état ce "Mediterranéa" qui avait visiblement séduit pas mal de festivaliers lors du dernier Festival de cannes reste un bel hommage à ces migrants dont plus que jamais le cinéma a le mérite de parler.
Bande-annonce : Mediterranea - VOST