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Secession viennoise

Publié le 03 octobre 2015 par Aelezig

La Sécession viennoise (Secessionsstil ou Wiener Secession) est un courant de l'Art nouveau qui s'est épanoui en Autriche, plus particulièrement à Vienne, de 1892 à 1906. Ce courant est moins végétal et plus « géométrique » que l'Art nouveau en France ou en Belgique.

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Palais de la Sécession, Vienne

La première Sécession prend place à Munich en 1892 et est, à ses débuts, principalement picturale. Un groupe d'artistes, se formant autour de Fritz von Uhde, Wilhelm Trübner, Franz von Stuck, Eugene Spiro et Arnold Böcklin, refuse le conformisme peu à peu installé dans les conceptions artistiques de l'époque. Ce groupe se cristallise autour de la revue munichoise Jugend puis autour de la revue Pan apparue dans la foulée.

La Sécession viennoise, quant à elle, se développe dans le prolongement des remous artistiques allemands sous la forme d'un regroupement d'architectes et de plasticiens créé en 1897 par Josef Olbrich, Josef Hoffman et Gustav Klimt, qui en sera le président, sous le nom de Secessionsstil.

La Sécession viennoise est officiellement fondée à Vienne en 1897 dans le cadre de l’Association des artistes plasticiens d'Autriche qui a pour but de :

  • réunir les forces créatrices de ce pays ;
  • instaurer des contacts avec les artistes étrangers ;
  • prôner un échange international des idées ;
  • lutter contre l’élan nationaliste des pays européens ;
  • renouveler les arts appliqués ;
  • créer un art total ;
  • opposer une nouvelle expression artistique véritable à l'art défraîchi des salons officiels viennois.

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Gustav Klimt

Afin d’atteindre leurs objectifs, ils créeront leur propre espace d’exposition, le palais de la Sécession, construit d'après les plans de Josef Maria Olbrich.

Pour ces jeunes artistes, l’art doit être à l’origine d’une nouvelle conception de l’existence. Le critique littéraire Herman Bahrdéfinit ainsi les objectifs de la Sécession : « Notre art n’est pas un combat des artistes modernes contre les anciens, mais la promotion des arts contre les colporteurs qui se font passer pour des artistes et qui ont un intérêt commercial à ne pas laisser l’art s’épanouir. Le commerce ou l’art, tel est l’enjeu de notre Sécession. Il ne s’agit pas d’un débat esthétique, mais d’une confrontation entre deux états d’esprit. »

Des tableaux comme « La Judith » de Gustav Klimt ou « Le Péché » de Franz von Stuck sont à l’époque considérés comme un crime contre la création artistique.

En 1903, la création par Koloman Moser et Josef Hoffman d’une nouvelle association, la Wiener Werkstätte (ateliers viennois) est un facteur essentiel de ce renouveau. C'est le lieu de rassemblement des arts appliqués. C’est là où les arts appliqués viennois ont trouvé leur identité propre.

En 1905, un conflit éclate entre des artistes sécessionnistes « naturalistes » (comprendre « académistes ») et des artistes comme Gustav Klimt, Josef Hoffman ou Koloman Moser. Ces derniers ne souhaitent plus être associés aux naturalistes, car ces derniers rejettent le concept d’œuvre d’art total.

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Koloman Moser

L’Art nouveau s'est créé grâce à plusieurs influences. Le mouvement symboliste permettait une nouvelle lecture de la pensée de l’époque, notamment grâce à l’essor de la pyschanalyse de Sigmund Freud. L’estampe japonaise est un art que rien ne rattache aux styles européens du passé. L’art décoratif moderne tirera de cet univers culturel beaucoup de ses forces. La Sécession et le Jugendstil s’inspireront aussi du mouvement anglais Arts & Crafts et des motifs décoratifs gothiques.

Ce style se caractérise par :

  • des formes organiques et la représentation de thèmes comme les poissons, les oiseaux et la végétation ;
  • des compositions florales stylisées ;
  • une abondance de courbes ;
  • une forte relation entre le texte et l’image ;
  • une absence de perspective et, avec elle, une absence de temps.

Les affiches de la Sécession emploieront un mélange des langages graphiques tirés de l’illustration, la décoration et la typographie. Une claire répartition du texte et de l’image a pour exigence finale la lisibilité du texte. Le texte est autonome, parfois inscrit dans un cartouche, mais toujours en correspondance avec les éléments décoratifs. Il s’agira d’affiches pour des expositions, des pièces de théâtre, des livres, mais rarement pour la publicité de produits industriels.

En 1907, les Wiener Werkstätte décorent, selon les plans d’Hoffmann, le cabaret-théâtre Die Fledermaus. Sa conception graphique représente un des sommets de la Sécession viennoise.

La Sécession et le Jugendstil possèdent une typographie propre. Les caractères de la police la plus représentative (celle d’Otto Eckmann) se définissent par un trait calligraphié, un aspect organique et fluide. L’influence des caractères gothiques est essentielle dans la typographie de ce courant.

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Ernst Eckmann

Cette typographie est considérée à l’époque comme illisible (par le public). La maison d’édition indépendante Insel Verlag joue avec la création de la revue Insel (1899) un rôle essentiel dans l’essor de la nouvelle typographie. S’inspirant des recherches anglaises, elle aboutit à des créations très libres, représentatives de l’identité sécessionniste. Behrens et M. Leitcher ont créé des caractères du même type que ceux d’Eckmann.

D'après Wikipédia


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