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Le testament de Marie de Colm TÓIBÍN (Rentrée littéraire 2015)

Par Hamisoitil @lecturedehamik
Le testament de Marie de Colm TÓIBÍN (Rentrée littéraire 2015)Quatrième de couverture :
Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, à l'écart du monde, dans un lieu protégé, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger. Lentement, elle extirpe de sa mémoire le souvenir de cet enfant qu'elle a vu changer. En cette époque agitée, prompte aux enthousiasmes comme aux sévères rejets, son fils s'est entouré d'une cour de jeunes fauteurs de trouble infligeant leur morgue et leurs mauvaises manières partout où ils passent. Peu à peu, ils manipulent le plus charismatique d'entre eux, érigent autour de lui la fable d'un être exceptionnel, capable de rappeler Lazare du monde des morts et de changer l'eau en vin. Et quand, politiquement, le moment est venu d'imposer leur pouvoir, ils abattent leur dernière carte : ils envoient leur jeune chef à la crucifixion et le proclament fils de Dieu. Puis ils traquent ceux qui pourraient s'opposer à leur version de la vérité. Notamment Marie, sa mère. Mais elle, elle a fui devant cette image détestable de son fils, elle n'a pas assisté à son supplice, ne l'a pas recueilli à sa descente de croix. À aucun moment elle n'a souscrit à cette vérité qui n'en est pas une.
    Format : Livre numériqueDate de sortie : 19 août 2015Editeur : Robert LaffontCollection : PavillonsNombre de pages : 121 pagesPrix : 9,99 euros
  • Mon avis :
Voilà un livre qui me tentait énormément depuis la rentrée littéraire 2015 et une fois entre mes mains, je l'ai lu de suite. Le Testament de Marie est un livre puissant, fort, émouvant... écrit presque comme un conte, mais qui relate surtout l'histoire d'une mère, son récit, son vécu quelques années après la crucifixion de son fils. L'auteur, Colm Toibin, lui donne la parole.Athée ou croyant, on connait  tous l'histoire de Jésus, de sa naissance en passant par les miracles pour finir crucifier sur la croix...sauf qu'ici, Marie ne prononce en aucun cas, le prénom de son fils, Jésus. On le devine tout simplement parce que tous  les éléments  sont là pour que l'on sache, qu'il s'agit  bien  de lui.
Nous sommes chez Marie. Deux hommes sont là pour la surveiller mais surtout pour  l'interroger. Pourquoi ?  Pour faire connaitre Jésus, sa divinité, celui qui se dit Fils de Dieu au monde entier. Marie est vieille et veuve. La mémoire n'est plus aussi intacte qu'avant, alors, elle puise au fond d'elle pour se remémorer et tout lui revient.
Citation : Je me souviens de trop de choses ; je suis comme l'air par un jour sans vent, qui se contient lui-même, immobile, et ne laisse rien échapper. Je contiens la mémoire de la même façon que le monde retient son souffle.
Elle se souvient de cet enfant qu'elle a mis au monde. Cet enfant qu'elle a tant aimé et protégé. Cet enfant devenu adulte.Elle se souvient des paroles sur lui. Des gens qui parlaient de lui. Des miracles.  Elle se souvient d'avoir vu la foule le suivre  partout dans la ville. Elle se souvient d'avoir entendu dire, que son fils avait fait marcher  un infirme. Elle se souvient d'avoir vu de ses propres yeux la résurrection de Lazare, par son fils. Elle se souvient des pieds sur la mer agitée afin de la calmer. Elle se souvient de tout ça.Elle se souvient de la trahison de son cousin, Marc. Elle se souvient des clous qui ont percé la chair de son enfant, de cette couronne d'épines qui lui transperçait la peau. Elle se souvient de tout ça. Elle se souvient du souhait du peuple de  libérer ce voleur contre son fils. Elle se souvient du regard échangé avec lui quand il traînait sa croix sur la colline.  Elle se souvient des cris, des hurlements, de cette haine du peuple envers son fils.  Tuez-le ! Tuez-le !Elle se souvient de tout ça.  Ne pas agir. Regarder tout ça de loin. Brisée au plus profond d'elle. Une souffrance mêlée à la peur.
Citation : C'était l'enfant à qui j'avais donné naissance, et voilà qu'il était plus vulnérable qu'il ne l'avait été même alors. Quant il était bébé, je m'en souviens, je le berçais en pensant que j'avais désormais quelqu'un pour veiller sur moi quand je serais vieille et s'occuper de mon corps après ma mort. Si j'avais pu imaginer, même en rêve, qu'un jour viendrait où je le verrais ainsi, tout sanglant au milieu d'une foule zélée avide de le faire saigner davantage, j'aurais crié de même, et ce cri aurait jailli d'une partie de moi qui est le centre de mon être. Le reste n'est que chair, os et sang.
Livre intense, dur, incroyable qui donne la chair de poule. Une mère complètement désemparée et dévastée face à l'injustice infligée à son fils. Prête à tout pour le sauver mais qui  va finalement se rendre compte que le sort est déjà scellé. Maintenant, il faut partir, se cacher quelque part et attendre. Le rêve qui l'emporte. Le revoir dans un rêve. Le border ; l'apaiser. Son fils sur la croix. Une mère qui pleure son enfant. Voici, le Testament de Marie.Le testament de Marie de Colm TÓIBÍN (Rentrée littéraire 2015)

Un livre que je vous recommande ! N'hésitez surtout pas !

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Ma note :Le testament de Marie de Colm TÓIBÍN (Rentrée littéraire 2015)


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