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Ablations - 0/10

Par Aelezig

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Un film de Arnold de Parscau (2014 - France, Belgique) avec Denis Ménochet, Florence Thomassin, Virginie Ledoyen, Yolande Moreau, Philippe Nahon

Jamais rien vu d'aussi ridicule...

L'histoire : Un homme découvre qu'on lui a volé un rein. Il va mener l'enquête pour le retrouver et le récupérer. 

Mon avis : Bon, accrochez-vous, je suis désolée, mais je vais encore râler. Pour UN bon film, qu'est-ce qu'il faut se taper comme navets ! Malgré vos avis éclairés, ceux de la presse, voire ceux du public, j'ai l'impression de toujours faire les mauvais choix. Suis-je maudite ? La faute à pas de chance ? Je ne sais pas. Mais si je continue sur cette voie, j'envisage d'arrêter ce blog, car si c'est uniquement pour grogner jour après jour... ce n'est drôle pour personne... 

En fait, hier soir, nous voulions regarder un DVD prêté par un copain. Impossible de le faire marcher ! Le lecteur ne voulait pas se mettre en route. Bon, on verra ça plus tard. Du coup, on s'est rabattu sur les replay Canal+ et on a trouvé cette chose. Inconnu au bataillon mais des acteurs corrects, et des bonnes critiques : sur le site Canal ET sur Allociné ; presse ET public. Je n'ai pas tout lu, forcément, sinon j'y serais encore, mais il y avait suffisamment d'étoiles en grand nombre partout pour qu'on tente le coup. 

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Ah flûte, c'est quoi ce truc ?

Grosse frayeur dès les premières images. Avec le pitch, on savait clairement que le type, là, allongé dans l'herbe, inanimé, allait se réveiller et s'apercevoir qu'il avait une grosse cicatrice dans le dos, vu qu'on lui avait volé un rein dans la nuit. OK. Le gars ouvre les yeux, se lève comme si de rien n'était, se demandant ce qu'il fait là, mais à aucun moment ne montre la moindre trace de douleur. Il rezippe son pantalon défait, remet les pans de chemise dans ledit pantalon, sa ceinture (tout ça est censé frotter là où ça fait mal, non ?) et part tranquillou comme après une bonne nuit de sommeil. Avec mon homme, on se regarde et on se met à rigoler. Arrivé à son hôtel, notre vaillant bonhomme voit du sang sur sa chemise. Tiens, c'est bizarre. Là, ENFIN, il regarde son dos dans le miroir et voit un gros pansement, qu'il décolle, et constate qu'il a une cicatrice toute fraîche d'au moins 30 cm de long. Non mais vous avez déjà vu ça vous, un opéré du rein qui ne sent pas la moindre douleur et n'est même pas gêné par son pansement ? MDR. 

Bon. Il va chez sa maîtresse, toubib. Elle regarde le pansement, la cicatrice et dit "On va faire un scanner ; on t'a sans doute volé un rein." Genre : "Ouais, je vois une 'tite piqûre ; ça doit être une abeille." Pas du tout surprise, ni émue, ni inquiète. Elle lui donne des médocs pour la douleur (mais pourquoi, il n'a pas mal) et ajoute "Tu as subi une lourde opération, il faut faire attention.". Point barre. Purée ! Pas de conseils sur les soins à apporter à la plaie, pas de désinfectant, rien. Juste un peu de paracétamol. En fait, c'est un film pour la Sécu ; message : vous êtes tous des chochottes ! Pourtant, je viens de vérifier sur des sites médicaux : sept jours d'hospitalisation, quatre semaines d'arrêt ; témoignages de patients (douleurs, cicatrice qui tire, nausées...). En plus on voit le gars qui prend des douches, qui va même à la piscine ! Moi, pour une toute petite intervention sur le pied, on m'a interdit les douches pendant trois jours... alors la piscine (foyer à microbes), je ne vous en parle même pas. Désinfection et nouveau pansement tous les jours pendant deux semaines avant de retirer les fils (deux points). Et l'autre là, il gambade avec sa cicatrice de 30 cm et ses quinze points de suture !

Bon. Après, tout est du même acabit, et je vous passerai donc les détails, tous plus saugrenus et invraisemblables les uns que les autres. On était tout à la fois morts de rire et consternés. Quand aux quatre rebondissements de fin, c'est le pompon. Je vous les spoile parce que franchement ce film est un torchon : 1) le gars récupère son rein sur le greffé, tout seul comme un grand avec un cutter ; 2) il l'emporte chez sa toubib pour qu'elle lui remette et là, le chien bouffe le rein, c'est ballot ; 3) en fait, il apprend que ce rein n'était pas le sien ; 4) il se tire à l'étranger (il vient de tuer un type quand même...) et à l'aéroport, paf, il tombe et il meurt. ???????????

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Une heure après le réveil, clope, café, même pas mal

A noter l'affiche trompeuse : le sang n'est pas sur le devant de la chemise, mais derrière. Il ne s'en rend donc compte que tardivement, lorsqu'il l'enlève pour prendre une douche.

Ah un moment, c'était tellement mais tellement débile que je me suis dit : "C'est pas possible. C'est moi qui ai loupé un wagon. En fait, ça doit être une comédie burlesque, du quatrième degré..." Ben non, apparemment. Mais je précise que c'est Benoît Delépine qui a écrit le scénario, et si le gars a un certain succès, moi je me suis toujours demandé pourquoi.

Je suis navrée, mais moi, rien qu'avec mon téléphone, je me sens capable de faire un film qui serait mieux que cette bouse immonde !

Viennent alors les éternelles questions : comment les réalisateurs trouvent-ils du pognon pour de tels cacas ? comment des acteurs réputés arrivent-ils sur ces projets ? Même si c'est pour le fric, y a des limites... Moi j'aurais honte de tourner dans un truc pareil. Je préfèrerais encore faire de la pub pour des tampons hygiéniques ou du déodorant. 

En plus, j'aime pas Ménochet. Il est très moche et il joue mal.

Paradoxalement, je reconnais que ce film a une qualité : de belles images, bien cadrées. Mais la qualité de la réalisation s'arrête là : effets de staïle, zoom avant et zoom arrière, gros plan qui insistent longuement sur un détail, travellings esthétiques... mais tout ça, dans un film aussi tarte, ça ne fait pas classe, ça fait mec qui se la pète.

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L'épouse, cocufiée plusieurs fois par notre opéré

Le jeune réalisateur a 25 ans et il aurait été repéré par David Lynch. OK. Il peut effectivement se la péter. Ben moi je préfère mille fois mon Xavier (Dolan).

Venons en aux fameuses critiques et là, je vais faire des citations, parce que franchement, ça me sidère. Moyenne générale sur Allociné : 4,5/5. Vous comprenez pourquoi on s'est fait avoir... Si l'on affine : presse = 2,5/5 ; public : 3,5/5 ; ce qui déjà pose problème : ils font comment pour calculer leur moyenne générale. Quand le film a commencé, et comme j'étais déjà interloquée par ce que je voyais, j'ai appelé Okaygougueule. Bon, côté presse, ce n'était pas si génial que ça, mais on m'a récemment suggéré de regarder plutôt les critiques du public. Nous avons donc fait confiance au public. Ceci dit, pour ce film, les avis sont très bizarres : ou c'est très bon, ou c'est très mauvais. Florilège presse :

Critikat : "Arnold de Parscau construit son univers à lui, peuplé de cadrages audacieux, de couleurs outrées et de compositions d’image pour le moins intenses. De quoi témoigner de l’ambition du jeune réalisateur." ; Le Dauphiné libéré : "un thriller du genre hallucinant, un peu mou parfois, mais efficace" ; La Voix du Nord : "Ablations" séduit par son ambition et ses effluves oniriques, insidieusement répandus par une mise en scène stylisée" ; Les fiches du cinéma : "Une histoire cauchemardesque menée à la baguette par un jeune cinéaste prometteur"...

Mais même ceux qui donnent peu d'étoiles sont incroyablement indulgents : "Malgré une atmosphère poisseuse et l’interprétation enfiévrée de Denis Ménochet, le scénario ne tient pas la distance." ; "Des trois projets dont semble témoigner le film (thriller horrifique, métaphore politique, récit d'un adultère), c'est le troisième, parce qu'il paraît incongru dans un tel contexte, qui apparaît le plus original". Première semble à peu près plus objectif : "Cette histoire incohérente, écrite par Benoît Delépine, accumule les circonstances aggravantes : des dialogues creux, une interprétation très inégale, des méchants à côté de la plaque (...). L'intensité et la conviction de Denis Ménochet n'y changent rien."

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L'inspecteur mène l'enquête

En tous cas, on dirait que tous jugent un film normal. Alors que moi - disons-le tout net - je n'ai pas vu un film normal mais du gros foutage de gueule.

Côté public, c'est l'enthousiasme et l'admiration à 50 %, et la stupéfaction à 50 % (imbuvable, ridicule, histoire à dormir debout)...

Et mieux : le film a remporté plusieurs prix.

Bon alors c'est quoi ces étoiles ? C'est subjectif OK. Il faut lire entre les lignes, OK. En fait, il faudrait TOUT lire pour avoir un avis qui tienne à peu près la route. Impossible. D'autant qu'ici, ça varie entre "génial" et "grotesque", sans presque rien au milieu. Nous aurions donc été bien en peine, si on avait tout lu. Il faut bien quelques repères pour voir un film, pourtant. Mais même en se basant un minimum sur des professionnels du cinéma (quand même, je préfère leur avis au public, qui encense Dany Boon et Fabien Onteniente...), on n'évite pas un monceau de navets... Faut-il arrêter de s'y fier ? Il paraît que même les commentaires public sont bidons : quand il y a trop d'avis négatifs, des faux sont publiés pour équilibrer la balance...

Sommes-nous, moi et mon chéri, devenus trop exigeants ? Je ne crois pas... puisque vous éclatez de rire quand je m'enthousiasme pour des films d'ado ! Je suis très éclectique dans mes goûts, je regarde de tout. J'aime laisser une chance à tout le monde. 

Mais ces derniers temps... j'en ai un peu marre d'être la mère Teresa du cinéma. Comment vous faîtes, vous, pour ne voir que du bon ? Ou presque.

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Les voleurs de rein, des méchants, qui sont en fait des gentils, mais des méchants quand même

Récemment, écoutant les conseils de certains d'entre vous, tellement dégoûtés qu'ils lâchent le ciné pour les séries, j'ai regardé la première saison de Happy Valley. Et j'ai adoré ! Passionnant, émouvant, efficace. Cela me laisse perplexe. Faut-il abandonner le cinoche pour la télé ? 

Grande question. 

Ce film est pour moi un tel coup de massue que je remets vraiment en question mon amour pour le cinéma et l'existence de ce blog... 

Remontez-moi le moral, donnez-moi des conseils encore et encore... sinon ben je vais me mettre aux séries. Mais un blog sur les séries, ça marche pas : la réalisation, même parfaite techniquement et esthétiquement, reste toujours très classique ; les histoires peuvent être, elles, captivantes ; mais ça reste du divertissement. Mais quoi dire sur une série... il n'y a pas grand chose à analyser... 

J'sais pas... j'suis complètement perdue ce matin... Au secours !

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