Le choc des titans.

Le choc des titans.

Nadal phenomenal.

La troisieme finale consecutive de Roland Garros entre Federer et Nadal devait etre en faveur de l'espagnol, au vu du reste du tournoi. Et des les premiers echanges, ce fut le tenant du titre qui imposa son jeu. La premiere mise en jeu du Suisse tourna court. Le break realise par Rafa fut rapidement mis en danger. Sur le jeu suivant, Federer se procura trois balles de debreak, mais grace a un pilonnage permanant du revers, Nadal eut raison de son adversaire et lui demolit probablement son moral. A 2-0, le gain de la premiere manche serait pratiquement mission impossible pour celui a qui il ne manque plus au palmares que ce titre. Au jeu suivant, Nadal assena un coup de massue sur la tete du Suisse. Mene 0-40, Federer se reveilla quelque peu et reprit les commandes de l'echange, pour finalement parvenir a remporter ce troisieme jeu. Mais il en fallait d'avantage pour faire douter le Majorquin. Celui-ci remporta blanc son jeu de service. Son niveau de jeu etait impressionnant, il baladait litteralement Federer. Encore sous la menace du natif de Bale, Nadal eleva encore son niveau de jeu. En acculant son adversaire sur son revers, il creait un decalage, un trou beant entre lui et la ligne opposee. Il decochait un coup droit surpuissant. Le match tournait a la correction. Remportant blanc la mise en jeu de Roger Federer, il prenait le large pour mener 4-1. Lors des deux derniers jeux, ou il breaka une nouvelle fois l'impuissant Suisse, il realisa une serie d'echanges extraordinaires. A l'image de ce point ou il courait apres la balle, il realisa tout d'abord un passing dans les jambes de son adversaire, pour enchainer a la volee et perforer le Suisse d'un revers de mammouth. Rien ne semblait pouvoir l'arreter et rien ne l'arretait. Il donnait une leon de tennis, au plus titre des tennismen sur le circuit. Le premier set se conclut sur le score de 6-1 sous les murmures d'un public decontenance.

Entre espoir et resignation.

Raphael Nadal continua sa promenade de sante par un premier jeu tres solide. Sans commettre d'erreurs, il ne laissait d'autre choix a son adversaire que de prendre des risques, comme il l'avait fait toute la quinzaine. Couvrant de maniere somptueuse le court, il renvoyait tout ce que le Suisse balan: Federer avait deja commis 16 fautes directes contre 3 pour l'Espagnol. Sans surprise, le seigneur de la terre battue prit une nouvelle fois le service adverse, pour mener 2-0. Le Suisse eut alors un sursaut d'orgueil et, apres une serie d'echanges tout simplement epoustouflante, il se debreaka. Les deux joueurs regagnerent leur banc sous les applaudissements frenetiques d'un public qui recommena a croire en leur chouchou. On se posa alors tous la meme question: etait-ce un regain de confiance temporaire, ou allait-t-on retrouver le jeu qui en fit le numero un mondial? Federer nous apporta un element de reponse. Par ses coups droits croises, il poussa l'Espagnol dans ses derniers retranchements. Il utilisa pour la premiere fois l'amortie et de belle maniere. Trop court, Nadal s'avoua vaincu. Remportant son engagement sans etre inquiete, le Suisse continuait sa marche en avant. Sur le service du tenant du titre, Federer mis son adversaire sous pression. A 15-30, le Suisse deborda Rafa, qui dans un coup de poignet desespere sauva cette balle. Le Suisse monte au filet rata totalement cette volee pourtant facile. Une faute grossiere de plus et l'homme aux 30 titres voyait ses espoirs de break s'envoler. Mais tout n'etait pas perdu. En remportant dans la douleur son jeu de service, le Suisse egalisa a trois jeux partout. C'etait l'Espagnol qui subissait a present le jeu et qui devait se devoiler quelque peu. Le septieme jeu fut le theatre d'une lutte acharnee. Les beaux echanges se succedaient comme s'il en pleuvait, les deux joueurs jouaient avec les lignes comme si de rien n'etait. Ils osaient tous les coups: amorties, contre-amorties, passings, lobs... Le match prenait encore une autre ampleur. Federer se procura une balle de break, mais Nadal eut tot fait de l'effacer. Ce dernier, non sans mal, parvint a se sauver et repris l'avantage au score. C'etait maintenant a l'ibere de courir. Dans un nouveau jeu acharne, Nadal renversa la vapeur et se procura a son tour une balle de break. En l'ecartant ingenieusement d'une petite amortie, Federer garda pied dans cette finale. Mais le soulagement fut de courte duree. Commettant des fautes directes auxquelles il ne nous avait pas habitue, il se remit en danger. Les egalites et avantages pour Nadal se succedaient. En finissant par craquer, le Suisse venait de compromettre tres serieusement ses chances d'empocher le second set. Et c'est sans pitie que le roi Nadal se l'adjugea. Le jeu a ete d'un niveau extremement eleve dans cette seconde manche, mais au final, l'Espagnol s'impose encore 6-3, ce qui rend peut-etre redhibitoire l'issue du match.

Nadal (sur)puissance 4

Le troisieme set repartit sur les chapeaux de roues. Nadal, dans un jeu riche en rebondissements fit le plus dur a nouveau en breakant le Suisse d'entree. Sa mise en jeu ne fut qu'une formalite. On avait perdu le grand Roger, pour certainement ne plus le retrouver. La meforme actuelle du Suisse se confirma, et par un enchainement de coups long de ligne, il fit faire l'essuie-glace a son adversaire. Deja 2-0, non 3-0, Nadal expedia son jeu de service. Le score defila a vitesse grand V. L'inexorable, l'impitoyable, l'imperturbable Nadal etait intouchable. Une main suffisait pour compter ses fautes directes sur l'ensemble du match. Il terrassa definitivement Federer, deja resigne. Une mise en jeu de plus et a faisait 4-0. On se dirigeait ineluctablement vers la roue de bicyclette, d'autant plus que Nadal breakait encore une fois. Une ultime faute directe du Suisse, et son reve de remporter pour la premiere fois Roland Garros s'envolait. Une fois encore, Federer n'a ete en mesure d'inquieter Nadal sur seulement un set. Mais y avait-il vraiment quelque chose a faire? Les statistiques de l'Espagnol sont impressionnantes: quarante jeux concedes sur tout le tournoi, sans perdre un seul set, c'est-a-dire une moyenne de 2 jeux par set laisses a son adversaire.