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Live Report | Bear’s Den à la Maroquinerie

Publié le 14 octobre 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

On les avait découverts en première partie de Daughter au Café de la Danse puis on avait croisé leur chemin pendant leur showcase à Fargo pour la sortie de leur premier single, Elysium. Bear’s Den a depuis sorti un très bel album, Islands, que les trois lads ont défendu au Point Éphémère il y a quelques mois. Ils étaient de retour à Paris et à la Maroquinerie cette fois, nous étions au rendez-vous.

Toujours ravis de nous rendre à la Maro, nous étions en avance pour découvrir Lisa Mitchell et ses balades folk à fleur de peau. Après nous avoir raconté des récits touchants et murmuré des mots d’amour, elle a laissé la scène aux cinq garçons de Bear’s Den et à leur folk rock à trompettes et banjos.

La bande londonienne a entamé son set en famille avec « Elysium » qui s’ouvre sur « Brother, do you believe in an afterlife ? » et qui a fait sonner les trompettes pour la première fois. Puis « Mother » a fait vibrer les banjos qui posèrent le décor sonore intime et rythmé, accompagnés par les guitares et les chœurs. Le public n’a pas été avare en applaudissements et en sing along notamment pendant « Don’t Let the Sun Steal You Away », extrait de l’EP Without/Within. Davie nous racontait alors ses peines de cœur au son âpre d’une guitare électrique avant de finir le morceau accompagné des premiers rangs.

Les premières notes de « Magdalene » déclenchèrent ensuite une vague d’acclamations à la fois de satisfaction et d’excitation. Les plus avertis ont entendu la mélodie retravaillée et la phrase qui donnait son titre au morceau « Never Love Again » de Cherbourg, ancienne formation musicale composée d’une partie du groupe. Une dernière phrase qui résonna dans un silence attentif.

Puis vint le difficile exercice de clapping sur « Think of England » pour accueillir les feux d’artifices acoustiques et trompettesques du morceau. Visiblement, on ne s’en est pas trop mal tiré et le groupe semblait ravi de notre performance. Complicité accomplie, le groupe nous a joué une nouvelle chanson intitulée « Red Earth and Pouring Rain ». Ce titre inédit est volontairement plus rock et a fait rugir les guitares électriques et les riffs aiguisés. Un virage de la folk vers le rock mieux négocié par Bear’s Den que par Mumford and Sons. Enthousiasme dans la foule.

Une fois le calme revenu, les cinq lads ont débranché leurs instruments et se sont rassemblés au milieu de la scène pour délivrer une version épurée, essentiellement au banjo et très émouvante de « Sophie ». Des frissons ont parcouru le public qui retenait son souffle et écrasait quelques larmes ici et là. Encore tremblants, nous fûmes cueillis par la très belle « Isaac », perle du nouvel album. Davie égraina la mélodie sur sa guitare, puis Joey y ajouta une pincée de banjo et enfin Kevin les rejoignit pour les chœurs finaux. Une nouvelle ovation retentit dans la Maroquinerie.

Entre deux chansons, Davie, le chanteur, s’est lancé dans l’exercice de l’anecdote sans grand succès d’ailleurs mais dont il a résulté quelques rires et une réelle bouffée de sympathie. Il enchaina vite avec « The Love We Stole » qui filtre avec les guitares électriques appuyées sur des percus vigoureuses, de quoi nous faire oublier ce bide monumental.

Le groupe poursuivit avec ce qui est probablement notre morceau préféré de l’album : « When You Break » qui a su jouer sur tous les registres aussi bien la douceur à fleur de peau, que les guitares qui grondent, qui grincent et qui mènent à un final cathartique un peu bordélique avant de retomber dans un a capella poignant. L’essentiel de ce qu’on aime dans ce groupe, tout simplement.

Le très beau « Sahara » envahit l’espace de son atmosphère de langueur nostalgique avant de délivrer un très savant break. Le sens de la mélodie de ces garçons est indéniable. Lorsque le morceau décolla avec les cuivres, le public joignit sa voix à celle du groupe. Enfin, l’intro de « Above the Clouds of Pompeii » mit tout le public d’accord pour terminer avec une des plus anciennes chansons du groupe. Le banjo fut à nouveau de sortie, on tapa du pied, on chanta en cœur, en harmonie, avec les cuivres. De la folk à l’état brut.

Pour le rappel, Kevin, Joey et Davie descendirent dans la fosse et chantèrent au milieu de la foule, sans prétention et sans amplification « Bad Blood », reprise timidement dans des murmures qui se diffusaient dans la salle. Si on avait eu du mal à accrocher avec ce titre sur l’album, la version live ne pouvait laisser personne indifférent par la qualité du phrasé, des harmoniques et par sa sincérité. De retour sur la scène, ils ont clôturé leur concert par la très attendue « Agape », morceau qui ouvre Islands et qui fait la part belle au banjo. On battait des mains, on chantait à plein poumons, on profitait de la complicité et de la convivialité rares qu’ont réussi à créer les garçons de Bear’s Den.

On a hâte de voir quels chemins de la folk les londoniens vont bien pouvoir emprunter et où cela les mènera. On espère un peu qu’ils ne marcheront pas trop dans les traces de Mumford and Sons et qu’ils seront encore pour un temps les hérauts de la folk-rock-indé-britannique qu’on aime tant.

Mathilde

Mathilde

Chroniqueuse et petites mains des partenariats.
Pop, folk, rock et indies, le tout arrosé d'un Basile Boli bien frais.
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