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L'art outsider

Publié le 15 octobre 2015 par Aelezig

L’art outsider désigne l'ensemble des créateurs marginaux, autodidactes, qui ont élaboré leurs œuvres dans la solitude et en dehors de l'influence du milieu artistique.

L’art outsider est, à l'origine, la contrepartie anglo-saxonne de l'art brut, mais l'expression, loin d’être une simple traduction, reflète une réalité historique de créateurs, de marché, de lieux et de réseaux qui sont propres à cet art. Celui-ci possède des spécificités et une histoire propres, développées dans les années 1990 à travers des ouvrages, des expositions, des revues.

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Martin Ramirez

Ainsi ses origines, très liées à l’art brut, remontent au livre de Roger Cardinal, Outsider Art (1972), et à l’exposition Outsiders organisée à Londres, en 1979, à la Hayward Gallery par Roger Cardinal et Victor Musgrave. À partir de 1989, ses développements et ses réseaux, principalement tournés vers les Etats-Unis, sont diffusés à l'échelle internationale par le magazine britannique Raw Vision animé par son rédacteur en chef, John Maizels.

Les origines de l’art outsider aux Etats-Unis sont liées à la découverte de créateurs autodidactes et à la parution d’un livre, They Taught Themselves : American Primitive Painters of the 20th Century de Sidney Janis, paru en 1942. Le Folk Art est issu des couches pauvres et populaires, et notamment de la communauté afro-américaine, ce qui le rapproche souvent du blues en musique, mais est aussi souvent lié aux thèmes religieux, certains créateurs étant eux-mêmes des prêcheurs et se servant de leurs œuvres en tant que message évangélique.

Dès 1937, les sculptures de William Edmonson sont montrées au Museum of Modern Art de New York. En 1939, les dessins d’un sans-abri des rues de Montgomery, Bill Traylor, sont découverts et commencent à susciter l’intérêt. Ces dessins atteindront à la fin du XXe siècle la cote la plus élevée en termes d’art outsider ! Les œuvres de toute une génération de ces autodidactes afro-américains, souvent nés vers 1900, tels que Sam Doyle, Minnie Evans, Sister Gertrude Morgan, etc., sont rentrées dans le marché de l’art outsider. Les créateurs d’origine blanche ne sont pas en reste avec la découverte en 1939 de Grandma Moses qui a commencé à peindre à 70 ans. Une exposition de ses œuvres est organisée l’année suivante dans une galerie new-yorkaise. En 1961, le révérend Howard Finster commence son Jardin évangélique du Paradis et produit de saisissantes peintures visionnaires naïves.

Le sol américain a vu également émerger des créateurs très proches de ce que Dubuffet a défini comme de l’art brut. Trois figures en ressortent nettement.

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Joseph Yoakum

À la mort de Henry Darger (1892-1973), son propriétaire, Nathan Lerner, dessinateur et photographe, trouve sa chambre encombrée d’écrits, de tableaux, de documents. Henry Darger, vivant dans la solitude, avait entrepris la rédaction d’un livre illustré monumental, laissant derrière lui quinze volumes faisant près de 15.000 pages et 87 grandes aquarelles illustrant des épisodes du récit. Ces peintures présentent la particularité de reproduire des personnages de bandes dessinées ou de catalogue ; une salle leur a été consacrée à la Collection de l'art brut de Lausanne.

Ayant perdu l’usage de la parole, errant, Martin Ramirez (1895-1963) fut interné dans un hôpital psychiatrique de Californie de 1930 à la fin de sa vie. Les treize dernières années, il fit quelque 200 dessins, parfois de très grands formats avec des cavaliers, trains ou personnages féminins évoluant dans des entrelacs architecturaux. Son œuvre fut sauvée par un professeur de psychologie, le Dr Pasto.

Bien qu’étant assez intégré socialement, Joseph Yoakum (1886-1972), ancien artiste de cirque de Chicago, a produit à la fin de sa vie un ensemble de dessins fort troublants. Ce sont des paysages imaginaires qu’il disait inspirés de ses nombreux voyages mais ressemblent plus à des coupes biologiques ou géologiques. Découvert en 1968 par des étudiants et professeurs d’art de Chicago, Yoakum devint vite leur coqueluche et influença même leur travail.

À l’instar du facteur Cheval, de la base de la Menegatte d'Arthur Vanabelle ou de Piccassiette en France, le monde anglo-saxon a vu éclore nombre d’environnements autodidactes et visionnaires. Les plus célèbres sont les Watt Towers de Simon Rodia (1875-1965) à Los Angeles ; la Maison des Miroirs de Clarence Schmidt (1897-1978) à Woodstock ; et le Rock Garden de Nek Chand (né en 1924) à Chandigarh (Inde), qui se targue d’être le plus grand environnement d’art populaire au monde.

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Rock Garden

Aux Etats-Unis, plusieurs associations sont dédiées à la préservation de ces environnements, notamment SPACES de Seymour Rosen à Los Angeles ou la fondation Kohler du Wisconsin

D'après Wikipédia


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