Melvil Poupaud
n'attire pas forcément les foules et ce drame tiré d'un fait divers
est déjà en fin de programmation ! Il y interprète un prêtre
condamné à mort pour meurtre en 1959 .
C'est un film
provocateur, très anticlérical et dont la forme brillante cache (un
peu ) le côté désabusé de son propos.
La narration est à la fois originale,poétique, amusante et cinglante ! Comme dans la scène où le grand vicaire chargé de superviser les prêtres du diocèse ( joué par Jacques Bonaffé qui retrouve très naturellement le ton de son rôle dans Ainsi soient-ils), pointe les dangers moraux de la
possession d'une belle moto....Cette fois là encore, le jeune curé
saura déjouer les pièges comme il sait jongler avec les apparences
et les situations pour conquérir ses paroissiennes et s'accorder
certains privilèges.
Mais sous son vernis charmeur, cet homme
craque complètement et ce n'est pas seulement sa chair qui est
faible ; son esprit vacille totalement ( il est fou, et pas fou
d'amour comme l'annonce le titre) et il mélange à la fois le
spirituel, le texte des Ecritures, les signes de la nature jusqu'à
vouloir vivre l'expérience du désert ou s'en remettre à la main
divine pour l'empêcher de sacrifier son fils lorsqu'il est acculé
par une réalité qu'il doit fuir et où il s'avère lâche comme
tout un chacun....
Ce personnage là seul un interprète de
l'envergure de cet acteur pouvait nous permettre de nous y
intéresser.