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Organisée pour la première fois en dehors d’Alger - Tripartite : ce qu’il faut retenir

Publié le 17 octobre 2015 par Ouadayazid1

La délocalisation de la tripartite à Biskra est d'abord un signal politique.

Que retenir de la tripartite qui s'est tenue, mercredi dernier, pour la première fois en dehors d'Alger, plus exactement à Biskra ? "Le choix de cette wilaya est une façon de donner un signal fort sur la volonté des pouvoirs publics d'assurer un développement socioéconomique harmonieux et équilibré entre les différentes régions du pays et de faire du Sud et des Hauts-Plateaux le berceau de la relance industrielle et agronomique projetée pour opérer la mue de l'économie nationale", a expliqué le Premier ministre. "Biskra est aussi un bel exemple du défi de notre résilience : une agriculture qui s'est bien développée et une industrie émergente. Car on ne peut espérer devenir un pays industrialisé si on n'est pas d'abord un pays agricole", a-t-il ajouté. La délocalisation de la tripartite à Biskra est d'abord un signal politique. Car en matière de décision, ce 18e rendez-vous entre le gouvernement-UGTA et organisation patronales, élargi aux experts et à la société civile, a été terne. Le communiqué final, sanctionnant les travaux de la tripartite, reprend les déclarations des parties prenantes, évoque les avancées enregistrées dans la mise en œuvre des différentes segments du pacte national économique et social de croissance, enfin. Si cette 18e session de la tripartite est pauvre en décision, elle est riche en annonces et en messages.

Benkhalfa : l'Algérie, "la Mecque de demain des IDE"
Le Premier ministre a indiqué que le gouvernement a tablé sur un baril de pétrole à 45 dollars comme base d'élaboration de la loi de finances pour 2016, "qui ira dans le sens de la croissance et non dans celui de l'austérité". Le gouvernement a choisi de ne pas réduire les transferts sociaux. "Face à la contraction des ressources financières, le réflexe primaire ainsi que le calcul froid et cynique prôné par certains analystes, voulaient que l'on procède de la manière la plus basique : si les revenus ont baissé de 47% sur l'année écoulée, des coupes dans les mêmes proportions doivent être opérées sur les dépenses notamment celles non productives, à savoir les transfert sociaux. Cette arithmétique macabre ne tient pas compte de la nature sociale et démocrate de l'État algérien moderne voulue par ses pères fondateurs et exprimée dans l'appel du 1er Novembre 1954 dont nous célébrerons dans quelques jours le
61e anniversaire", a répliqué le Premier ministre. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a indiqué que les mesures prises par le gouvernement ont permis d'atténuer la dégradation du cadre macroéconomique et de maintenir le pouvoir d'achat. "En dépit de leur recul, nous étions peu de pays, lors des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui affichent des réserves de change qui couvrent 23 mois d'importation", a-t-il relevé. M. Benkhalfa a indiqué que la loi de finances complémentaire 2015 et le projet de loi de finances 2016 prônent "un ajustement et l'efficience". Le grand argentier du pays a rassuré le patronat, notamment les opérateurs du BTPH, que "les mesures du gel n'ont pas touché à l'essentiel". Le gouvernement, a-t-il assuré, a gardé le seuil de la capacité de réalisation. "Notre capacité de réalisation en termes de commandes publiques ne dépasse jamais 2 500 et 2 600 milliards de dinars. Nous y sommes et nous y serons en 2016", a affirmé
M. Benkhalfa, indiquant que son ministère travaille sur les politiques et procédures fiscales. "Nous ne pouvons pas diminuer la pression fiscale si nous n'augmentons pas l'assiette fiscale", a-t-il averti. Selon Benkhalfa, l'assiette fiscale est encore restreinte. "Nous avons un produit intérieur brut qui est trop exigu.
18 000 milliards de dinars, c'est trop peu pour un pays comme l'Algérie", a-t-il estimé.
Le ministre des Finances a indiqué que le gouvernement s'est engagé sur un nouveau mode de financement de l'économie, évoquant la nécessité de sortir progressivement du financement par le budget pour aller vers le financement par le marché. M. Benkhalfa a affirmé que la directrice générale du FMI et le président de la Banque mondiale lui ont affirmé que l'Algérie "est la Mecque de demain pour les IDE". Mais ce que le ministre n'a pas dit, c'est que depuis 2009, les IDE sont en baisse.

Sellal : la CNMA "doit être transformée en banque de soutien aux agriculteurs"
Le Premier ministre a indiqué que les travaux de réalisation du grand port de transbordement à l'ouest de Cherchell seront entamés en 2016. Ce projet sera réalisé par des entreprises nationales publiques et privées en partenariat avec des étrangers.
M. Sellal a indiqué que le port sera adossé à une très grande zone industrielle.
Le Premier ministre a constaté que la part de l'investissement privé national et étranger en Algérie ne dépasse pas 8% au moment au l'investissement public a atteint 51%. "Il faut renverser la matrice", a souligné le Premier ministre. Au président de l'Union nationale des entrepreneurs publics, M. Sellal a lancé que la gestion des entreprises publiques doit être privée.
Concernant l'agriculture, M. Sellal a indiqué que la loi permet aux agriculteurs qui n'ont pas de capacités de nouer des partenariats. Il a évoqué une circulaire interministérielle qui sera publiée prochainement. Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé que la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) "doit être transformée en banque de soutien aux agriculteurs".

M. R.

http://www.liberte-algerie.com/actualite/tripartite-ce-quil-faut-retenir-234681


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