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Pierre Raufast : La fractale des raviolis

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

La fractale des raviolis de Pierre Raufast   4,5/5 (17-10-2015)

La fractale des raviolis (268 pages) est paru le 21 août 2014 aux Editions Alma. Depuis le 27 août 2015, il est disponible en version poche chez Folio (240 pages).

Site de l’auteur  ici 

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L’histoire (éditeur) :

«"Je suis désolé, ma chérie, je l’ai sautée par inadvertance." Je comprends que l’on puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié, par compassion, par curiosité, par habitude, par intérêt, par gourmandise, et même parfois par amour. Par inadvertance, ça non.» 
Comment se venger d’un mari volage? En l’empoisonnant avec son plat préféré. Mais rien ne se passe comme prévu et c’est tout un engrenage qui se met en place. 
Un premier roman gigogne d’une inventivité rare, qui nous fait voyager dans l’espace et le temps.

Mon avis :

Roman gigogne à l’image des poupées russes, La fractale des raviolis commence fort, s’arrête brutalement, enchaîne les histoires et  ne vous laisse pas le temps de vous ennuyer.

En partant sur une tentative de meurtre (qui risque de mal finir), l’auteur s’autorise des digressions causasses, étranges, passionnantes et troublantes. Il nous fait presque oublier l’idée de base (les différents récits n’ayant pas grand-chose à voir avec l’infidèle Marc et son épouse contrariée) mais retombe ingénieusement sur ses pattes pour une fin parfaite.

La fractale des raviolis donne l’impression de partir dans tous les sens, pourtant Pierre Raufast prend soin de s’éparpiller avec bon sens. Cette petite vingtaine d’histoires indépendantes s’enchaînent rapidement et s’enchaînent surtout les unes aux autres par à un détail, un point commun qui permet d’entrainer naturellement le lecteur vers le récit suivant.

La lecture va ainsi très vite car le sentiment de lire des nouvelles allège agréablement la narration et parce que le passage de l’une à l’autre se fait tout aussi naturellement qu’avidement. L’auteur possède un agréable talent de conteur. On est intrigué par tant d’imagination et en droit de se demander la part de véracité dans tout ça. La petite touche d’histoire, l’aspect scientifique et les détails aussi fous que plausibles finalement excitent la curiosité en rendant chaque histoire un tantinet réelle.

Difficile de résumer ce livre et difficile d’imaginer comment ce meurtre, interrompu par un souvenir que revit la future meurtrière, peut nous embarquer sans cette succession de récits et autant nous éloigner du meurtre laissé en suspend (dont on attend le dénouement avec impatience). Et pourtant, le tout se conclut magistralement et ce qui semblait décousu devient parfaitement cohérent.

Si vous voulez vous amuser de l’imagination débridée mais néanmoins captivante de Pierre Raufast, lisez La fractale des raviolis. J’ai passé un bon moment, souvent surprise par la tournure des événements. J’espère que La variante chilienne, son tout nouveau roman, sera tout aussi savoureux.

« Il comprit alors la diabolique utilité du savoir. Un véritable levier pour démultiplier ses forces mentales. Un moyen de décupler son imagination fertile. Dès son retour, il abandonna ses mesquines expériences de biologie et de chimie. Sa traque des rats-taupes avait été une expérience fondatrice. Le génie a besoin de connaissance pour se développer et atteindre sa pleine maturité. L’école serait son engrais. » (Spalax Research Inc)


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