Un film de Didier Le Pêcheur (2014 - France) avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine, Frédérique Bel, Virginie Hocq, Cécile Rebboah, Patrick Chesnais, Julien Boisselier
Mou, mièvre, mauvais.
L'histoire : Jocelyne mène une petite vie tranquille, avec mari, enfants prêts à l'envol, une boutique qui marche et un blog tout beau tout neuf en train de la rendre célèbre. Alors qu'elle est persuadée d'avoir tout pour être heureuse, ses copines la poussent à faire un loto et elle gagne 18 millions. Elle ne le dit à personne, car elle a trop peur que sa vie ne change. Elle se contente de noter dans un gros cahier la liste des petites choses qu'elle aimerait peut-être s'acheter ou offrir.
Mon avis : Encore une daube française. Je ne sais pas du tout, mais alors pas du tout pourquoi je lui mets un point. Peut-être parce que mon homme a trouvé ça pas mal : je me dis que je devais être de mauvais poil et que j'ai loupé quelque chose. Ou peut-être parce que j'aime bien Frédérique Bel depuis qu'elle est brune (allez savoir pourquoi...) et Mathilde Seigner quand elle est blonde. Ou bien est-ce à côté de cette si jolie place dans le centre d'Arras ? Disons que je laisse au film le bénéfice du doute. J'en ai marre d'être si méchante avec le cinéma français...
D'abord cette histoire ne m'a pas touchée du tout tant elle est mièvre et peu crédible. Dans le clan Bisounours, vous avez d'abord Jocelyne, qui tient une boutique de mercerie et un blog. Lequel cartonne au bout de deux mois. A vous flanquer la chair de poule, quand vous êtes blogueur ! Seigneur, pourquoi donc suis-je aussi nulle ? Jocelyne est super gentille avec tout le monde, avec son mari (qui boit et l'insulte, mais promis, il ne le fera plus), avec ses enfants, avec ses copines, avec ses clientes, avec son employée... Une femme parfaite. Et voilà qu'elle gagne au loto. Mais qu'elle ne veut pas de ses sous, tant elle a peur que sa vie paisible n'en soit affectée ! J'y crois pas une seconde ! C'est même indécent... Alors même que des populations entières meurent de faim, tu les prends les 18 millions et si tu ne sais pas quoi en faire, tu les donnes à des associations, banane !
La fille Bisounours prend aussi grand soin de sa môme Bisounours. A tel point que c'a m'a flippée. Pauvre gosse ! L'autre, elle se croit merveilleusement heureuse, puis sublimement malheureuse, très narcissique donc, mais elle ne voit pas que c'est sa fille qui trinque et qui lui sert de mère... Et puis les copines Bisounours, toujours là, abandonnant leur commerce pour emmener leur amie en détresse en vacances, c'est bô. Et l'employée Bisounours, tellement mignonne quand elle pleure que Jocelyne l'embauche illico. Drôle de façon de recruter. Ca ne m'a pas fait rire, non. Les patrons, dans la vraie vie, ils détestent les larmes.
Tous ces personnages sont hyper caricaturaux, de vraies têtes à claques, et ceux qui sont joués par des acteurs humoristes parallèlement (Virginie Hocq, Julie Ferrier dans un très court rôle, exaspérante !) frôlent des sommets de cabotinage. On dirait des sketches dans un film à sketches. Sauf que ce n'est pas un film à sketches, donc ça fait tout bizarre ces "numéros", ces "solo" incongrus. Le pompon de la lose à Marc Lavoine qui chouine tout le temps ! Bon, OK, on dit que les hommes ont le droit de pleurer, mais là... c'est trop !
Y a rien qui tient debout là-dedans, ça m'a trop énervée ! Et ce twist de l'enfer de la mort qui tue, avec le mari qui [spoiler]...
Et ne parlons pas de Julien Boisselier dont la voix suraiguë est insupportable. Ce n'est pas de sa faute, le pauvre garçon, mais quelle tare ! Je me demande comment il trouve du boulot avec cette voix.
Parlons de la réalisation maintenant. J'ai rarement vu pire ; aucune harmonie. Elle alterne des "sketches" comme décrit plus haut, des travellings de folie (le mec fait une fixette sur le circulaire) bien prétentieux dans ce genre de film, et puis des gros coups de mou où il ne se passe rien, il ne se dit rien, on s'ennuie...
Quant à la morale ultra simpliste : l'argent ne fait pas le bonheur ! Plus cliché tu meurs, plus raccourci tu meurs... Ce n'est pas avec ce genre de bouse que vous allez me convaincre que 18 millions, c'est la cata assurée dans votre vie !
En parlant de cliché. Il faudrait qu'ils arrêtent, tous, avec les papas et les mamans qui ont des gros troubles de mémoire... Dans TOUS les films, les parents un peu âgés, je dis bien un peu, sont déficients mentaux... A croire que dès que l'on passe 50 ans, AVC, Alzheimer, nous guettent et on est condamné à devenir marteau.
Le livre est adapté d'un roman à succès de Grégoire Delacourt, publié en 2012. Je ne l'ai pas lu, vu que je n'aime pas la littérature du XXIe siècle, ni du XXe d'ailleurs. Et ce film ne me donne pas envie de changer...
Non franchement, des daubes pareilles, ça me met hors de moi. Heureusement la critique est dans l'ensemble très mauvaise. Ca me rassure.
Clair.
Zen.