Semi Hendrix (Ras Kass & Jack Splash) « Breakfast At Banksy’s » @@@@
Sagittarius Laisser un commentaireSemi Hendrix est le nouveau ‘super-duo’ sponsorisé par Mello Music Group. ‘Super’ est le préfixe que l’on ajoute communément dans ce genre de situation lorsque des groupes sont formés par des artistes solos qui ont une bonne carrière derrière ou provenant d’un autre groupe existant. Dans notre cas, il s’agit de deux artistes qui ne se sont jamais croisés auparavant, et pas des moindres, aux carrières diamétralement opposées : Ras Kass et Jack Splash.
Ras Kass est un vétéran de la Westcoast. Il commence sa carrière en major via Priority Records et rapporte un succès modeste comparé à son énorme talent hautement reconnu de lyriciste (un des meilleurs de cette côte avec Kurupt à l’époque). Il collabore tout de même avec Dr Dre, Mack 10, Xzibit et d’autres grands noms californiens durant les années 90. En froid avec son label autour de la sortie de Van Gogh (un véritable gâchis puisque cette bombe annoncée a été bootléguée et n’a jamais pu voir le jour), Ras relance sa carrière en indépendant avec Institutionalized I et II au milieu des années 2000 et plus récemment au sein de Mello Music Group avec Apollo Brown avec la tuerie Blasphemy.
Jack Splash a évolué dans d’autres sphères, discrètement mais sûrement, dans le monde de la soul moderne et du r&b. Il a été producteur pour Alicia Keys, John Legend, Ceel-Lo Green (que l’on retrouve sur le refrain du morceau rock/soul vintage « Sex Pistol« ), Mayer Hawthorne, etc… Plusieurs fois nominés aux Grammy Awards (dix fois, rien que ça) et dans le haut des charts, il obtient un Grammy grâce à l’album éponyme de Jennifer Hudson en 2008. Il est aussi le leader-chanteur du groupe funk Plantlife. Ce n’est pas par hasard que j’ai alerté une fois ou deux sur Twitter le génie de ce type.
Donc les voilà tous les deux réunis pour un projet commun de dix-sept titres qui vont nous en mettre plein les oreilles, musicalement et lyricalement. Ras Kass n’a cessé de parfaire ses textes assassins dont on en mesure l’étendue d’entrée sur le morceau titre « Breakfast at Banksy’s« , se résumant en ces deux lignes « You’all force me to be a one-nigga Slaughterhouse/ A one-man Def Jam ». Le mystérieux artiste de rue Banksy n’est pas invité sur cet album mais il symbolise le concept de cet album qui se veut une critique du consumérisme et de l’économie. Hey, on parle de Razzy Kazzy, le Waterproof MC, un homme né avec une haine farouche de la politique et du fonctionnement de la société moderne. Le rappeur souffle des flammes de glace sur des titres comme « Niggnorance » et « Jesus Pressed Mute » qui parle de l’impuissance des dieux pour résoudre les problèmes.
Semi Hendrix projet que l’on pourrait facilement comparer à Gnarls Barkley, en bien plus hip-hop. Voilà tout l’art du polyvalent Jack Splash, créer des instrus rap old school, une fois seventies (« I.T.« , « Gotta Get a Grip » avec la chanteuse soul Alice Russell et Wreckonize ou encore « Don’t Hurt My Feelings« ), une fois enjoués exactement comme les Jurassic 5 (« Loogies » et « Stoned Cold Hustler » avec la voix de Raheem DeVaughn), avec une pointe de sensibilité musicale qui est la sienne. Quoi de mieux que des beats qui décoincent les vertèbres et donnent envie de quelques pas de breaks. Le producteur sort du cadre pour un titre r&b **** (4 étoiles) de son cru, « Heartbreak » avec Teedra Moses. Pour couronner le tout : le bougre, il sait rapper. Jack s’illustre sur « I.T.« , « M.A.S.H. » avec Kurupt, « 4081 » et l’interlude à l’ancienne « Jheri Curl Juice« .
Fuck a conclusion.