Quand on comprend ce que je crois avoir compris, on se méfie de ceux qui ont ou font de l'esprit...
Qu'est-ce que j'ai compris ?
Que rien n'est réfléchi, tout est ressenti.
Que c'est la vie... la vie qui exprime en moi son avis.
Et qu'est-ce que j'ai ressenti ?
Quelque chose et moi... quelque chose qui me ramène à moi...
Ce n'est ni un sentiment, ni un ressentiment...
Mais une émotion si vivre et si intense qui s'apparente à une passion.
Un pathos, un soulèvement ou plutôt un dérèglement intérieur... je le sens que ça ne tourne pas rond et heureusement...
Je fais semblant de perdre la boule et je finis par la perdre pour de bon et puis je passe le reste du temps à la rechercher en sachant pertinemment que je ne tiens surtout pas à la retrouver... je suis maboul !
Parce que je le sais : on ne peut pas vivre avec la vérité... le bonheur est dans l'erreur... l'errance... la volonté de chance.
Je crois que je viens de prononcer le mot-clé auquel je n'ai jamais réussi à renoncer : LA VOLONTÉ.
Si vous m'ouvrez le ventre, c'est tout ce que vous y trouverez... une volonté qui tient tous mes organes en respect... toute mon intériorité est sous son autorité, y compris ce qui me sert de cerveau, ne prend pas la moindre décision sans la consulter.
Elle y met de l'ordre, du sens, de la valeur.
La volonté... tiens... tiens... c'est féminin ah !
Certains, pour bien se la représenter, s'imaginent que la volonté n'est rien qu'un désir... un désir conscient, un désir puissant, le plus puissant... mais il n'en est rien.
Le désir est voisin du néant... aussitôt allumé, aussitôt éteint. Aussitôt né, aussitôt mort... alors que la volonté contient le secret de tout existant.
Fermez les yeux et dans le noir vous verrez l'étendue de votre vouloir.
Ce qui vous insupporte, vous ne pouvez vous en débarrasser que si vous ouvrez la porte à votre volonté.
Ce dont vous avez du mal à vous défaire, votre volonté peut aisément le faire et pleinement vous satisfaire.
Parce que figurez-vous, la volonté n'est pas une affection, mais une action, l'action de celui qui surmonte ses affections.
Votre compagne ou votre compagnon sont peut-être bêtes ou sans tête, mais vous les avez voulus... et ce monde pourri, vous l'avez voulu aussi... sinon qu'est-ce qui vous empêche de le changer ?
Réponse : votre volonté.
Les plus amers d'entre vous diront que j'exagère, peut-être bien que oui... peut-être bien que non.
Pour leur retourner le compliment, je dirais pour abréger qu'il y a deux sortes de volonté : la leur et la mienne !
C'est fou ce que je suis vilaine. Oui et non.
Une volonté qui dit oui.
Une volonté qui dit non.
Une volonté ascendante qui prend toujours l'ascendant...
Et une volonté décadente... qui décline pour échapper à son déclin... parce qu'elle est malade, complètement malade !