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Maryland : la belle expérience sensorielle d'Alice Winocour

Par Filou49 @blog_bazart
27 octobre 2015

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De temps en temps, au détour d’un film vu au cinéma, il m’arrive que les grandes certitudes que je pensais acquises de longue date viennent prendre un petit coup au capot… En effet, alors que je clame à qui veut l’entendre que je préfère largement les longs métrages aux scénario solidement charpentés mais mis en scène sans génie aux œuvres formellement très réussies mais à l’histoire vide, il arrive que parfois ces principes soient quelque peu ébranlés..

Prenez "Maryland" par exemple le dernier film d’Alice Winocour, la cinéaste d’un séduisant mais inabouti Augustine, que j’ai vu à sa sortie le 30 septembre dernier mais que je n’ai pas réussi à chroniquer dans les temps.

 Il va très vite de soi que  l'histoire de Vincent, un militaire revenu du combat souffrant de troubles de stress post-traumatique et assurant la sécurité de la femme d'un riche homme d'affaires libanais véreux .n’est pas l’élément moteur du film : quiconque s’attend à un complexe thriller politique sous fond de trafic d’armes sera forcément déçu.

Et si le personnage joué par un Mathias Shonaoerts plus minéral et bestial que jamais  est assez passionnant à appréhender, celui de Diane Kruger, femme soumise et sexy en diable reste malheureusement un simple archétype.

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Mais l’essentiel du film est ailleurs : le projet d’Alice Winocour est vraiment d’avoir voulu créer un film d’ambiance, une expérience sensorielle assez unique dans laquelle la tension et la paranoïa se créent sur aucun élément narratif, mais exclusivement sur sa mise en scène.

A ce titre, la bande-son géniale du groupe (lyonnais) Gesaffelstein  est superbement utilisée, et parvient à nous faire parfaitement rentrer, dans les délires paranoïaques de ce garde du corps introverti et brutal.

Le film parvient à nous maintenir jusqu'à la dernière image dans une sorte de  tension, voire même d’angoisse permanente  grâce notamment à un très beau travail sur le son et sur l’image, et certaines scènes dont celles de l’invasion.

On ne peut qu’être admiratif devant la façon dont la cinéaste se plait à bousculer le confort du spectateur pour former un mélange hybride entre film d’auteur atmosphérique et invasion home movie avec gros méchants à tabasser…

Dommage que comme, je le disais au début du billet, le scénario ne soit pas plus fourni pour permettre de donner au film une vraie incarnation et de vrais enjeux dramatiques… En l’état , ce "Maryland" à du mal à dépasser le simple exercice de style, même si celui-ci est particulièrement brillant, reconnaissons-le sans hésiter…

Bande-annonce : Maryland


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