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Homygod

Publié le 27 octobre 2015 par Morduedetheatre @_MDT_

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Critique de Home, de David Storey, vu le 24 octobre au Théâtre de l’Oeuvre
Avec Carole Bouquet, Pierre Palmade, Gérard Desarthe, Valérie Karsenti, et Vincent Deniard, dans une mise en scène de Gérard Desarthe

Si je suis une habituée du théâtre de l’Oeuvre, si j’aime les programmations de Frédérick Franc, si j’admire le travail de Gérard Desarthe, je n’en reste pas moins totalement déconcertée par le spectacle actuellement présenté au Théâtre de l’Oeuvre. Gérard Desarthe avait pourtant réuni une si belle équipe… autour d’un texte qui sonne si creux. Quelle erreur.

Je me retrouve bien embêtée à l’idée de devoir résumer cette pièce. Comprenant assez vite qu’elle ne partait de rien et n’allait nulle part, qu’elle ne disait rien de profond, qu’elle n’était que succession de phrases sans rapport et sans intérêt, de situation inintéressantes, de propos inutiles, mon cerveau s’est assez vite mis en mode off. Je déteste perdre mon temps, et particulièrement au théâtre, là où le diable, c’est l’ennui. Coincée. J’étais coincée en ce milieu du premier rang du théâtre de l’Oeuvre, place que j’aime tant d’habitude, et qui ce soir là me semblait bien inconfortable. J’étais coincée devant des comédiens formidables qui ne parvenaient pas à porter un texte bien trop faible.

C’est donc l’histoire de 5 fous qui se rencontrent et qui se parlent. Mais ils n’ont pas grand chose de fou, ces fous-là. En tout cas, ils ne nous entraînent pas dans une atmosphère sombre, inquiétante, ou étonnante. Ils ne donnent pas l’impression d’être chez les fous. Ils ne nous amènent nulle part, en réalité. Ils enchaînent des phrases sans intérêt, des phrases creuses, molles, vides. On comprend vaguement la raison de leur présence dans cet asile, mais on ne s’y intéresse pas suffisamment pour chercher plus loin. Quel gâchis.

Le plus dommage, dans tout ça, c’est quand même le fait que les acteurs réunis par Gérard Desarthe ne sont pas des moins bons. Moi qui n’avais jamais vu Pierre Palmade sur scène, je ne peux ressortir qu’impressionnée. En effet, il signe sans doute la meilleure composition du spectacle, et c’est le seul à confier à son personnage une réelle âme, un je-ne-sais-quoi d’un peu touchant. C’est un travail très précis et fin, un travail tel qu’on pourrait en attendre chez Beckett, où il aurait parfaitement trouvé sa place et son public… A ses côtés, Gérard Desarthe campe un fou d’un autre genre, un peu moins mystérieux, plus terre à terre. C’est du côté des femmes que j’ai été un peu déçue, notamment par Carole Bouquet qui ne parvient pas à donner une réelle contenance à son personnage. Peut-être parce que c’est le moins intéressant. Et qu’il n’y a pas contenance à donner.

Alors, qui accuser ? Le metteur en scène, pour avoir choisi un tel texte ? Ou est-ce dû à une pression particulière, pour monter cet auteur ? On ne saura jamais. J’ai l’impression d’avoir dit ça une dizaine de fois ces derniers temps, mais c’est fou le nombre de distributions attirantes qui finissent en véritable fiasco. Pourquoi choisir un texte pareil ? N’est pas Beckett qui veut. On ne crée pas facilement un tout à partir de rien. Et là, c’est juste cela : il n’y a rien.

On est mieux chez soi. 

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