Divergente

C'est bien, c'est beau d'écrire pour les autres...
L'écrire AVEC les autres, c'est encore mieux.
Pour l'écrivain, c'est sans doute le bon moyen d'échapper à sa vanité.
Qu'est-ce que la vérité sinon une ILLUSION partagée ?
Un chef d'œuvre ne ressemble à un destin que s'il rassemble plusieurs mains.
Un ouvrage en partage n'a pas de prix... ou alors le même que celui de la vie.
Pour réaliser mon long métrage "LA BASE" je fais aujourd'hui appel à d'autres extases, aux extases des autres... quelques autres, que je crois sensibles aux mêmes métastases, aux mêmes points de rupture que moi.
Il n'y a pas mieux pour enrichir le débat que de faire coexister nos lignes de divergence... parce que notre convergence n'intéresse personne.
Pour ce genre d'exercices, permettez-moi de vous révéler ma façon personnelle de procéder... c'est proche de l'écriture automatique chère aux surréalistes.
J'écris sans m'arrêter, en laissant souvent l'irréfléchi prendre le dessus sur le réfléchi... l'instant l'emporter sur le temps, l'immédiat sur les médiations.
C'est le hasard qui tire au hasard pour sauver ou damner tel ou tel personnage ou pour tourner la page...
On dira que c'est mon inconscient qui opère ?
Oui dans la mesure où il coopère avec celui des autres.
Il n'y a pas mieux pour un thriller que de faire concourir nos démons sur des sujets brûlants (ceux de l'actualité).
On prouvera in fine que toute réflexion originale procède d'une "irréflexion commune" comme le croyait le vieil Aristote, nous pensons différemment mais nous avons les mêmes désirs... exactement les mêmes !

J'ai failli oublier la plume la plus fidèle que j'ai rencontrée, celle d'André... Mais je ne me voyais pas lui envoyer une invitation sans prendre le risque de l'offenser... c'est lui qui m'a appris l'essence de toute invitation : le don de soi.

Je viens de recevoir, ce matin, l'essai de Droopy, plus rapide que l'éclair et plus perspicace que jamais. Je le remercie vivement d'être encore plus fou que moi.

Personne