Sélection de DVD particulièrement eclectique pour cette fin octobre avec une comédie française populaire, un documentaire d'auteur d'ily a 40 ans, et un film indépendant américain noir et mélancolique mais avec une immense star dedans :
1. Un Moment d'égarement , Jean François Richet ( sortie le 28/10/2015, TF1 vidéo)
Remake d'une très belle comédie dramatique de Claude Berri de 1977, qui dépassait l'idée un peu vauevillesque de son scénario de départ pour aller vers une certaine mélancolie et qui disait pas mal sur la génération des jeunes filles de la fin des années 70, la version 2015 avec François Cluzet et Vincent Cassel qui endossent les rôles des pères boxe vraiment dans une autre catégorie.
Jean-François Richet, le réalisateur de Mesrine ou de ma 6T va cracker opte pour une comédie pure et dure à base de quiproquos, de belle barraques et de belles voitures.
Passé une première demi heure plutôt drole, avenante et plaisante, le film s'essoufle assez vite, et vire dans la dernière demi heure à la grosse comédie de boulevard, avec un François Cluzet qui rejoue et surjoue ( à la limite de l'auto paradoie) son rôle des Petits Mouchoirs, et ce cabotinage à outrance est particulièrement génant pour la crédibilité de l'histoire et des relations entre les protagonistes
Dommage pour les autres acteurs, notamment un Cassel au jeu vraiment épatant et libre, et son "amoureuse" Lola Le Lann qui joue la naïveté,et l'émoi amoureux avec un bel aplomb, et dommage que le rôle de l'autre jeune fille, incarnée par la sensible Alice Isaaz ne soit pas plus étoffé.
C'est d'ailleurs ce manque d'écriture et de subtilité dans les situations et les personnages qui caractérise le gros problème de ce Moment d'Egaremen qu'on aurait aimé bien plus subtil et émouvant, et qui souffre terriblement de la comparaison avec son modèle d'origine.
Bande-annonce : Un Moment d'Egarement avec Vincent Cassel et François Cluzet
2. Le cousin Jules, Dominique Bernicheti ( Carlotta Films, le 21/10/2015)
En 2015, Carlotta décide de sortir en salles puis en DVD le cousin Jules le film primé en 1973 au festival de Locarno mais inédit en salles, hommage au cinéaste Dominique Benicheti décédé en 2011.
Documentaire sur un cousin éloigné de Bourgogne, maréchal ferrant chez qui le cinéaste avait l'habitude de passer tous ses étés, le film est une belle ode à la campagne, qui fait un peu penser, même si le traitement et le regard est différent à la référence du genre, Profils Paysans de Depardon, sorti en 2001.
Long métrage filmé en Cinémascope 35mm avec un son stéréo magnétique couché sur la pellicule, est un concentré de tous les séjours du cinéaste dans la ferme bourguignonne de Jules, entre 1968 et 1973 afin de pouvoir fixer sur la pellicule le rythme des différentes saisons et d'ccompagner ses personnages- Jules et sa femme- dans leur quotidien. .
On appréciera particulièrement le très beau travail sur la photographie et le recours fréquent au travelling pour donner vie à cette campagne déjà terriblement intemporelle à l'époque,
Ce cousin Jules , particulièrement contemplatif, nous transporte vraiment dans cette campagne bourguignonne et ce documentaire, bénéficiant d’une belle restauration 2K, réalisée d’après le négatif original 35 mm., est particulièrement mis en valeur par la version blu-ray.
L'édition Blu Ray comporte éqgalement quelques beaux bonus en suppléments, notamment une itw du directeur de la photographie, Pierre-William Glenn,qui permet de découvrir l’envers du décor du film.
3. Mangelhorn, David Gordon Green- sortie Wild Side le 7/10/2015
Après les très réussis PRINCE OF TEXAS, et JOE, j'esperais beaucoup de Mangelhorn du cinéma américain indépendant David Gordon Green qui permettait d'offrir à Al Pacino un joli rôle, celui d'un misatntrope, usé par la vie, et qui ne sait plus à quoi se raccrocher, ce Mangelhorn offre à la star américaine un rôle tendre et touchant.
Il faut dire que depuis près de 15 ans ( Insomnia sans doute), Pacino, un peu à l'instar de son éternel rival De Niro ne faisait qu'enchainer sans aucune conviction des rôles fades dans des productions qui l'étaient toutes autant.
Ici, dès le début du film, la belle voix de Pacino en off qui débite un beau texte mélancolique sur des images assez poétiques, on ose espérer que le film emboitera les traces du chef d'oeuvre de De Palma, L'impasse qui commence de la même façon...
Sauf qu'assez vite, le film ne tient pas ses promesses de départ, car contrairement à Joe qui bénéficiait d'un beau scénario, le film se contente d'aligner des scènes du quotidien - des repas dans un diner, une visite chez le vétérinaire, à la banque- de façon assez terne et plates.
On sait gré au cinéaste d'aller à l'encontre du cinéma américain traditionnel et de livrer un film dépressif, pessimiste sur la vieillesse et la solitude, peuplés de personnages vivant sur leurs regrets, des vies à côté desquelles ils sont passés, mais il manque à Manglehorn un vrai éclat et des dialogues un peu passionnants , pour donner plus de sel à ce film.
Si le remord mélancolique que traine le personnage d'Al Pacino peut avoir une correspondance dans la fin de carrière pas tres glorieuse de cet immense acteur, on regrette qu'il ne peut s'empêcher de céder à son péché mignon, le cabotinage, même dans un rôle de type à la vie si ordinaire...
Dommage car les autres acteurs qui lui donnent la réplique sont excellents, que ce soient Chris Messina, émouvant dans le rôle de son fils mal aimé, ou enore Holly Hunter, qu'on est heureux de retrouver dans un joli role de femme aux plaisirs simples qui aimerait bien redonner au personnage de Mangelhorn un peu de sa vitalité perdue..la plus belle scène du film est d'ailleurs à mettre à son crédit, lorsqu'elle ose enfin remettre à sa place ce type goujat et peu amène.
Bref, un film pas déplaisant à voir mais qui reste bien en deça de ses promesses de départ.