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Les photographies post-mortem, étrange pratique du XIXème siècle

Par Marine @Rmlhistoire

Contenu sensible, genre, va plutôt lire l’article sur les bisous si t’aimes pas trop les morts.

La mort, c’est pas drôle, ça fait peur, et ça pue. Au bout de quelques jours, je vous jure que ça pue. La mort, moi j’aime pas trop ça, du coup, j’en parle pas trop ici. Je préfère parler des vivants qui se font torturer, par exemple, c’est plus joyeux, non ? (non). Bref, aujourd’hui, je vous parle de morts qui sont morts.

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 Les photographies post-mortem

Au XIXème siècle, il existe principalement en Angleterre, un peu partout en Europe mais aussi en Amérique du Nord, une pratique très bizarre : prendre les morts en photo. Bin oui, sur chaque photo de cet article, il y a au moins un mort. Je vous laisse jouer à les retrouver. Bien souvent, c’est facile. Dans les familles européennes des années 1800, on procrastine. On remet tout au lendemain. Les photos de famille, celle du papi, du cousin, ou du petit dernier… Lorsque la mort frappe l’un d’entre eux, il n’y a aucune photo à leur image, et ça, ça embête beaucoup les vivants. Aussi, avec l’apparition du daguerréotype en 1839 et du développement de la photographie, il n’y a plus de problème. On rassemble toute la famille, on sèche les larmes, et on fait une belle photographie post-mortem. Chelou hein ?

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A l’époque, la mortalité infantile est très importante. C’est pas facile qu’un gamin dépasse sa onzième année. La fatalité n’empêche rien à la tristesse des parents qui souhaitent garder une image de leur enfant. Aussi, l’idée c’est de reconstituer une scène avec les parents, le mort et ses frères et sœurs. Morbide ? Oui. Mais non.

Les décors

C’est pas tout de faire appel à un photographe, il faut aussi créer une ambiance. Au début de la pratique, pour les photographies post-mortem, les familles veulent des scènes naturelles. Un repas de famille, un enfant (mort) qui joue avec son frère ou sa sœur, ou encore un mort qui pose genre il est endormi alors qu’en fait, non. On leur tient les yeux ouverts, on les coiffe, et ils portent de belles tenues.

Les photographies post-mortem, étrange pratique du XIXème siècle

Et puis, au fil du temps, vers la fin du XIXème, on va favoriser la position couchée, dans le cercueil. L’idée n’est plus de faire semblant mais de rendre hommage aux morts en une seule, et souvent unique photographie.

Les #astuces

Concrètement, on reconnaît bien vite qui est le mort sur les photos, pourtant, les photographes usaient de subterfuges. Les photos pouvaient être teintes ou coloriées au niveau des joues du mort. Un peu de rouge ou de rose. On accentue les traits au niveaux des yeux, pour faire genre ils ont encore l’œil vif et la paupière vivante. Parfois, on rajoute carrément une pupille. Mais surtout, on crée une sorte de porte-mort. C’est comme un porte-manteau, mais c’est pour tenir les morts debout.

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C’est le même genre de support qu’utilisait Théodore Lent pour les momies de Julia Pastrana et sa fille. Mais aussi des sortes d’articulations rigides pour faire tenir leurs bras dans différentes positions. Faut savoir que le temps de pose pour les premières photographies sont d’environ trente minutes… Du coup, faire tenir un mort, c’est facile, mais faire tenir un vivant pendant une demi-heure… La lose quoi.

Je vous laisse avec quelques photos… Il suffit de cliquer pour agrandir, ou de feuilleter ce livre.

Avec Papa et Maman
Les photographies post-mortem, étrange pratique du XIXème siècle
Bonjour Madame
Qui est la morte ?
Ca va, bien installée ?
Tout va bien...

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