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La cite des femmes - 8/10

Par Aelezig

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Un film de Federico Fellini (1980 - France, Italie) avec Marcello Mastroianni, Ettore Manni, Bernice Stegers, Anna Prucnal

Flippant... et drôle !

L'histoire : Un homme, Snaporaz, rencontre une femme dans un train, qui soutient son regard. Il la suit dans les toilettes et lui saute dessus ; la belle est plus que consentante. Mais le train s'arrête et avant qu'il n'ait eu le temps de faire sa petite affaire, Snaporaz se fait repousser : la jeune femme s'écrie que c'est là qu'elle doit descendre et elle le quitte. Sauf qu'il n'y a pas de gare. Snaporaz la suit à travers champs, puis à travers la forêt... Il arrive alors dans un hôtel rempli de femmes, a priori en congrès féministe. Et on dirait bien qu'il va passer un sale quart d'heure...

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Mon avis : J'ai regardé ce film avec un sourire accroché aux oreilles d'un bout à l'autre ! Pauvre Marcello ! Mais c'est quoi ce monde de folles cinglées ? Je ne me suis reconnue dans aucune de ces hystériques, castratrices, bornées, débiles, dévoreuses, goulues effrayantes, allumeuses libidineuses, des masculines, des maternelles, des androgynes, des vieilles, des jeunes...

Mais quel étrange voyage, complètement onirique, plein de symboles et de drôlerie. Fellini a été accusé de misogynie et de vulgarité. On comprend ! Mais quelle mise en scène, quelle invention, quelle personnalité ! C'est fou, c'est farfelu, et souvent brillant. Les personnages féminins sont toutefois si nombreux et si différents les uns des autres que, à mon avis, il faut voir le film plusieurs fois pour pouvoir y lire tout ce que Fellini à voulu dire. Un vrai catalogue de tous les fantasmes masculins sur les femmes : infirmières, prostituées, servantes, mamans, militaires, terroristes, fascistes... tout, absolument tout y passe. Et Marcello est accusé de tous les maux par ces harpies... malgré tout le "bien" qu'il leur veut !

Alors quoi ? Il n'aimait pas les femmes, Fellini ? Il est anti-féministes ? C'est ce qu'on sent, à première vue. On plaint désespérément, en riant, ce pauvre Snaporaz, maltraité, terrifié, penaud, pataud, si fragile. Et justement, soudain, cette fragilité nous émeut. Remise en question du pouvoir des femmes et brûlante question : et si c'était elle qui partout avaient le pouvoir ? Entre les égéries, les muses... et les "femmes au foyer" qui font semblant d'être soumises mais dirigent la maisonnée de main de maître et manipulent leur "seigneur". Je suis réac ? Non ! C'est le film qui est dingue !

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Les scènes qui m'ont particulièrement marquée : celles chez le Don Juan, follement baroques, et en particulier le couloir avec toutes ces petites boîtes parlantes ; la femme-aspirateur (je vous laisse deviner avec quoi elle aspire...) ; la fête foraine sur la fin, avec ces "attractions" qui sont autant de stéréotypes féminins ; et puis, tout au long du film, les "smic smac smic smac" que répète Marcello au fur et à mesure de sa progression, quand il croit naviguer en courant connu.

Fellini avouera plus tard ne pas aimer son film, tourné sous le coup de la mauvaise humeur, et dépourvu de la moindre gratitude envers les femmes. C'est le moins qu'on puisse dire.

Mais cette misogynie est... touchante ! Car elle traduit une peur, un sentiment de faiblesse en face du mystère féminin. Invraisemblable ? Oui, complètement. Voyez cette chose indéfinissable et vous m'en direz des nouvelles !

Et les gars, rassurez-vous... le "mystère féminin", c'est un mythe ! On est juste comme vous !


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