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[Direct-to-Vidéo] Dance Off : deux équipes, deux sentences

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

[Direct-to-Vidéo] Dance Off : deux équipes, deux sentences

Il est d’usage pour les producteurs hollywoodiens de sortir un film à succès de danse par an, histoire de satisfaire l’espace de 90 minutes quelques adolescentes boutonneuses en mal de vivre qui croient encore au prince charmant rencontré sur un air de salsa, pendant une belle nuit d’été. C’est le cas de Dance Off edité directement en DVD par Zylo et qui est sorti le 16 juin 2015. Il ne fera manifestement pas parti des plus belles romances ni des films romantiques de l’année que nous vous conseillerons. Le problème c’est que ce cher Brandon danse un mix de hip hop et de salsa en collant violet et en sweat-shirt tout à la fois et que ça ne choque personne ! Il est bien évidemment un enfant de la rue dont l’un des parents à malheureusement disparu…au choix soit sa pauvre mère est décédée lors de la mise bas de son beauf de fils, soit son cruel père s’est barré avec sa secrétaire après un séminaire à Philadelphie ? Dance Off fait dans la subtilité en choisissant la seconde option. Le pauvre Brandon (Shane Harper) est contraint de quitter sa ville natale, à l’âge de 9 ans, mais surtout sa partenaire de danse, Jasmine (Kathryn McCormick) avec qui il a passé toute son enfance. La séparation est déchirante ! Dans une scène particulièrement émouvante : Jasmine court derrière la voiture de Brandon, tandis que ce dernier pleure à chaudes larmes l’équivalent d’une piscine olympique.

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Jasmine (Kathryn McCormick)

Dix ans plus tard, les deux amis se retrouvent à l’occasion d’un concours de danse où leur deux équipes sont opposées… Les retrouvailles se font discrètes. La blessure est encore trop douloureuse pour Jasmine, elle ne pardonne pas à Brandon d’être parti subitement sans lui dire véritablement au revoir. Il faut dire qu’à l’époque la mère fauchée de Brandon, voulant préserver sa dignité, a catégoriquement refusé de se faire prêter de l’argent par la famille plus qu’aisée de Jasmine et est partie avec son fils vivre dans une ville moins onéreuse. Prolétaire oui…charognard non ! Toujours est t-il que Jasmine est une fille à papa pourri gâtée jusqu’au bout des ballerines. Elle étudie dans l’école de danse classique la plus chère, snobe ouvertement les street-danseurs et se voit construire un studio de danse de 100 m² au dessus de sa chambre. La mère de Jasmine (Finola Hughes), jouée par Finola Hugues, est encore plus insupportable que sa fille mais a tout de même le mérite de nous arracher quelques sourires durant le film, tant son personnage de pétasse glaciale et botoxée est caricatural. Elle a tout d’une desperate housewife en pleine crise de la cinquantaine ! Femme d’un riche homme des affaires, elle passe le plus clair de son temps à concurrencer les autres vipères du quartier en étalant ouvertement sa richesse et en frimant avec sa fille Jasmine, star montante dans le milieu de la danse. C’est en réalité une mère intrusive qui vit littéralement à travers les succès de Jasmine et renie sa plus jeune fille en se moquant d’elle constamment à cause de son surpoids, Jasmine étant l’idéal à atteindre et sa jeune sœur le fantôme de sa propre adolescence difficile. Le concours de danse est national et permettra à l’équipe vainqueur d’empocher 25 000 dollars. Tout l’enjeu du film reposera dès lors sur « l’amitié » des personnages… Partagé entre leur soif de victoire et leur amour naissant, ils tentent tant bien que mal de concilier leur deux préoccupations : Se faire produire et ou se reproduire ? Dilemme cornéliens pour Brandon et Jasmine…

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Jasmine (Kathryn McCormick) et Brandon (Shane Harper)

La coordination des mouvements des acteurs est tellement déplorable que votre oncle Gustave passerait pour un dieu de la danse lorsque après un énième verre au réveillon il se met à danser une chorégraphie des sixties dont il a le secret. A côté de la mièvrerie nauséabonde de ce navet, nous devons admettre que Dance Off a fait très fort ! En plus de nous servir tous les clichés des mauvais téléfilms de Noël, le réalisateur nous offres la double sentence de supporter à la fois le scénario nanar propre aux films de danse et à la fois des danses désordonnées et sans âme servie par des protagonistes au charisme soporifique. C’est une chose que je conseille rarement… mais de grâce, n’acheter jamais ce DVD ni même ne penser à le télécharger, votre pc ne s’en remettra pas !

Riffault Caroline

Pour retrouver la bande-annonce :


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