Le musée des cultures du monde, qui a ouvert le printemps dernier, est un petit bijou... et la salle Océanie probablement l'une des plus spectaculaires du musée !
Dès l'entrée, on est étonné de la richesse des collections Afrique. Celles-ci, comprenant 30 000 objets, proviennent des fonds non occidentaux du Musée Ethnologique de Barcelone et de dons (plus de 2000 oeuvres) de la Fundació Folch, créée en 1975 afin de gérer la collection d’art réunie par Albert Folch au cours de ses voyages.
Des pièces Fang parvinrent en effet à Barcelone par l'intermédiaire de missions chrétiennes ; et lors de l'exposition internationale de 1929-1930, ce sont plus de 3000 objets provenant de missions du monde entier qui furent présentés à un grand public découvrant ces pièces. Plus tard, en 1966, Albert Folch achètera aux Missionnaires Fils du Coeur Immaculé de Marie présents en Guinée équatoriale, plusieurs oeuvres Fang qui furent par la suite données au musée ethnologique de Barcelone.
L'art Fang est particulièrement bien représenté par les apports d'un autre contributeur, le général Nunez de Prado qui fut gouverneur en Guinée équatoriale de 1926 à 1931. Il collecta 165 oeuvres Fang mais aussi des pièces Yoruba qui furent achetées par la Section d'ethnographie du musée d'archéologie de Barcelone à sa mort en 1936.
À la fin des années 50, le musée de Barcelone se lança dans de nombreuses expéditions scientifiques dans les territoires qui étaient alors colonies espagnoles.
Parmi eux, il y eut bien sûr la Guinée équatoriale.
C'est Albert Folch i Rusiñol, chimiste et chef d’entreprise, qui finança partiellement quelques-unes des expéditions du Musée Ethnologique de Barcelone. Une partie des objets acquis pendant ces voyages fut cédée au musée (presque 4 000 oeuvres).
Avec Eudald Serra i Güell, sculpteur et ethnologue et August Panyella i Gómez, historien et ethnologue, qui fut aussi le premier directeur du Musée Ethnologique de Barcelone, ils sillonnèrent de nombreux pays.
En 1968, on retrouve Folch et Serra menant une campagne d’acquisitions en Australie et Nouvelle-Guinée. Les sections du musée consacrée à ces régions sont réellement intéressantes !
Dans les années 60, diverses campagnes furent également organisées en Amérique du Sud et Amérique centrale grâce au mécénat de Folch. On retrouve Panyella, Serra et Folch en Inde et Serra plusieurs fois au Japon pour le musée...
Haniwa en forme de cheval, représentation de guerrier naga ou encore figures de Veracruz... tout cela illustre bien le fait que le musée des cultures du monde porte bien son nom !
Les dernières expéditions eurent lieu entre 1974 et 1976 et furent dirigées par Panyella. La Fundació Folch réalisa encore des campagnes aux Philippines et en Indonésie, auxquelles participèrent Folch et Serra, et fit des dons importants aux collections municipales...
Un musée d’ethnographie et de cultures du monde incontournable maintenant dans le paysage barcelonais !
Photos de l'auteure, octobre 2015.