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The lunchbox - 5/10

Par Aelezig

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Un film de Ritesh Batra (2013 - Inde, France, Allemagne) avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui

Indian way of life. Pédagogique.

L'histoire : Ila, jeune mère au foyer s'inquiète de l'indifférence qu'affiche de plus en plus son mari. Sur les conseils de sa voisine, elle se met à cuisiner de vraies recettes traditionnelles pour sa "lunchbox", qui lui est livrée chaque jour sur son lieu de travail. Désormais, ce sera du fait maison, et non une commande chez les traiteurs spécialisés. Lorsque la première box revient, vidée jusqu'au dernier grain de riz, Ila se réjouit : il a aimé, il va lui dire combien il est heureux qu'elle ait préparé tout ça pour lui, un commencement de rapprochement est possible. Mais lorsque son mari rentre le soir, pas un mot. Elle comprend qu'il y a eu une erreur de livraison et, pour la prochaine, elle glisse un petit mot au destinataire gourmand en le remerciant d'avoir apprécié sa cuisine. Petit à petit, les deux inconnus se mettent à échanger des lettres. Il est veuf, solitaire, taciturne ; cette amitié et les conseils qu'il peut prodiguer à cette jeune femme apportent une lumière dans sa vie.

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Mon avis : Un film indien, hors Bollywood ! Voilà qui était prometteur, car plutôt rare sur nos écrans. Et en plus, les critiques étaient excellentes.

Ca démarre plutôt bien avec un total dépaysement. A commencer par ces fameuses lunchboxes qui nous ont beaucoup surpris ! Je m'attendais à une petite "gamelle" comme en préparaient chez nous nos grands-mères pour les grands-pères ouvriers : un sandwich, un petit gâteau, un thermos de café (ou de vin rouge, c'est selon...), le tout dans une boîte de fer... ou un sac plastique. Ici, c'est très sophistiqué : un empilement de boîtes rondes formant un haut cylindre, soigneusement maintenues entre elle pour le transport par une longue attache, et on met le tout dans un sac adapté avec l'étiquette du destinataire. Car ces boîtes sont ensuite récupérées par des livreurs qui vont les porter immédiament aux destinataires sur leur lieu de travail ! Sans doute pour garder les plats au chaud. Vraiment un truc que je n'avais jamais vu ! Et ceux qui n'ont pas une gentille épouse pour leur mitonner des petits currys et des naans disposent d'entreprises de restauration-livraison qui font la même chose... en moins bon.

Ensuite, la vie quotidienne dans le gigantesque Mumbai. Les trains et les bus bondés, les rues qui grouillent, la saleté. Les femmes au foyer, vêtues de tenues assez traditionnelles (la mamie en sari, la fille en tunique pantalon paki), les enfants avec leur uniforme scolaire.

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Et une autre curiosité : le bureau où travaille Fernandes. Pas un téléphone, pas un ordinateur, juste des piles de dossiers et des stylos. Et tous ces employés, les uns à côté des autres, qui ne s'adressent pour ainsi dire pas la parole... Alors là... franchement je me demande bien ce que c'était, cette entreprise ! En réalité, alors que l'on croit que ça se passe aujourd'hui, le réalisateur dit avoir illustré ses souvenirs d'enfance... dans les années 80. Mais bon... ça n'empêche qu'il devait bien y avoir des téléphones en Inde en 80 ? 

Bref. Après une bonne demi-heure de tourisme culturel, et d'intérêt pour ce début d'histoire, plutôt original et amusant... l'ennui s'invite bientôt. Ces échanges épistolaires s'éternisent ; on comprend bien qu'ils vont avoir un impact sur la vie des deux individus, mais c'est bien roudoudou et assez cliché. Heureusement, un peu d'humour casse le rythme, avec le futur remplaçant que Fernandes doit former, en prévision de son prochain départ à la retraite, et puis aussi la voisine du dessus, qu'on ne voit pas, les deux femmes se parlant par leurs fenêtres ouvertes. Et puis franchement, on a envie d'y goûter, à ces préparations plus qu'appétissantes !

La réalisation est sensible et délicate. Le fim est fort bien fait, c'est plus l'histoire qui m'a déçue, trop répétitive.

Quand on arrive à la fin, on se dit : Tout ça pour ça ?

Bof.

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Ceci dit, les critiques sont totalement enthousiastes, aussi bien du côté professionnel que public. Alors tentez le coup ; nous, on doit encore être à côté de la plaque !

La minute culturelle : Ce système de livraison de repas sur le lieu de travail est une institution en Inde et s'appelle le dabbawalah. On estime que 170.000 personnes sont ainsi ravitaillées à Mumbai chaque jour. La plupart du temps, le dabba est préparé par l'épouse, car les Indiens répugnent à manger dans les cafét' et autres fastfood, et la cuisine maison permet de respecter les préférences culinaires, imposées par la caste ou la religion. Pour les femmes qui travaillent, il existe désormais, comme on le voit dans le film, des restaurants qui préparent des dabbas... beaucoup moins goûteuses. Harvard a fait une étude sur le système ; il ressort qu'il n'y a quasiment aucune erreur de livraison, une sur 16 millions !


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