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Lever de rideau sur Terezin de Christophe Lambert

Par Karine Simon @karine59630

Le 10 novembre 2015

Synopsis :

Depuis les premières lois anti-Juifs du régime de Vichy, le dramaturge à succès Victor Steiner se terre dans un petit appartement parisien. Mais un soir, la passion du théâtre est la plus forte : il sort de sa cachette pour assister à la première du Soulier de satin à la Comédie française, et au retour il est arrêté par la police. Quelques jours plus tard, il embarque dans un train à bestiaux. On lui a pourtant dit qu’il aurait droit à un traitement de faveur… Et, de fait, en pleine nuit, on le fait changer de convoi. Dans ce nouveau wagon, plus un seul Français ; seulement des Juifs allemands. Le traitement de faveur, c’est que Steiner sera déporté dans le camp de Terezin, celui où sont parqués les Juifs « prominenten » – « importants » : artistes, intellectuels, hommes politiques, savants… A première vue, Terezin a tout d’une gentille ville tchécoslovaque : d’élégantes fortifications, des trottoirs bien propres, des parcs et même une église. Mais ses murs cachent la même violence que les barbelés de n’importe quel autre camp. Et, chaque semaine, des listes désignent ceux qui partiront à Auschwitz pour être gazés. A son arrivée, Victor Steiner a la surprise de rencontrer l’un de ses plus grands fans : l’Hauptsturmfürher Waltz, qui est également un passionné de littérature et de culture française, notamment du siècle du Roi Soleil. Et bientôt, Waltz lui passe commande… Les nazis ont autorisé la Croix-Rouge internationale à venir inspecter l’un de leurs camps de prisonniers – le plus « soft » d’entre eux : Terezin, bien entendu. A cette occasion, Waltz veut qu’un grand spectacle soit donné, dans un théâtre de Prague. Ainsi, les inspecteurs verront que le Reich n’a rien à cacher… Et qui mieux que Victor Steiner pourrait créer une formidable pièce de théâtre ? Une oeuvre inédite, dont l’action se déroulerait au XVIIe siècle, à la cour de Louis XIV, avec – pourquoi pas ? – le grand Molière lui-même… Steiner, bien sûr, n’a aucune envie d’accepter. Or, Waltz n’est pas le seul à s’intéresser à cette pièce. Bientôt, c’est le réseau de Résistance qui sévit à l’intérieur de Terezin qui contacte le dramaturge : il faut qu’il écrive cette pièce, une pièce avec le plus d’acteurs possibles, une pièce se terminant par un monologue d’un quart d’heure minimum… car le projet des Résistants est qu’à la fin du spectacle, tous les comédiens s’évadent…

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448 pages

Mon avis :

Je vous l’ai déjà dit, la seconde guerre mondiale est une période qui me touche tout particulièrement, comme toute la première moitié du vingtième siècle. Ici, nous sommes dans un roman jeunesse, et pourtant, c’est un roman très sombre mais pas dénué d’espoir.

Victor Steiner est un célèbre dramaturge, il avait tout pour être heureux. Mais c’était sans compter avec l’avancée du régime nazi, et le conflit qui s’en suivi. En effet, Victor Steiner, est juif, et depuis le début du conflit, il vit caché. Mais un soir, il décide de sortir malgré le danger, et arriva ce qui devait arriver, Steiner est pris.

Commence alors le début d’une nouvelle vie faite d’horreurs quotidiennes. Le trajet tout d’abord, vers un endroit inconnu, au milieu de milliers de gens dans des wagons à bestiaux. Puis Steiner est séparé et envoyé vers un autre convoi avec un autre homme avec lequel il se lie rapidement. En même temps, étant donné les circonstances, les alliés ne sont jamais de trop.

Ensuite c’est l’arrivée à Terezin, une petite ville complètement transformé en bastion militaire et qui regroupe l’élite juive, les personnes de l’art, des sciences…. Mais malgré ce que les nazis cherchent à cacher, il s’agit bel et bien d’un camps de prisonnier et de travail avec des conditions d’hygiène déplorables, et aucune pitié de la part des SS, ça, Steiner le découvrira dès son arrivée.

Puis enfin, il y a le projet, l’un des dirigeants du camp souhaite éblouir la venue d’une délégation de la croix rouge en les éblouissant avec une pièce du grand Steiner, qu’il composera à Terezin. On ne lui laisse pas le choix, au début ce dernier est réticent. Puis il est abordé par des résistants cachés à l’intérieur du camps, et on décidera que le jour de la représentation sera un jour d’évasion, pour tous les comédiens. Steiner se met alors au travail.

Avec ce roman, les plus jeunes peuvent découvrir l’horreur des camps et du régime nazi. Et si Terezin n’est pas un camp de concentration et d’extermination, les listes existent, et toutes les personnes n’étant plus utiles au camp, ont toutes les chances de se retrouver un jour sur les listes avec un départ imminent pour la Pologne.

C’est un roman sombre, et dur, l’auteur n’épargne pas ses personnages, et il y a des moments très tristes, très émouvants, mais il ne peut pas en être autrement avec un tel sujet. Les personnages sont souvent attachants, mais justement c’est aussi encore plus déchirants quand certains d’entres eux sont frappés par le destin.

En bref, un très bon roman jeunesse qui s’adresse aux adolescents à partir de douze ou treize ans, je pense. Un roman qui permet de ne pas oublier l’horreur de la guerre et qui traite de ce sujet difficile de manière très intelligente. Malgré ce sujet très sombre, il n’est pas dénué d’espoir, et rappelle également que l’entraide et l’amitié peuvent naître même dans les moments les plus difficiles.

A découvrir chez Bayard Jeunesses depuis le 27 août 2015.



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