« Qui es-tu, Mélissa Theuriau? »

Alertes et réactifs. Lancée le 5 novembre, la campagne contre le harcèlement en milieu scolaire continue de faire des vagues. C'est le film réalisé par Mélissa Theuriau qui focalise la polémique. Lucien Marboeuf, professeur des écoles qui a vu la vidéo et l'a montrée à ses élèves, l'a trouvé risible et caricatural. Ce qui l'a choqué, en revanche, c'est la réaction de Mélissa Theuriau face aux critiques des enseignants : « Si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l'isolement, a-t-elle déclaré, on n'aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n'aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance. On n'aurait pas non plus des situations de drame et de suicide. » Cela a « révolté » Lucien Marboeuf, écrit-il sur son blog : « Qui es-tu, Mélissa Theuriau, pour mettre en doute ma bienveillance, mon attention portée au quotidien à mes élèves ? »

« Abusé ! » Et les élèves, alors ? « J'ai donc montré le clip à mes élèves, sans un mot de présentation. Puis je leur ai donné la parole », écrit Lucien Marboeuf. « On voit que c'est exagéré,  cette vidéo, a dit l'un. Avec le bruit qu'ils font la maîtresse doit savoir. » « Oui, c'est abusé, renchérit un autre. La maîtresse, elle doit les entendre, ils font plein de bruit. Peut-être qu'elle est trop dans son monde, trop dans les maths. » En guise d'épilogue, le professeur donne le lien du clip officiel diffusé en 2012. Ainsi que celui de films réalisés par des élèves pour le primaire, le collège et le lycée.

Mise au pilori. Harcèlement, toujours. Mais d'un enseignant par d'autres. « La séquence autour de la réforme du collège qui n'en finit pas a exacerbé l'agressivité et donne une image inquiétante de notre profession, écrit Philippe Watrelot sur son blog. Les tweets (gazouillis en anglais) donnent une musique de moins en moins agréable... » Car M. Watrelot, professeur en lycée, en a fait les frais : « Régulièrement, on peut voir des insultes ou des moqueries qui touchent des personnes qui publient sur Twitter : moqueries sur le nom ou sur ce qu'elles proposent... Cela confine à une forme de mise au pilori. A tel point qu'on peut se demander si avec de telles pratiques, il ne s'agit pas tout simplement de chercher à les faire taire… »

Source LA TOILE DE L'EDUCATION